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Ghaza: L'entité sioniste poursuit son œuvre destructrice

par Mohamed Mehdi

Samedi, 42e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié jeudi, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 48.388 martyrs et 111.803 blessés. Ce nouveau bilan comprend les 21 corps de martyrs retrouvés sous les décombres, ainsi que 2 nouveaux martyrs et 23 blessés enregistrés durant les précédentes 24 heures.

Hier, un nouveau groupe de malades et de blessés, le 29e en 42 jours de trêve, a quitté l'enclave de Ghaza par le terminal de Rafah vers l'Egypte, avant d'aller à d'autres destinations pour une prise en charge médicale. Ce groupe comprend 33 blessés et malades, accompagnés de 55 membres de leurs familles, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. La situation humanitaire reste tendue à Ghaza et les besoins restent immenses en raison du froid et du manque terrible d'abris, en particulier pour le nord de l'enclave totalement détruit par l'armée sioniste avant son retrait. A propos de cette situation, Saleem Oweis, porte-parole de l'UNICEF basé à al-Mawasi dans le sud de Ghaza, interrogé par Al Jazeera, a affirmé qu'après six semaines de trêve, «la situation humanitaire est toujours extrêmement désastreuse».

« Heureusement, les enfants et les familles sont à l'abri des bombardements à l'heure actuelle. Les enfants souffrent encore des conséquences de la violence qui dure depuis 16 mois », a déclaré Oweis à Al Jazeera.

L'intervenant a expliqué que la mort de 7 enfants par hypothermie en raison du manque d'abris adéquats, est due au non-respect par Israël de ses obligations dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu dont celui d'autoriser l'entrée de maisons temporaires, de tentes et de bâches dans la bande de Ghaza. «Les besoins sont énormes : abris, nourriture, eau potable, qui ne sont toujours pas disponibles pour beaucoup. Le ramadhan est là, et il est encore plus important pour les familles de trouver la nourriture dont elles ont besoin pour subvenir à leurs besoins», a ajouté Saleem Oweis.

«Bien que le cessez-le-feu ait permis d'approvisionner davantage les marchés, cela coûte trop cher à la plupart des gens qui n'ont plus aucun revenu depuis 16 mois. Nous devons simplement ouvrir les portes et apporter toute l'aide nécessaire sans aucune restriction », affirme encore le porte-parole de l'UNICEF à Ghaza.

L'occupation sioniste veut «prolonger la première phase»

Les discussions portant sur la deuxième phase de l'accord de cessez-le-feu n'ont pas démarré. L'occupation sioniste veut «prolonger la première phase» pour faire libérer ses prisonniers à Ghaza sans annoncer officiellement l'arrêt total de l'agression contre Ghaza et le retrait de ses troupes de l'axe Philadelphia, ni assumer la partie humanitaire de l'accord qui comprend aussi l'entrée des moyens et matériaux pour la reconstruction de l'enclave.

Hier, dans une déclaration à Al Araby TV, le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a confirmé qu'il n'y a «toujours pas de négociations concernant la deuxième phase» qui devaient commencer, selon les termes de l'accord annoncé le 19 janvier dernier, au «16ème jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu».

«En évoquant la prolongation de la première phase, l'occupant tente de remettre les choses à la case départ. Il veut uniquement récupérer ses prisonniers tout en gardant la possibilité de reprendre l'agression contre la bande de Ghaza, ce qui est en contradiction avec les termes de l'accord», a rappelé l'intervenant.

«L'occupation élude son engagement de mettre fin à la guerre et de se retirer complètement de Ghaza. Prolonger la première étape sous la forme proposée par l'occupation nous semble inacceptable, et ce qui est exigé des médiateurs et des États garants, c'est d'obliger l'occupation à accepter l'accord dans ses différentes étapes», affirme encore M. Qassem.

António Guterres exhorte toutes les parties à respecter leurs engagements

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a averti, jeudi, que «les jours à venir sont critiques», et a souligné la nécessité «d'éviter une rupture de cet accord», exhortant les deux parties «à respecter leurs engagements et à les mettre en œuvre dans leur intégralité». «Mardi prochain, je serai au Caire pour participer au sommet extraordinaire de la Ligue des États arabes afin de discuter de la reconstruction de Ghaza», a déclaré M. Guterres lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

M. Guterres a décrit la situation à Ghaza comme «un lieu de mort, de déplacement, de faim et de maladie», avertissant que le risque de nouvelles destructions reste élevé. «Chaque instant où le cessez-le-feu tient signifie que davantage de vies sont sauvées», a-t-il déclaré.

«J'exhorte toutes les parties à ne ménager aucun effort pour éviter l'échec de l'accord et pour remplir pleinement leurs obligations. Il ne devrait pas y avoir de présence militaire israélienne à long terme à Ghaza et les préoccupations d'Israël doivent être prises en compte», a ajouté Guterres lors de son point de presse.

«Ghaza doit rester partie intégrante d'un État palestinien indépendant, démocratique et souverain. Ghaza et la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, doivent être traitées comme une seule entité gouvernée par un gouvernement palestinien. Les mesures unilatérales en Cisjordanie, notamment l'expansion des colonies et les menaces d'annexion, doivent cesser», a-t-il poursuivi.

«Le peuple palestinien doit avoir le droit de se gouverner lui-même, de façonner son avenir et de vivre sur sa terre en toute liberté et sécurité. Nous devons éviter une reprise des hostilités à Ghaza pour éviter d'aggraver les souffrances de la population et de déstabiliser la région. Il faut une reconstruction durable à Ghaza et une solution politique unifiée, claire et fondée sur des principes», affirme encore le SG de l'ONU.

Tulkarem : l'agression israélienne a fait 13 martyrs et des dizaines de blessés

L'armée d'occupation israélienne poursuit ses opérations de massacres et de destructions depuis 40 jours dans le nord de la Cisjordanie occupée, ciblant particulièrement Jénine, Tulkarem, al-Far'a dans le gouvernorat de Tubas, ainsi que Nablus et Al-Khalil. Dans un bilan rendu public hier, le Comité d'information du camp de Tulkarem a déclaré que l'agression sioniste a fait «13 martyrs, hommes et femmes, ainsi que des dizaines de blessés et d'arrestations» et a conduit à «d'importantes destructions d'habitations et d'infrastructures». La même source a ajouté que pas moins de «11.000 personnes ont été contraintes d'évacuer le camp de Tulkarem et 5.000 autres du camp de Nour Shams» avant de «détruire et de brûler leurs maisons pour construire des routes et modifier les caractéristiques des deux camps».

La ville de Naplouse a fait l'objet, dès l'aube de samedi, d'une descente des forces de l'occupation israélienne qui se sont positionnées dans la vieille ville, rapportent les correspondants de l'agence palestinienne Wafa qui précisent que les soldats de l'occupation ont également pris d'assaut le village de Tal au sud-ouest de la ville, ont perquisitionné plusieurs maisons et ont interrogé de nombreux citoyens.

A Al Qods occupée, les forces d'occupation sionistes ont mené vendredi des arrestations dans les environs de la mosquée Al-Aqsa. Selon le Bureau d'information des prisonniers, la journaliste Bayan al-Jaaba fait partie des fidèles arrêtés avant d'être libérée samedi après l'avoir condamnée à une «résidence surveillée». La journaliste avait été arrêtée à la mosquée al-Aqsa, lors de la prière du Vendredi, en compagnie de son époux et de leurs deux enfants. Le mari, à qui il a été exigé de ne plus s'approcher de la mosquée al-Aqsa, a été libéré le jour même avec ses deux enfants, alors que la femme, enceinte à son neuvième mois, a été maintenue en détention jusqu'à samedi matin, rapporte la même source.