![]() ![]() ![]() Le Président de l'APN: Le dossier de la criminalisation du colonialisme sur la table
par A. Z. ![]() La criminalisation du
colonialisme français en Algérie revient au devant de
la scène, à l'ombre des nuages radioactifs des explosions nucléaires dans le
Sahara algérien et d'une mémoire mal assumée par une partie de la classe
politique française.
Dans une déclaration à la presse, en marge de la clôture d'une journée d'étude, organisée par l'APN, sur le thème des « Explosions nucléaires françaises en Algérie : un crime contre l'humanité et l'environnement », M. Boughali a déclaré : « en réponse à la revendication populaire en Algérie, le dossier de la criminalisation du colonialisme sera ouvert au sein de l'APN et suivra son cours », affirmant que l'Assemblée « plaidera pour la défense des chouhada et des droits des victimes des explosions nucléaires ». Cette démarche est « une responsabilité qui nous incombe et que nous devons assumer, et nous n'abandonnerons jamais nos engagements envers notre peuple, nos chouhada et toutes les victimes qui souffrent encore aujourd'hui », a soutenu le président de l'APN soulignant que ces explosions sont « un crime imprescriptible notamment avec la persistance de leurs effets sur la santé, en raison des radiations présentes sur les sites où elles ont eu lieu ». Dans ce sillage, il a insisté sur « l'importance de rectifier les termes liés à ces crimes (explosions au lieu d'essais) », soulignant qu'il incombe à l'APN « une grande responsabilité du point de vue de la préservation de la dignité des chouhada et des victimes ». A cette occasion, le Président de l'APN a réaffirmé que son instance parlementaire tend à plaider en faveur de la nécessité de « contraindre la partie française à reconnaître ses crimes, à indemniser les victimes et à nettoyer les sites des explosions ». Une journée internationale pour les victimes des explosions nucléaires A cette occasion, M. Boughali a proposé d'instituer une Journée internationale pour les victimes des explosions nucléaires, coïncidant avec le 13 février, une date pour « rappeler en permanence les souffrances des victimes et mettre en lumière l'impératif de tenir pour responsable les auteurs de ces crimes odieux ». Il a également proposé l'organisation d'une conférence parlementaire sur cette affaire importante afin d'échanger les expertises et les expériences et d'examiner les voies juridiques pour soutenir les victimes et leur rendre justice, appelant les parlementaires du monde et les pays ayant souffert des affres du colonialisme et des explosions nucléaires, à conjuguer les efforts autour de cette cause. Soulignant que « la criminalisation du colonisateur découle de la nécessité d'établir la responsabilité historique, d'honorer la mémoire des chouhada et des victimes, de criminaliser les pratiques imprescriptibles et de respecter les droits de l'homme », M. Boughali a appelé au rejet de toute forme de domination et d'exploitation et à une lecture correcte de l'histoire. « Cette page sombre de l'histoire coloniale odieuse qui continue de jeter ses ombres, ne pourra être tournée sans que la France n'assume ses responsabilités historiques et juridiques concernant les catastrophes causées par les explosions », a-t-il souligné. Non sans signifier que « le recours de la France à l'adoption d'une loi censée viser à indemniser n'est rien d'autre qu'une tentative superficielle pleine de contre-vérités et d'illusions, qui n'engage que ses auteurs, puisqu'elle ignore les explosions menées à Reggane et In Ikker et impose des conditions rédhibitoires pour l'indemnisation. Et la France réaffirme, une fois de plus, sa volonté de nier et d'ignorer les demandes légitimes du peuple algérien ». M. Boughali a soutenu que l'Algérie « rejette toutes formes de provocations de certaines parties extrémistes qui tentent de semer et d'alimenter les tensions, et salue, en même temps, les positions des hommes libres qui défendent le droit et la justice et croient en la coexistence des peuples ». De son côté, le Président du Conseil de la nation, le moudjahid Salah Goudjil, a écrit jeudi sur son compte officiel sur les réseaux sociaux, qu' « aujourd'hui marque le 65e anniversaire de la catastrophe des explosions nucléaires menées par le colonialisme français dans le désert algérien, rappelant au monde l'un des crimes d'extermination les plus atroces qui ont empoisonné la terre et coûté des vies ». Alors que les participants à la Journée d'étude sur les explosions nucléaires françaises en Algérie ont appelé, à la clôture des travaux, à l'élaboration d'une loi incriminant la France coloniale et contraignant l'Etat français à reconnaître la responsabilité de ses crimes contre le peuple algérien. L'accent a également été mis sur l'importance d'œuvrer « à faire pression sur la France pour l'amener à indemniser les victimes et à reconnaître ses crimes en encourageant les victimes et leurs familles à introduire des procès devant les cours internationales pour revendiquer des indemnités équitables pour préjudice », d'inclure le dossier des explosions nucléaires dans les manuels scolaires et de renforcer le débat scientifique et historique autour du sujet. En consécration de ces efforts, les recommandations issues des travaux de cette rencontre ont porté sur l'importance « de consigner les témoignages vivants des moudjahidine et de la population ayant vécu la période des explosions nucléaires et leur intégration dans les archives nationales ». |
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