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![]() ![]() ![]() Suspension de l'aide humanitaire pour Ghaza: Hamas dénonce un «chantage sordide»
par Mohamed Mehdi ![]() Dimanche,
43e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, correspondant au lendemain de
la fin de la première phase, l'armée génocidaire sioniste semble revenir à ses
opérations militaires contre Ghaza, après l'annonce,
hier, par le criminel de guerre Netanyahu, de l'arrêt de l'entrée de l'aide
humanitaire et ses menaces de reprendre les bombardements, après le refus du
Hamas de se soumettre à la décision sioniste, soutenue totalement par
l'administration Trump, de ne pas aller à la deuxième
phase comme le stipule l'accord de trêve signé en janvier dernier.
Hier, à la mi-journée, le ministère de la Santé de Ghaza a rendu public un communiqué dans lequel il fait état d'un bilan de 4 martyrs et de 6 blessés suite à des attaques de drones israéliens sur plusieurs régions de l'enclave depuis la matinée. Pour illustrer la transgression de l'accord de cessez-le-feu par l'entité sioniste, le communiqué ajoute que 116 martyrs et 490 blessés ont été enregistrés depuis le 19 janvier dernier. De son côté, le directeur du Bureau des médias du gouvernement de Ghaza, Salama Maarouf, a fait état de 962 transgressions et atteintes au cessez-le-feu par l'entité sioniste en 43 jours. Parmi les six blessés d'hier, deux ont été touchés dans un bombardement sioniste d'une maison à Tal Sultan à l'ouest de Rafah, au sud de l'enclave, a rapporté la chaîne Al Aqsa citant la Protection civile de Ghaza qui a fait état également d'un incendie suite à l'attaque de l'armée israélienne. La protection civile a également annoncé avoir trouvé les restes de 4 martyrs sous les décombres d'une maison appartenant à la famille «Malka» dans le quartier Al-Zaytoun au sud de la ville de Ghaza. Réagissant à la décision de Netanyahu, un représentant de l'organisation Médecins sans frontières (MSF) a déclaré à la chaîne Al Araby TV que «les centres médicaux de Ghaza ne pourront pas tenir plus de deux semaines en raison de la suspension de l'entrée des aides humanitaires». De son côté, le ministre norvégien des Affaires étrangères a mis en garde contre les graves conséquences de la décision de suspendre l'entrée de l'aide à Ghaza «compte tenu de la situation humanitaire (déjà) extrêmement difficile». En outre, la Commissaire européenne chargée de l'égalité et de la préparation et de la gestion de crise, Hadja Lahbib, a affirmé la nécessité de poursuivre les aides à Ghaza. «Nous soulignons la nécessité urgente d'un cessez-le-feu permanent dans la bande de Ghaza» et que «l'aide humanitaire inconditionnelle doit continuer à affluer vers l'enclave». Steve Wittkoff se construit un statut de ministre aux pieds de Netanyahu Steve Wittkoff, l'envoyé spécial de Donald Trump qui a été officiellement partie prenante de l'accord de trêve annoncé le 19 janvier 2025 se met clairement au service de Netanyahu en le soutenant dans sa fuite par rapport aux engagements pris dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu. Au lieu d'appeler à aller vers la deuxième phase de l'accord, Wittkoff propose d'étendre le cessez-le-feu de 42 jours dans le cadre de la première phase, au cours de laquelle le Hamas est appelé à libérer la moitié des détenus israéliens morts et vivant, en échange d'une augmentation des aides humanitaires et de libération de prisonniers palestiniens. Comme il fallait s'en douter, la «proposition» de Wittkoff n'évoque aucune des étapes prévues dans l'accord de trêve dont la plus importante est l'annonce de l'arrêt total de l'agression sioniste contre Ghaza. Cette attitude de la part de Trump est une réponse claire au rejet par les Palestiniens de sa lubie, qu'il appelle «plan», et dont l'objet est d'évacuer les habitants de Ghaza pour faire de ce territoire un grand projet immobilier et touristique. Hamas : le retour des détenus israéliens passe exclusivement par la deuxième phase Le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a totalement rejeté, hier, la proposition américaine présentée aux médiateurs par Wittkoff ainsi que celle de Netanyahu qui en est la copie conforme. Dans un communiqué de presse, le Hamas affirme que «la déclaration publiée par le bureau du Premier ministre de l'occupation terroriste, Netanyahu, concernant son adoption des propositions américaines visant à prolonger la première phase de l'accord, selon des dispositions contraires à l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, est une tentative flagrante de désavouer l'accord et d'éviter d'entamer les négociations de la deuxième phase». Quant à la décision de Netanyahu d'arrêter l'aide humanitaire à Ghaza, le Hamas la qualifie de «chantage sordide, un crime de guerre et un coup d'État flagrant contre l'accord», appelant «les médiateurs et la communauté internationale» à «agir pour faire pression sur l'occupation et mettre fin à ses mesures punitives et immorales contre plus de deux millions de personnes dans la bande de Ghaza». «Le criminel de guerre Netanyahu tente d'imposer sur le terrain des faits politiques que son armée fasciste n'a pas réussi à établir pendant quinze mois de génocide brutal, grâce à la fermeté, au courage et à la résistance de notre peuple. Il cherche à renverser l'accord signé pour servir ses calculs politiques internes étroits, au détriment de la vie des prisonniers de l'occupation à Ghaza», ajoute le communiqué. Le document rappelle que la «clause 14 de l'accord», stipule que «toutes les procédures de la première phase se poursuivront lors de la deuxième phase, et que les garants feront tout leur possible pour assurer la poursuite des discussions jusqu'à ce qu'un accord soit trouvé sur les conditions de mise en œuvre de la deuxième phase». Le Hamas appelle aussi l'administration américaine à «mettre un terme à sa partialité et à sa connivence avec les plans fascistes du criminel de guerre Netanyahu», réaffirme son «engagement à mettre en œuvre l'accord signé avec ses trois phases», et appelle «les médiateurs à faire pression sur l'occupation pour qu'elle s'acquitte de ses obligations au titre de l'accord, à toutes ses étapes, de mettre en œuvre le protocole humanitaire et de faire entrer des abris et du matériel de sauvetage à Ghaza». La déclaration du Hamas met en garde Netanyahu et son gouvernement que «toute folie qu'il pourrait commettre se retournera contre lui», et lui rappelle que sa décision aura également des «conséquences humanitaires» sur les détenus israéliens à Ghaza. «Nous affirmons que la seule façon de récupérer les prisonniers de l'occupation est d'adhérer à l'accord, d'entamer immédiatement des négociations pour démarrer la deuxième phase et de mettre en œuvre les engagements», conclut le communiqué. |
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