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Au lendemain de la 6e opération d'échange de détenus : L'entité sioniste bombarde Ghaza

par Mohamed Mehdi

Dimanche, 29e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié hier, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes du génocide israélien a atteint 48.271 martyrs et 111.693 blessés. Ce nouveau bilan comprend 7 martyrs, dont les 6 corps retrouvés sous les décombres, ainsi qu'un nouveau martyr et 5 blessés enregistrés durant les précédentes 24 heures.

Ce bilan est malheureusement appelé à s'alourdir compte tenu des bombardements de l'entité sioniste survenus tôt dans la matinée de dimanche à Rafah au sud de Ghaza, puis vers 15h (localement) à Al-Zahra dans la région de Nuseirat dans le centre de l'enclave, et une troisième attaque d'un drone à Al-Mughraqa. Dans l'attaque de Rafah, le ministère de l'Intérieur de Ghaza a rapporté le martyr de trois policiers dans un bombardement israélien, alors qu'ils sécurisaient les camions d'aides à Rafah.

De son côté, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté qu'un raid israélien a eu lieu près d'un véhicule dans la zone d'Al-Zahraa, au nord du camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza. Le journaliste a également ajouté qu'un drone israélien a bombardé une voiture civile dans la région d'Al-Mughraqa, au nord du gouvernorat central. Par ailleurs, concernant la situation dans les hôpitaux, le ministère de la Santé de Ghaza a fait état, dans un autre communiqué sur Telegram, du « manque crucial » de quantités d'oxygène médical après la destruction des principales stations de production par l'armée sioniste en particulier celles du complexe médical Al-Shifa et des hôpitaux Al-Rantissi, Al-Dura, le complexe Nasr, l'hôpital indonésien et la station de la clinique de Cheikh Radwan.

Le communiqué rappelle que « l'occupation interdit toujours l'entrée de centrales de production d'oxygène » comme convenu dans l'accord de trêve, et en appelle aux organisations internationales d'aider à régler ce grave problème qui impacte énormément les services des urgences et des opérations chirurgicales des rares hôpitaux qui fonctionnent partiellement à Ghaza. A propos du transfert des malades et des blessés à l'étranger, une source au ministère de la Santé a déclaré à Al Jazeera que l'occupation a bloqué le 15e groupe qui devait sortir hier de Ghaza via le point de passage de Rafah. La même source explique que le transfert a été « reporté en raison du retard mis dans l'approbation de la liste des malades par Israël », ajoutant que l'occupation « retarde délibérément l'envoi des listes des malades et des blessés afin d'empêcher leur évacuation ».

L'occupation renie ses engagements. En annonçant, vendredi dernier, la liste des trois détenus sionistes devant être libérés le lendemain, le Mouvement Hamas avait affirmé avoir « obtenu des garanties » de la part des médiateurs (Qatar et Egypte), que l'entité sioniste allait respecter ses engagements dans le cadre du volet humanitaire convenu pour la première phase de l'accord de cessez-le-feu. Vingt-quatre heures après la 6e opération d'échange, aucun mobile-home, ni équipements de travaux publics et pour les hôpitaux n'ont été introduits.

Le Bureau des médias de Ghaza a confirmé, samedi, que l'entité sioniste persiste à refuser la livraison de maisons mobiles et d'équipements lourds, « ce qui est une fuite claire de ses engagements et ses obligations » dans l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas.

« C'est une déclaration explicite de l'échec à l'accord », ajoute le Bureau dans un communiqué publié sur Telegram. « Ce refus montre au monde entier qui est la partie qui fait obstruction à l'accord, ce qui nécessite que les médiateurs garants interviennent et fassent pression sur l'occupation pour qu'elle respecte ce qu'elle a signé», ajoute le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza.

Netanyahu semble renforcé par les déclarations du président américain Donald Trump exigeant de Hamas de « libérer tous les détenus », sous la menace, en cas de refus, de soumettre la population de Ghaza à « vivre l'enfer », alors que l'accord qu'il affirme avoir soutenu (avant la prise de ses fonctions) ne prévoit la libération du reste des détenus israéliens qu'après les négociations de la 2e phase et la déclaration d'un cessez-le-feu définitif. Pour Marwan Bishara, analyste politique principal d'Al Jazeera English, cette attitude de Netanyahu et de Trump met la deuxième phase du cessez-le-feu à Ghaza « en danger ». « Netanyahu continue de mettre des bâtons dans les roues du cessez-le-feu pour éviter les responsabilités qu'Israël doit assumer dans la deuxième phase, y compris le retrait des forces israéliennes de la bande de Ghaza », a expliqué vendredi Marwan Bishara. Selon l'analyse le « nouveau joker appelé Trump » qui « a poussé les Israéliens à faire plus en terme de violence », leur disant essentiellement que « si tous les captifs n'étaient pas libérés d'ici midi aujourd'hui, ils devraient reprendre la guerre». «L'influence américaine ici n'est pas exactement en faveur de la paix mais plutôt de la guerre. La deuxième phase est donc à saisir. À mon avis, elle est en danger», ajoute Marwan Bishara.

Mesures d'escalade contre 13 palestiniennes détenues à la prison de Damoun

La Commission palestinienne des affaires des détenus des anciens prisonniers a déclaré, hier, que l'autorité d'occupation israélienne a « pris de nouvelles mesures contre 13 prisonnières de la prison de Damoun ». L'autorité a indiqué dans un communiqué que « les prisonnières souffrent du froid extrême et insupportable », tandis qu'elles « ne disposent pas de vêtements suffisants ni de couvertures appropriées compte tenu des basses températures hivernales ». La Commission a également fait état de « mauvais traitements », en particulier « lorsque les prisonnières vont consulter un avocat ou se rendre à la clinique ». « Leurs geôliers leur attachent les mains derrière le dos, leur bandent les yeux, et les forcent à avancer ou les traînent douloureusement », ajoute le communiqué. Par ailleurs, le Club des prisonniers palestiniens a indiqué qu'un tribunal israélien a condamné, dimanche, l'enfant palestinien Mohammed Basil Zalbani, âgé de 15 ans et demi, issu du camp de réfugiés de Shuafat, au nord-est d'Al-Quds-Est à une peine de 20 ans d'emprisonnement.

« L'enfant Zalbani est détenu depuis le 13 février 2023 et l'occupation a démoli la maison de sa famille », a précisé le Club des prisonniers. Selon le Bureau d'information sur les prisonniers, relevant du mouvement Hamas, l'occupation « accuse l'enfant Mohammed Basil Zalbani d'être impliqué dans l'assassinat d'un soldat au poste de contrôle du camp de réfugiés de Shuafat en 2023, alors qu'il était âgé de 13 ans et demi ».