L'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran «1er Novembre 1954» abrite depuis jeudi et sur trois jours la 16ème édition des Journées internationales du diabète. Cet événement scientifique a rassemblé près de 300 experts et spécialistes de divers hôpitaux à travers le pays, ainsi que des spécialistes internationaux venus d'Afrique et d'Europe. En outre, des intervenants ont pu participer à distance via visioconférence. Cette manifestation a abordé plusieurs aspects du diabète, notamment la prévention, les traitements, les complications et leur gestion. Un accent particulier a été mis sur le diabète chez les femmes enceintes, les nouvelles avancées thérapeutiques, la gestion de l'obésité ainsi que les complications du pied et de la main diabétiques.

Lors de son discours d'ouverture, M. Rabah Bar, directeur général de l'EHU d'Oran, a souligné l'importance de cet événement en tant que plateforme d'échange de connaissances et de collaboration entre experts. Il a alerté sur la hausse inquiétante du taux de diabète en Algérie, qui touche 15% de la population adulte, soit environ 4 millions de personnes. Il a également mis en lumière le lien entre l'obésité et le diabète, précisant que 30% des femmes et 25% des hommes en Algérie souffrent d'obésité. Sans mesures préventives efficaces, ce chiffre pourrait atteindre 5 millions de diabétiques d'ici 2030. Parmi les initiatives mises en avant, la professeure Malika Bechaoui, chef du service de médecine interne à l'EHU d'Oran, a présenté un programme innovant de prise en charge de l'obésité, lancé en décembre 2022. Ce programme, une première en Algérie, repose sur l'hospitalisation de jour pour les patients souffrant d'obésité sévère. Une équipe pluridisciplinaire dirigée par la Dr Tafia assure un suivi médical rigoureux, comprenant des consultations psychologiques et des recommandations diététiques adaptées.

Concernant la prise en charge des femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel, la professeure Bechaoui a expliqué que son service organise des consultations hebdomadaires chaque lundi, accueillant environ 12 nouveaux cas par semaine. L'objectif est d'assurer un suivi optimal pour ces patientes et de prévenir l'apparition du diabète chez celles présentant un risque. Elle a insisté sur l'importance du dépistage précoce dès le sixième mois de grossesse, en pointant du doigt les mauvaises habitudes alimentaires comme l'un des principaux facteurs de risque.