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![]() ![]() ![]() ![]() Le football est en train de
perdre son âme. Ce qui devait être un spectacle, un moment de partage, est
devenu un terrain de haine où la violence règne en maître.
L'exemple le plus frappant reste la rencontre entre Rouissat et Harrach, qui a sombré dans le chaos absolu. Ce jour-là, le stade n'a pas été un lieu de sport, mais un champ de bataille où les passions malsaines ont pris le dessus sur le jeu. Insultes, jets de projectiles, affrontements entre supporters, envahissement du terrain, et pour couronner le tout, des joueurs eux-mêmes mêlés à la bagarre. Des professionnels censés incarner le fair-play se sont transformés en combattants, alimentant la rage au lieu de l'apaiser. Ce n'est plus du football, c'est un exutoire pour la frustration, une déferlante de violence que plus rien ne semble contrôler. Mais comment en est-on arrivé là ? Les chaînes sportives ont une responsabilité écrasante dans cette dérive. Au lieu d'apaiser les tensions, elles les attisent, au lieu d'éduquer, elles enveniment, au lieu de promouvoir les valeurs du sport, elles vendent du sensationnalisme. Sur leurs plateaux, les débats sont devenus des confrontations, les analyses sont gangrenées par la subjectivité, et certains consultants - souvent d'anciens joueurs - alimentent un régionalisme dangereux. À force de prendre parti, de crier au complot arbitral, de monter les supporters les uns contre les autres, ces commentateurs transformés en supporters déguisés soufflent sur les braises d'une rivalité déjà explosive. Le football n'est plus analysé, il est instrumentalisé. La télévision, qui devrait être un outil de sensibilisation, est devenue une caisse de résonance pour les rancœurs et les tensions. Les chaînes sportives, à la recherche d'audience, savent que la polémique fait vendre, que la haine fidélise, que l'excès captive. Chaque mot compte, chaque phrase peut être une étincelle dans un climat déjà inflammable, mais au lieu de la prudence, on choisit la provocation. Dans un tel contexte, comment s'étonner que les stades deviennent le théâtre d'affrontements, que les supporters se sentent investis d'une mission guerrière, que même les joueurs finissent par céder à la folie ambiante ? Il est urgent que les instances de régulation audiovisuelles mettent un terme à ce dérapage permanent. Il ne s'agit pas de bâillonner les analystes ou d'interdire la critique, mais de rappeler des règles élémentaires d'éthique et de responsabilité. Un commentateur sportif n'est pas un chef de tribune, un consultant n'est pas un meneur d'ultras, une émission sportive ne doit pas être un ring où chacun attise les haines locales. Si les chaînes sportives ne prennent pas la mesure de leur influence et continuent à faire du football un prétexte à la division, alors les violences ne cesseront pas. Le football mérite mieux. Les supporters méritent mieux. Et les stades doivent redevenir ce qu'ils étaient : des lieux de fête et de passion, et non des arènes de guerre. |
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