Vendredi, 27e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs et en enregistre de nouveaux. Dans son bilan statistique publié jeudi, le ministère de la Santé a indiqué que le nombre de victimes a atteint 48.239 martyrs et 111.676 blessés. Ce nouveau bilan comprend 17 martyrs, dont 14 corps retrouvés sous les décombres, ainsi que de nouvelles victimes (3 martyrs et 2 blessés) enregistrées durant les précédentes 24 heures suite à des tirs de l'armée israélienne sur les régions de l'enclave, malgré l'accord de cessez-le-feu.

La sixième opération d'échange de détenus de la première phase de l'accord de trêve aura finalement lieu aujourd'hui samedi, après plusieurs jours d'incertitude sur la poursuite du processus de la phase 1 de l'accord de cessez-le-feu. Une incertitude due à la crise déclenchée par l'occupation sioniste qui ne respecte pas ses engagements relatifs à l'application des dispositions convenues dans le cadre du protocole humanitaire de l'accord de trêve.

Le dénouement de cette crise a été possible grâce aux efforts des médiateurs qataris et égyptiens qui ont obtenu des garanties de l'entrée des aides humanitaires essentielles, dont les abris (tentes et mobiles-homes) et des équipements médicaux pour les établissements hospitaliers et les hôpitaux de campagne.

Ainsi, la résistance palestinienne à Ghaza a divulgué vendredi la liste des trois prisonniers sionistes concernés par la 6e opération d'échange. La liste, rendue publique par Abu Obeida, le porte-parole des Brigades d'Al Qassam, la branche militaire du Hamas, comprend deux sionistes binationaux dont un américain et un russe.

La communication de Abu Obeida est intervenue suite à l'annonce par les Brigades Al-Quds, la branche militaire du mouvement du Jihad islamique qu'elles procéderaient, samedi 15 février 2025, à la libération d'un détenu sioniste ayant aussi la nationalité russe.

Après ces annonces, le Bureau d'information sur les prisonniers palestiniens (ASRA), affilié au Mouvement Hamas, a indiqué hier dans une publication sur Telegram, que l'échange de ce samedi permettra la libération, dans le cadre de l'accord, de 369 prisonniers palestiniens, dont 36 condamnés à la réclusion à perpétuité et 333 de la bande de Ghaza arrêtés après le 7 octobre 2023.

Cisjordanie : les crimes sionistes ne s'arrêtent pas

L'occupation sioniste poursuit ses crimes de génocide et de déplacements forcés de populations en Cisjordanie. Hier, les forces d'occupation ont pris d'assaut les cours et les accès de la mosquée d'Al-Aqsa, à Al-Quds, avant le début de la prière du vendredi. Ces exactions n'ont pas empêché plus de 40.000 fidèles palestiniens d'atteindre la mosquée Al-Aqsa. En Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a pris d'assaut plusieurs villes, rencontrant une forte résistance de la part des factions palestiniennes.

Les Brigades Al-Quds, la branche militaire du Mouvement du Jihad islamique, ont déclaré que leurs combattants menaient depuis la matinée de vendredi de «violents combats contre les forces ennemies israéliennes qui prennent d'assaut le camp d'Askar, à l'est de Nablous».

Le communiqué des Brigades Al-Quds a fait état d'usage d'armes automatiques et d'engins explosifs pour cibler les véhicules militaires de l'occupation.

À leur tour, les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, faction armée formée d'anciens du Fatah, ont annoncé qu'elles étaient engagées dans des affrontements avec les forces d'occupation dans le camp d'Askar avec des mitrailleuses et des engins explosifs.

L'armée d'occupation israélienne a également pris d'assaut la ville de Jéricho et le camp de Jalazoun, au nord de Ramallah, en Cisjordanie occupée, et a procédé à des arrestations de citoyens palestiniens.

Des sources palestiniennes, citées par Al Jazeera, ont rapporté que des affrontements ont eu lieu entre des jeunes Palestiniens et les forces d'occupation israéliennes qui ont pris d'assaut le village de Yatma, au sud de Nablous.

Des sources locales ont également déclaré à Al Jazeera qu'un drone israélien a largué des bombes sur des maisons palestiniennes dans le camp de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

UNRWA : Israël utilise un centre de santé comme lieu de détention en Cisjordanie

« Les forces de sécurité israéliennes utilisent le centre de santé de l'UNRWA comme lieu de détention temporaire dans le sud de la Cisjordanie », a déclaré l'Office dans un communiqué publié jeudi sur son site Web.

« Les forces de sécurité israéliennes (ISF) ont utilisé le centre de santé du camp d'Arroub de l'UNRWA (près de Bethléem) comme lieu de détention temporaire lors d'une opération de recherche et d'arrestation le 12 février. Les ISF sont entrées de force dans le centre de santé et l'ont utilisé pour la détention et l'interrogatoire de dizaines de résidents palestiniens arrêtés dans le camp », lit-on dans le communiqué.

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) affirme qu'« il s'agit d'un nouveau développement dans le mépris flagrant de l'inviolabilité des installations des Nations unies ».

« Malheureusement, cet incident récent fait suite à une série d'entrées forcées dans les installations de l'UNRWA en Cisjordanie depuis octobre 2023, tant par les forces de sécurité israéliennes que par des groupes armés palestiniens », ajoute l'UNRWA qui rappelle que « tous les locaux de l'ONU sont inviolables et protégés par le droit international ».

« Depuis le 30 janvier et la mise en œuvre des lois de la Knesset, notamment une politique de non-contact entre l'UNRWA et les autorités israéliennes, l'Agence n'est plus en mesure de dialoguer avec les responsables israéliens et de signaler et de dénouer directement les incidents lorsqu'ils se produisent », ajoute le document.