Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Hamid Bensâad, s'est montré rassurant quant aux efforts déployés par l'Algérie en matière de lutte antiacridienne, mettant en exergue les mesures proactives prises par l'Etat et les importantes capacités mobilisées à cet effet. Lors de son passage, hier, à l'émission «L'invité du matin» sur Radio chaine 1, M. Bensaad a tenu à rassurer les agriculteurs et les citoyens, affirmant que «la situation est maîtrisable et qu'elle est toujours sous contrôle grâce aux interventions rapides et préventives entreprises par l'État». Et ce, tout en essayant de clarifier la situation et surtout contrecarrer la propagation de fausses informations sur les réseaux sociaux sur le sujet.

Le SG du ministère a expliqué que les changements climatiques ont joué un rôle dans la propagation des criquets pèlerins, car, dit-il, «les vents forts du Sud ont contribué à transporter des essaims de criquets vers d'autres régions d'Algérie». Mais, dit-il, l'Algérie a déployé tous les moyens préventifs en développant une stratégie globale de lutte contre l'invasion des criquets pèlerins, qui comprenait l'activation de comités national et de wilaya. Et ce, tout en assurant une coordination avec les pays voisins tels que la Libye, le Niger et le Mali pour surveiller les mouvements des criquets et empêcher leur infiltration sur le territoire algérien. Des équipes de terrain dotées des équipements les plus récents ont également été déployées, en plus d'adopter le combat aérien à l'aide d'hélicoptères.

M.Bensaad a indiqué, dans ce sens, que les équipes de lutte mobilisées sur le terrain ont pu traiter plus de 50.000 hectares de terres agricoles qui ont fait l'objet d'attaques acridiennes. Huit hélicoptères ont également été équipés de machines de pulvérisation avancées pour garantir une intervention rapide et efficace dans les zones accidentées et difficiles d'accès. Il a précisé qu'en l'état actuel des choses «le criquet pèlerin est aujourd'hui encerclé dans les wilayas de Ouargla et Illizi et le traitement et le suivi rigoureux sont toujours en cours afin de garantir une maîtrise efficace et contrer son évasion à d'autres régions». En soulignant que la lutte contre les criquets a également besoin d'opérations permanentes d'exploration et de surveillance. Et de préciser que des équipes de recherche scientifique spécialisées sont mobilisées pour suivre les schémas de déplacement des criquets et étudier les facteurs environnementaux qui affectent leur reproduction.

L'invité de la chaîne 1 a affirmé que la lutte contre le criquet pèlerin représente une priorité pour les hautes autorités des pays.

Faut-il le rappeler, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, lors du Conseil des ministres qu'il a présidé dimanche dernier, de prendre toutes les dispositions et mesures de précaution et de vigilance extrême, sans relâche. En vue justement de faire face aux essaims de criquets récemment apparus aux frontières sud du pays et afin de les éradiquer et les empêcher d'avancer. Le chef de l'Etat a également donné des instructions pour organiser une réunion préparatoire et de coordination dans une wilaya du Sud pilote pour aboutir à un plan efficace, en s'appuyant sur les expertises des spécialistes du Sud. Et de coordonner étroitement avec le ministère de la Défense nationale dans toutes les étapes du plan de lutte. Le SG du ministère de l'Agriculture a annoncé, dans ce sens, la tenue de la réunion de coordination qui se tiendra dans la wilaya de Ouargla. Précisant que cette réunion est en mesure de regrouper des représentants de 23 wilayas du Sud concernées par la lutte antiacridienne, en plus des principaux secteurs gouvernementaux tels que les ministères de la Défense nationale, de l'Intérieur, de l'Energie et des Transports. M.Bensaad a affirmé que la lutte antiacridienne est une opération permanente en Algérie. Des opérations qui s'inscrivent dans la lutte préventive. En rappelant que l'Algérie a une longue expérience dans la lutte contre les criquets, et elle a su, au fil des décennies, développer des mécanismes efficaces pour faire face à ce dangereux phénomène environnemental. Et de citer l'expérience algérienne de 2004 qui constitue un modèle de référence.