|
![]() ![]() ![]() Le processus de numérisation sur la bonne voie: «Devenir un hub de la digitalisation»
par A. Z. ![]() S'il considère que le
processus de numérisation en Algérie est sur la bonne voie et qu'«il y a des
avancées majeures dans le secteur de la digitalisation», le président de la
Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Souhil
Guessoum, ne manque pas de relever qu'il existe
encore des obstacles qui entravent ce processus, notamment le manque
d'interconnexion. «Même si une stratégie est déjà développée dans cette
optique, le manque d'interconnexion constitue un obstacle. Nous devons avancer
et vite», a expliqué M. Guessoum, lors de son
intervention, hier, à l'émission «l'Invité du jour» de la Chaîne 3 de la Radio
algérienne. Dans le détail, il a évoqué trois phases pour concrétiser ce
processus. «La première consistait en la création de plateformes électroniques,
où nous avons très bien avancé. La phase 2 consiste en l'interconnexion des
secteurs et de plateformes existantes. Et là, beaucoup de travail reste à
faire, même si aujourd'hui, à titre d'exemple, nous sommes à 99 % dans le
secteur de l'auto-entrepreneuriat. Et la phase 3 concerne l'analyse de la Data
et l'Investissement dans l'intelligence artificielle», a soutenu l'intervenant,
qui a estimé qu'«avec l'arrivé du Data Cloud à Alger et à Blida, mais aussi
avec des secteurs qui se digitalisent, comme l'état-civil, nous souhaitons être
les premiers et que l'Algérie devienne la Silicon Valley de l'Afrique et nous avons les moyens pour y
arriver».
Abordant la rencontre du Président Tebboune avec les opérateurs économiques et l'annonce du guichet unique, il a indiqué qu'«avoir un guichet unique, signifie que beaucoup de secteurs sont interconnectés. Le président de la République n'a jamais cessé de parler de la digitalisation. Et le guichet unique, à mon sens, est la seule solution, aujourd'hui, pour avancer. C'est une étape importante pour faciliter la vie à l'investisseur et améliorer le climat des affaires. Je pense que nous avons les moyens de faire mieux et il y a des services qui sont totalement digitalisés, comme l'état civil». M. Guessoum a cité, entre autres, l'accès au foncier, où «il faut accomplir un travail de fond». «Hier, j'ai appris que 160.000 livres fonciers électroniques ont été livrés. C'est une nouvelle certes réjouissante, mais on doit digitaliser tout le foncier dans le pays. Désormais, tout devra se faire en ligne et qui mieux que l'Algérie pourrait faire un tel travail ?» s'est-il interrogé. L'intervenant a également relevé qu'«il y a encore des entraves bureaucratiques. Les actions au niveau de certains secteurs sont plus lentes et il y a des résistances dans certains secteurs, car on a peur de la digitalisation». Les startups pourraient contribuer à hauteur de 2 milliards de dollars d'exportations Révélant que le Haut Commissariat à la numérisation a lancé un projet d'interconnexion, il a rappelé que «cette démarche nécessite une coordination intersectorielle», tout en déplorant que cette dernière manquait, justement, pour y arriver à terme de ce processus. «Il est temps de parler de digitalisation intersectorielle, comme on doit aussi compléter le dispositif juridique et l'inclusion financière», a encore jugé M. Guessoum. Dans ce sillage, il a donné l'exemple du secteur bancaire. «Je pense que les banques sont digitalisées, certes, mais pas ne sont pas dotées d'un processus de digitalisation modernes. Il y a encore des choses à faire. Je cite, à titre d'exemple, la Switch mobile' qui n'est pas encore opérationnelle pour des raisons qu'on ne connaît pas encore», a indiqué M. Guessoum. Selon son constat, «nous avançons bien dans l'économie numérique, mais notre objectif est de devenir un hub dans la région, le 1er en Afrique et dans le bassin de la Méditerranée. Nous devons être les premiers, car nous avons les moyens et la ressource humaine». En faveur des jeunes, il a lancé un cri d'alerte. «Nous avons besoin d'un plan Marshall pour les jeunes qui terminent leurs études en les aidant à s'intégrer dans le plan de développement national pour qu'ils ne quittent pas le pays. Le marché existe, nous avons un écosystème de startups intégré. Les jeunes doivent entreprendre et s'intégrer dans les entreprises, l'exportation, l'innovation et c'est notre rôle de les aider et de les accompagner», a soutenu l'intervenant. Sur un autre registre, il relève des entraves bureaucratiques qui touchent directement l'acquisition des équipements informatiques. «Nous avons du mal à généraliser les équipements nécessaires pour la digitalisation. Les droits de douanes ont sensiblement augmenté et nous recevons, au final, le matériel à des coûts élevés», a déploré M. Guessoum, appelant «les pouvoirs publics à libérer le matériel informatique en termes de coûts et d'autorisations». L'intervenant a encore évoqué la rencontre du Président Tebboune avec les opérateurs économiques, en relevant qu'«Algex a disparu. C'est une erreur à ne plus jamais répéter. Comme l'a expliqué le président de la République, il nous faut une Data. Les exportations et les importations doivent être digitalisées. Certes, il y a un matériel qui est monté en Algérie. Mais, il y a aussi ce qui n'est pas produit dans le pays, comme les routeurs, les firewalls qui ont besoin de beaucoup d'autorisations. Je cite à titre d'exemple, les centres d'appel qui doivent constituer un tremplin pour les jeunes diplômés et pour les exportations», a encore expliqué M. Guessoum. Pour les startups, il a indiqué qu'elles «constituent un gisement national quil faut exploiter. Il y a des startups compétitives qu'il faut encourager, y compris à l'exportation. Elles ont besoin d'être accompagnées par des mécanismes, leur faciliter l'accès aux devises et les inciter à participer aux manifestations internationales», estimant que ces startups pourraient contribuer à hauteur de 2 milliards de dollars d'exportations à court terme, à condition qu'ils reçoivent les encouragements nécessaires, a laissé entendre M. Guessoum. |
|