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La perfidie, une marque de fabrique sioniste : 620 prisonniers palestiniens tenus en otage

par Mohamed Mehdi

L'entité sioniste démontre, une fois de plus, qu'elle maîtrise l'exercice de la perfidie, sa marque de fabrique. Plus de 24 heures après la libération de six détenus israéliens par la résistance palestinienne à Ghaza, l'entité sioniste continue de renier ses engagements en maintenant en otage 620 prisonniers palestiniens dont la libération était prévue, samedi, pour le compte de la 7e opération d'échange de la première phase de l'accord de cessez-le-feu.

Plus de 24 heures après, les voix qui ont très vite crié au scandale, suite à l'erreur dans la remise des restes de la détenue israélienne Shiri Bibas, restent muettes. Un silence qui, de fait, donne à Israël le droit absolu, non pas de se tromper, mais de renier ses engagements, pris lors de l'accord de trêve annoncé le 19 janvier dernier par les médiateurs, tout en continuant d'accuser la résistance de «transgresser» cet accord.

L'entité sioniste surfe sur les «raisons» de sa décision de ne pas libérer les 620 prisonniers. Samedi, la radio israélienne a expliqué que ce retard est une «réponse à l'envoi par le Hamas des restes d'une palestinienne à la place de Shiri Bibas». Une explication qui intervient plus de demi-journée après la remise des restes de cette ex-détenue à Ghaza qui, faut-il le rappeler, est morte avec ses deux enfants dans un bombardement israélien. Samedi soir, c'est un autre «argument» qui est avancé pour «expliquer» le reniement de l'accord. Un communiqué du bureau du Premier ministre sioniste affirme que les cérémonies de remise des détenus israéliens à Ghaza sont une «insulte» et une «propagande pour gains politiques», exigeant que les prochaines libérations doivent se dérouler sans «cérémonies humiliantes». Rappelons que vendredi, l'armée génocidaire d'Israël avait accusé la résistance palestinienne d'avoir tué les deux enfants Bibas. Ces «explications» ne semblent pas avoir convaincu la famille de la détenue israélienne Shiri Bibas, qui a demandé, samedi, «qu'aucun représentant du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu ne soit présent à ses funérailles», comme le rapporte le quotidien «Israel Hayom».

En réalité, ces «explications» cachent mal le fait que tout le monde sait la responsabilité directe du génocidaire Netanyahu et de ses criminels chefs de guerre dans la mort d'une trentaine de détenus israéliens dans les bombardements intenses contre Ghaza.

Rappelons aussi que dans l'opération de libération de 4 détenus, l'armée génocidaire d'Israël en a tué 3 autres, en plus de dizaines de martyrs palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, et de centaines de blessés.

Hamas : «Les médiateurs et la communauté internationale doivent assumer leurs responsabilités»

Le mouvement Hamas a dénoncé, hier dans un communiqué, «la décision de l'occupation de reporter la libération des prisonniers palestiniens». «Cette décision révèle une fois de plus que l'occupation fuit ses obligations» «Le prétexte de l'occupation selon lequel «la cérémonie de libération des détenus est humiliante » (pour les détenus, ndlr), est une fausse et un faible argument visant à se soustraire aux obligations de l'accord. Ces cérémonies ne comportent aucune insulte envers les prisonniers. Elles reflètent plutôt le traitement digne et humain qui leur est réservé», ajoute le communiqué signé par Izzat Al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas.

«La véritable insulte est celle à laquelle nos prisonniers sont exposés pendant le processus de libération, notamment la torture, les coups et l'humiliation délibérée jusqu'aux derniers instants. Les prisonniers palestiniens sont libérés alors qu'ils sont menottés et ont les yeux bandés, et leurs familles sont menacées de ne pas organiser de célébrations pour recevoir leurs enfants libérés», affirme encore le Mouvement.

Pour le Hamas, «la décision de Netanyahu reflète une tentative délibérée de perturber l'accord, représente une violation flagrante de ses termes, et montre le manque de fiabilité de l'occupation dans la mise en œuvre de ses obligations», ajoute Al-Rishq qui fait appel «aux médiateurs et la communauté internationale» afin d'assumer «leurs responsabilités et faire pression sur l'occupation pour qu'elle mette en œuvre l'accord et libère les prisonniers sans délai».

Ghaza continue de compter ses martyrs

Dimanche 36e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié hier, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 48.339 martyrs et 111.753 blessés. Ce nouveau bilan comprend les corps de 10 martyrs retrouvés sous les décombres durant les précédentes 24 heures.

Hier, dans une tentative claire de pousser la résistance palestinienne à riposter afin de justifier la fin de la trêve, l'armée génocidaire sioniste a tiré sur des citoyens de Ghaza, faisant un martyr et deux blessés.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, hier, le martyr d'un jeune Palestinien sous les balles d'un sniper dans la rue Al-Shaaf, à l'est de la ville de Ghaza.

En outre, des sources palestiniennes ont rapporté que deux personnes ont été blessées par les balles de l'occupation à Tal Al-Sultan à Rafah, au sud de l'enclave.

Liban : des centaines de milliers à l'enterrement de Nasrallah

Au Liban, des centaines de milliers de personnes ont pris part à l'enterrement de Hassan Nasrallah, le chef charismatique du Hezbollah, et de Hachem Safy Eddine, ancien président du Conseil exécutif du parti, tombés en martyrs sous les bombardements israéliens au cours desquels plusieurs bombes américaines d'une tonne ont été utilisées, faisant également des centaines d'autres martyrs dans le quartier «Harat Hreik» dans la banlieue sud de Beyrouth.

Dans son allocution funéraire, l'actuel secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naïm Qassem a confirmé que le parti reste «attaché au pacte, ô Nasrallah, et nous continuerons sur cette voie même si nous sommes tous tués. » «Nous disons adieu à un dirigeant historique, national, arabe et islamique exceptionnel» qui «aimait le peuple et que le peuple aimait. Il est le leader des esprits et des cœurs et sa direction a toujours été la Palestine et Al-Qods, et sa contribution a été grande dans la relance de la cause palestinienne», a déclaré Naïm Qassem. Le secrétaire général du Hezbollah a également déclaré : « Notre soutien à Ghaza fait partie de notre croyance dans la libération de la Palestine ».

A noter que des avions israéliens ont survolé, hier, à basse altitude la capitale libanaise, Beyrouth, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. L'armée sioniste a également attaqué plusieurs zones au Liban, tandis que des dizaines de milliers de personnes participaient aux funérailles de l'ancien secrétaire général du Hezbollah, prétendant bombarder des plates-formes contenant des lance-missiles à Baalbek et dans d'autres régions du sud du Liban.