Lundi, 535e jour de l'agression sioniste à Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres contre la population civile de l'enclave assiégée.

Le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé hier à 50.082 martyrs et 113.408 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend les victimes des attaques des précédentes 24 heures, à savoir 61 martyrs, dont 4 corps retrouvés sous les décombres, et 134 blessés.

Le ministère ajoute que le nombre total de martyrs et de blessés depuis le 18 mars 2025 a atteint 730 martyrs et 1367 blessés, précisant qu'un certain nombre de victimes sont toujours sous les décombres et sur les routes, et que les ambulances et les équipes de la protection civile ne peuvent pas atteindre en raison du ciblage systématique par l'armée sioniste.

En outre, dans une infographie publiée lundi par le ministère de la Santé à Ghaza, les chiffres montrent que les enfants représentent plus de 30% des victimes des bombardements sionistes depuis le 7 octobre 2023. Ainsi, sur plus de 50.000 martyrs et plus de 113.000 blessés, le nombre d'enfants est respectivement de 15.613 (31%) et 33.900 (30%). Par tranches d'âges, 876 (5,7%) enfants martyrs avaient moins d'une année, 4110 (26,3%) étaient âgés de 1 à 5 ans, 5745 (36,8%) avaient entre 6 et 12 ans, et 4882 (31,2%) avaient entre 13 et moins de 18 ans.

Hôpitaux et déplacés ciblés

L'armée d'occupation israélienne a accentué, hier, ses bombardements à Ghaza, ciblant les hôpitaux, ainsi que les tentes des personnes déplacées dans des zones encerclées par les chars. Depuis l'aube jusqu'à 14h (localement), les attaques israéliennes avaient fait au moins 31 martyrs dont un journaliste, le 207e martyr des médias depuis le début du génocide à Ghaza.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée israélienne a bombardé l'hôpital Nasser de Khan Younes, faisant deux martyrs, dont Ismail Barhoum, membre du bureau politique du Hamas, et un adolescent de 16 ans, qui étaient soignés dans le service de chirurgie pour hommes complètement détruit lors de l'attaque. «Cette attaque constitue un nouveau crime de guerre qui s'ajoute aux violations répétées commises par Israël contre des civils et des installations médicales, en violation flagrante du droit international humanitaire», a déclaré Mounir al-Bursh, directeur général du ministère de la Santé, dans un communiqué.

Al-Bursh a appelé la communauté internationale et les organisations humanitaires à agir de toute urgence et à l'ouverture d'une enquête internationale indépendante.

A Khan Younes également, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté le martyr d'un enfant et la blessure de plusieurs autres personnes suite à un raid israélien visant la région de Ma'an. Un autre bombardement israélien, visant des tentes abritant des personnes déplacées dans le quartier d'Al-Mawasi à Khan Younes a fait 5 martyrs et plusieurs blessés.

Les professionnels des médias continuent d'être la cible de guerre d'extermination que mènent les israéliens à Ghaza. Le martyre de Mohamed Mansour, correspondant de la chaîne satellitaire Palestine Today, et de Hossam Shabat, journaliste à Al Jazeera Mubasher dans le nord de Ghaza, porte à 208 le nombre des martyrs des médias à Ghaza depuis octobre 2023.

Mohamed Mansour a été ciblé dans le bombardement d'une maison à Khan Younes, alors que Hossam Shabat a été tué dans une attaque visant une voiture à Jabaliya, dans le nord de l'enclave.

A Rafah l'armée sioniste continue pour le deuxième jour successif d'encercler des milliers de personnes dans le quartier Tal al-Soltane. La municipalité de Rafah a alerté, lundi, que le quartier de Tal Al-Sultan était toujours encerclé et que des milliers de civils étaient soumis à de violents bombardements sans aucune possibilité pour eux de s'échapper. La municipalité a déclaré, dans un communiqué rapporté par l'Agence al-Shehab News, que les communications étaient coupées avec le quartier de Tal Al-Sultan et que les familles étaient privées d'eau, de nourriture et de médicaments, dans un contexte d'effondrement total des services de santé de l'enclave.

Le communiqué fait état de « 21 martyrs depuis l'aube de la journée » de lundi, ajoutant que les « blessés saignaient jusqu'à la mort » et que « les enfants mouraient de faim et de soif sous le siège et les bombardements continus ». La même source a indiqué que le sort des équipes de secours et de la Protection civile était encore inconnu depuis environ 48 heures.

Dans le centre de Ghaza, au moins 3 martyrs, dont une fille, et plusieurs blessés ont été victimes d'un bombardement israélien visant une tente pour personnes déplacées dans une école du camp de Nuseirat.

Plusieurs blessés ont été également signalés dans le quartier d'Al-Tuffah, à l'est de la ville de Ghaza, suite à un bombardement qui a visé les environs de l'école Al Karama.

Accélération des projets d'annexion de la Cisjordanie occupée

La machine du nettoyage ethnique a accéléré le processus d'annexion de la Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre 2023. C'est ce que révèle une enquête de l'Agence de surveillance et de vérification « Sanad » d'Al Jazeera qui montre comment l'occupation israélienne a transformé la Cisjordanie depuis octobre 2023 en une « arène de destruction et de déplacements massifs ».

Se basant sur les données de l'ONU et des images satellite, le rapport de Sanad montre les crimes quotidiens perpétrés par les colons sous la protection de l'armée israélienne, et où les déplacements forcés et la violence sont les menus quotidiens pour réprimer et tuer les Palestiniens, et les déloger de leurs terres et de leurs maisons.

Al Jazeera rapporte, citant l'enquête de Sanad, que la « vague de violence en Cisjordanie n'a pas commencé avec le déclenchement de la bataille du « déluge d'Al-Aqsa », le 7 octobre 2023 ».

En 2022, « les Nations Unies ont enregistré le martyre de 154 Palestiniens, l'année la plus sanglante depuis le début de la documentation systématique en 2008 », explique Al Jazeera, ajoutant que la « situation s'est aggravée en 2023 » où « le seul mois de janvier a vu le martyre de 35 Palestiniens, soit 3 fois la moyenne mensuelle de l'année 2022 » et qu'à la veille du 7 octobre « le nombre de martyrs avait atteint 198, dépassant entièrement le total de 2022 ».

Toujours selon « Sanad », après le 7 octobre 2023, la Cisjordanie a vécu une « escalade sans précédent » des attaques sionistes. La même source indique que les données de l'ONU ont documenté « le martyre de 805 Palestiniens entre octobre 2023 et fin 2024».

En 2025, jusqu'au 9 mars, « l'escalade s'est poursuivie avec le martyre de 90 Palestiniens », en particulier dans les camps de Jénine, Tubas et Nour Shams, « témoins d'opérations militaires étendues, y compris par le recours aux chars et aux avions de guerre pour la première fois depuis la seconde intifada ».

Entre le 7 octobre 2023 et le 9 mars 2025, les données de l'ONU montrent une « concentration des opérations (militaires sionistes) dans le nord de la Cisjordanie, où Jénine et son camp arrivent en tête des zones les plus ciblées (173 martyrs), Tulkarem et son camp (98 martyrs) et le camp de Nour Shams (77 martyrs) ».

Depuis le début de l'année en cours, les attaques sionistes ont fait « environ 90 martyrs en Cisjordanie occupée, dont 32 à Jénine et son camp, 15 dans la ville de Tammoun dans le gouvernorat de Tubas, 9 dans le camp de Nour al-Shams et 5 à Qabatiya », ajoute l'enquête.