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Accord de cessez-le-feu à Ghaza : Appel à faire pression sur l'entité sioniste

par Mohamed Mehdi

Vendredi 41e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié jeudi, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 48.365 martyrs et 111.780 blessés. Ce nouveau bilan comprend 17 corps de martyrs retrouvés sous les décombres et 19 blessés enregistrés durant les précédentes 24 heures.

Au 41e jour du cessez-le-feu, l'armée sioniste continue de transgresser l'accord et de tirer sur les Palestiniens de Ghaza. Hier, la chaîne satellite Al-Aqsa a rapporté que des véhicules militaires israéliens ont ouvert le feu, tôt dans la matinée, près de la ville d'Abasan al-Kabira, à l'est de Khan Younes, dans le sud de l'enclave.

De son côté, Al Jazeera a rapporté deux autres attaques sionistes, dont l'une a eu lieu au centre de la ville de Rafah, au sud de l'enclave, où un Palestinien est tombé en martyr dans le bombardement d'un drone israélien, alors que dans la seconde des navires de guerre sionistes ont tiré sur deux pêcheurs palestiniens dans la région Al-Soudaniya, au nord-ouest de la ville de Ghaza, faisant deux blessés.

Des doutes sur le lancement de la 2e phase des négociations

A la veille du dernier jour de la première phase prévue dans l'accord de cessez-le-feu, l'Egypte a annoncé le début des discussions portant sur la deuxième phase. Selon Al Jazeera, l'Organisme général de l'information égyptien a déclaré que des «discussions intensives ont commencé au Caire en présence qatarie, américaine et israélienne pour discuter des prochaines étapes de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, dans le cadre des efforts visant à assurer la mise en œuvre des accords convenus».

Cependant, rien n'est encore sûr que la deuxième phase des discussions aura lieu, compte tenu des attaques sionistes à Ghaza et en Cisjordanie occupée, leurs déclarations insinuant clairement leur volonté de «prolonger la première phase», tout en exigeant le «désarmement» du Hamas et des autres factions de la résistance palestinienne. A ce propos, le Hamas appelle à une «pression internationale sur Israël au sujet du cessez-le-feu» et confirme une fois de plus son «engagement total» à mettre en œuvre «toutes les clauses».

« Avec la fin de la première phase de l'accord de cessez-le-feu et l'échange de prisonniers, le Mouvement de résistance islamique (Hamas) confirme son engagement total à mettre en œuvre toutes les clauses de l'accord dans toutes ses étapes et ses détails», indique un communiqué du Hamas.

La déclaration appelle la «communauté internationale» à «faire pression sur l'occupation sioniste pour qu'elle s'engage pleinement dans l'accord, et pour qu'elle entre sans délai dans la deuxième phase».

Rappelons que Hamas a, à plusieurs reprises, annoncé son rejet catégorique des tentatives israéliennes de «prolonger la première phase» dans le but de faire libérer les détenus sionistes pour, ensuite, revenir aux bombardements de Ghaza. Selon l'accord annoncé le 19 janvier dernier, la deuxième phase est censée inclure la prise de mesures visant à mettre fin définitivement à la guerre.

Le Qatar demande à la CIJ des éclaircissements concernant le travail de l'UNRWA en Palestine

Le Qatar a soumis, hier, un mémorandum écrit à la Cour internationale de justice (CIJ), soulignant l'obligation d'Israël d'autoriser l'ONU et d'autres organisations internationales à opérer en Israël et dans le territoire palestinien occupé, rapporte Al Jazeera English (AJE).

Le mémorandum demande des éclaircissements sur les responsabilités d'Israël concernant la présence et les activités des agences de l'ONU, en particulier l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), ainsi que d'autres organisations internationales et d'États tiers. Le document souligne également «la nécessité de respecter et de protéger les biens de l'ONU et des organisations internationales, y compris les écoles, les installations médicales, les transports et les infrastructures hydrauliques», « la nécessité de protéger le personnel humanitaire et médical travaillant dans ces zones», ainsi que «l'acheminement de l'aide humanitaire».

Le Qatar estime que l'avis de la CIJ clarifierait les questions juridiques cruciales pour garantir les moyens de subsistance du peuple palestinien et son droit inaliénable à l'autodétermination.

L'Algérie condamne les violations du droit international

L'Algérie a fermement condamné les violations graves et continues du droit international par les forces d'occupation sionistes, appelant tous les pays et organes des Nations Unies à garantir la reddition de comptes et la justice. Dans son intervention, mercredi, lors d'une séance de dialogue avec le Haut-commissaire aux droits de l'homme à propos de la situation dans les territoires palestiniens occupés, y compris El-Qods Est, l'ambassadeur et représentant permanent de l'Algérie auprès du Bureau des Nations Unies à Genève et des organisations internationales en Suisse, M. Rachid Bladehane, a indiqué que l'Algérie «condamne fermement les violations graves et continues du droit international par les forces d'occupation» sionistes et par «les colons, commises contre le peuple palestinien sans défense vivant sous le joug de l'occupation depuis plus de 76 ans», rapporte l'APS.

Commentant le rapport du Haut-commissaire aux droits de l'homme, M. Bladehane a estimé que «les tentatives de créer une équivalence entre la puissance occupante et l'Etat de Palestine occupée concernant les obligations et devoirs sont infondées et non conformes aux exigences du droit international», malgré la mention dans le rapport de «l'avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) et le refus de l'occupation de coopérer avec le Bureau du Haut-commissaire pour enquêter sur toutes les violations». «Il s'agit là d'un déni de toutes les obligations et engagements internationaux», affirme encore le représentant de l'Algérie.

«Après des décennies de génocides systématiques, de déplacements forcés, de démolition de maisons, de construction de colonies illégales et de mise en place d'un système d'apartheid, le dernier génocide à Ghaza a été un crime contre l'humanité sans précédent à travers le monde, dont les conséquences catastrophiques empêchent à ce jour le retour à une vie sécurisée pour les habitants de Ghaza», a-t-il ajouté.

A cette occasion, le diplomate algérien a réitéré la position de l'Algérie «soutenant le droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'établissement de son Etat indépendant selon les références internationales reconnues, et appelant à la nécessité pour la puissance occupante de respecter les termes de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, en permettant le retour des habitants dans leurs foyers et l'acheminement de l'aide humanitaire sans conditions ni restrictions».

En outre, l'Algérie a appelé tous les pays et organes des Nations Unies à «garantir la reddition de comptes et la justice ainsi que la réparation des préjudices pour toutes les violations du droit international» commises par l'occupation sioniste contre le peuple palestinien.