Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Industrie pharmaceutique: Projet de production de matière première pour les traitements anti-cancer

par M. Aziza

L'Algérie aspire non seulement à booster la fabrication locale des médicaments, notamment les traitements dits essentiels comme ceux de l'oncologie, mais de produire également la matière première pour assurer la sécurité sanitaire. Le ministre de l'Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a annoncé, dans ce sens, le lancement prochain d'un projet de production de matières premières pour les traitements anticancéreux qui sera réalisé par le groupe Saidal dans la wilaya de Sétif. M. Kouidri a affirmé lors d'un point de presse, animé jeudi dernier, à l'issue d'une visite effectuée au 19ème Salon international de la pharmacie (Siphal 2025), qui se poursuit jusqu'au 8 février en cours, au Palais des expositions des Pins maritimes (Alger), que « le groupe Saidal va lancer dans quelques mois le projet en question ». Et de souligner que ce projet qui s'inscrit dans la stratégie du groupe visant la production des matières premières pour les différents médicaments fabriqués localement, sera réalisé dans un délai de 12 à 18 mois. Notons que les producteurs locaux ont fait part de difficultés et d'obstacles qui freinent parfois le développement de l'industrie pharmaceutique, entre autres, la rupture et problème d'approvisionnement en matières premières pour la fabrication des médicaments, notamment en moment de crise. Faut-il bien le rappeler, parmi les conséquences de la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, des tensions sur les matières premières dans le secteur pharmaceutique. Le ministre s'est montré rassurant dans ce sens en affirmant « les producteurs locaux vont trouver leur source d'approvisionnement en matière première disponible en Algérie », tout en assurant que « les produits de Saidal qui seront fabriqués à base de la matière locale, seront certifiés selon les normes internationales et pourraient même être commercialisés en Europe et aux Etats-Unis ». M. Kouidri a souligné que « la production pharmaceutique nationale a connu un développement important ces dernières années, notamment pour les traitements anticancéreux grâce au lancement de plusieurs projets dans ce domaine ». Il a fait état de 14 projets lancés dans le domaine de l'oncologie, dont 10 projets ont déjà reçu, a-t-il indiqué, des agréments par les services concernés et que les quatre autres seront agréés prochainement.

S'agissant de la distribution des traitements anticancéreux, assurée par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), il a fait savoir qu'une réflexion est en cours pour associer à cette mission les officines, notamment pour les traitements en forme sèche. Pour rappel, le CNESE, à travers l'une de ses commissions, avait organisé le 27 décembre 2022 une réunion qui a regroupé tous les acteurs (santé publique, production pharmaceutique, distributeurs, membres de la sécurité sociale ainsi que d'autres intervenants) pour justement étudier la possibilité de permettre aux officines de commercialiser les antimitotiques oraux. Et ce, suite à une demande faite par le Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo). Le ministre de l'Industrie pharmaceutique a insisté sur la nécessité de veiller à la disponibilité des traitements thérapeutiques et à assurer un approvisionnement régulier et un stock suffisant, en appelant les acteurs du secteur à favoriser la production locale avec le respect des normes de qualité et de fiabilité.