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Verdict le 27 mars: 10 de prison requis contre Boualem Sansal

par El-Houari Dilmi

Le tribunal correctionnel de Dar El Beida a requis une peine de dix ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars contre Boualem Sansal. L'accusé est poursuivi pour «atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'économie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays». Le verdict est attendu pour le 27 mars prochain. Arrêté le 16 novembre dernier, jour de son arrivée à l'aéroport d'Alger, des publications hostiles à l'Algérie avaient été retrouvées sur son téléphone portable et son ordinateur personnel. Selon l'accusation, l'écrivain a tenu des propos portant atteinte à l'intégrité du territoire algérien. Il s'agit notamment de déclarations faites en octobre dernier à un média français, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie. Lors de son procès dont l'affaire a été inscrite sur le rôle d'une audience normale du tribunal correctionnel, l'écrivain, qui est apparu en bonne forme, a nié les faits qui lui sont reprochés. Sansal a refusé de se faire assister par un avocat commis d'office dans le cadre de l'assistance judiciaire, et a décidé de répondre seul aux questions du juge. L'agitation comique d'une partie de la classe politique et intellectuelle française sur le cas de Boualem Sansal est une preuve supplémentaire de l'existence d'un courant «haineux» contre l'Algérie. Un lobby qui ne rate pas une occasion pour remettre en cause la souveraineté algérienne. Jeudi soir, le président français, Emmanuel Macron, a dit souhaiter «une issue rapide» à ce dossier.