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Mercredi, 11e jour de l'entrée
en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza continue de
compter ses martyrs. Dans son bilan statistique quotidien, le ministère de la
Santé de l'enclave a indiqué que le nombre de victimes, depuis le 7 octobre
2023, a atteint 47.417 martyrs et 111.571 blessés. Ce bilan comprend 63 martyrs,
dont 59 corps découverts sous les décombres, 2 ayant succombé à leurs
blessures, et 2 autres tombés sous les tirs de snipers sionistes, ainsi que 8
blessés. Hier, la Société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a déclaré que
ses équipes «ont récupéré les corps en décomposition de 14 martyrs dans divers
endroits tout le long du boulevard Al-Rashid sur la côte ouest de Ghaza». C'est dans ce boulevard où étaient stationnées les
troupes de l'armée israélienne, au niveau de l'axe «Netzarim»,
avant leur retrait, ce qui a permis le retour des personnes déplacées vers le
nord de l'enclave. Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que deux pêcheurs
ont été blessés, hier, par des tirs de la marine israélienne, stationnés en
face de la côte Khan Younes, au sud de l'enclave de Ghaza.
En outre, la Commission des affaires de détenus et des ex-détenus palestiniens, citée par l'agence de presse Al-Shehab, a déclaré mercredi que deux citoyens issus de Ghaza ont été tués dans les prisons de l'occupation israélienne. Il s'agit, ajoute la même source, Mohamed Sharif Al-Asali et Ibrahim Adnan Ashour. Sur la situation à Ghaza, les personnes déplacées continuent à affluer vers le nord de l'enclave pour la quatrième journée consécutive. Dans un communiqué du Bureau des médias du gouvernement de Ghaza, durant les dernières 72 heures, « plus d'un demi-million ont fait le déplacement des gouvernorats du sud (Rafah et Khan Younes) et du centre (Deir al-Balah) vers les gouvernorats de Ghaza et du nord (Beit Lahia ), via les rues Al-Rashid et Salah Al-Din, 470 jours après avoir été forcés à quitter leurs maisons». La même source a indiqué que l'occupation sioniste «a détruit 85% des bâtiments et habitations de l'enclave de Ghaza et la totalité du camp de réfugiés de Jabaliya», ajoutant que la «crise humanitaire persiste en raison du manque d'aide», et appelant à «l'ouverture de tous les points de passage pour mettre en œuvre le protocole humanitaire» figurant en annexe de l'accord portant cessez-le-feu. De son côté, le Mouvement de résistance islamique (Hamas) a déclaré, hier, que «les efforts en matière d'abris et d'installation de tentes à Ghaza sont en deçà des besoins» compte tenu de «l'ampleur des destructions». «Les habitants du nord de la bande de Ghaza souffrent d'une catastrophe humanitaire majeure suite aux destructions massives causées par l'occupation», affirme un communiqué du Hamas qui appelle les «pays arabes et islamiques, ainsi que la communauté internationale à faire pression sur l'occupation pour laisser entrer des tentes et autres besoins humanitaires». Ce que prévoit le «protocole humanitaire» Des sources ont révélé, hier à Al Jazeera, les détails du «protocole humanitaire» prévu à Ghaza dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu. «Le protocole humanitaire sur Ghaza confirme l'engagement des parties concernées à agir conformément au droit international humanitaire» et prévoit des «réunions périodiques» des garants de l'accord (Qatar, Egypte et Etats-Unis) pour «le suivi de sa mise en œuvre». Le document évoque «l'engagement des parties à tout mettre en œuvre pour remplir les exigences de l'accord du 27 mai 2024» (que Netanyahu a fini par dénoncer, ndlr). A propos des aides prévues, le protocole humanitaire «confirme l'entrée d'une quantité suffisante d'aide humanitaire et de secours ainsi que de carburant à raison de 600 camions par jour», ainsi énonce l'acheminement «d'équipements de protection civile, d'entretien des infrastructures et d'une centrale électrique». En matière d'hébergement provisoire, «le protocole humanitaire prévoit l'entrée de 60.000 caravanes et 200.000 tentes à Ghaza pour accueillir la population déplacée», rapporte Al Jazeera. Le document prévoit que «les garants discuteront avec les Nations Unies et les autorités de l'enclave des moyens d'accélérer une récupération rapide» de la situation à Ghaza, et «souligne la nécessité pour toutes les parties de coopérer pour combler les écarts dans un environnement opérationnel complexe». Les fournisseurs des aides cités par le protocole annexé à l'accord de cessez-le-feu, «incluent les Nations Unies, les organisations internationales et les organismes non gouvernementaux», et «stipule que l'aide comprend du matériel de secours et du matériel humanitaire provenant des gouvernements et des organisations internationales», précise encore Al Jazeera. De son côté, le porte-parole de la municipalité de la ville de Ghaza, Issam Al-Nabih, a déclaré hier à Al Jazeera «qu'environ 75 % du total des puits d'eau ont été endommagés» par les bombardements et les excavations opérées par les bulldozers de l'armée sionistes. «Les quantités d'eau qui parviennent aux citoyens de la ville de Ghaza sont rares et ne répondent pas à leurs besoins», a-t-il ajouté, précisant que «l'eau n'atteint que 40% de la superficie totale de la ville». Par ailleurs, mardi, dans une déclaration à Al Jazeera, le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a affirmé que le Hamas n'est pas à l'origine du retard de l'entrée de l'aide. «Nous entendons des accusations selon lesquelles le Hamas serait à l'origine du retard de l'aide, mais ce n'est pas vrai», a-t-il affirmé, expliquant toutefois que le niveau d'aide atteint depuis quelques jours «n'a jamais été vu depuis 15 mois». Sur l'avenir de l'agence, M. Lazzarini a affirmé que «l'UNRWA est déterminée à survivre et à continuer de fournir son aide» et «si elle venait à être démantelée», «le statut de réfugié des réfugiés palestiniens restera». 9e jour de l'invasion de Jénine: des dizaines de maisons démolies En Cisjordanie occupée, l'invasion de l'armée sioniste à Jénine est à son 9e jour. Outre les bombardements, les forces d'occupation accélèrent le rythme des démolitions des maisons de Palestiniens aussi bien dans le camp de Jénine, quasiment vidé de ses occupants, mais également dans d'autres villes voisines. Depuis le début de l'invasion, coïncidant avec l'annonce de la conclusion de l'accord de cessez-le-feu à Ghaza, les bulldozers de l'armée d'occupation ont démoli 60 maisons dans le camp de Jénine. C'est ce que rapporte le journal israélien Yedioth Ahronoth, citant une source militaire anonyme. Al Jazeera a rapporté, de son côté, citant des sources palestiniennes de Cisjordanie occupée, que l'occupation sioniste «continue d'incendier des maisons à Jénine» et d'envoyer des «renforts militaires supplémentaires». Toujours à Jénine, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé, hier, que ses équipes ont retrouvé le corps d'un martyr blessé dans la nuit et laissé gisant dans son sang par les soldats de l'occupation israélienne. Selon le Centre d'information palestinien, citant le PRCS, le martyr était âgé de 24 ans. Le PRCS a signalé qu'un Palestinien a été blessé, mercredi, par balles dans le camp de Tulkarem. En outre, des sources ont déclaré à Al Jazeera que les forces d'occupation israéliennes ont démoli 5 maisons dans le village d'Al-Duyouk Al-Tahta, dans la ville de Jéricho en Cisjordanie occupée. Le projet de déplacement des Palestiniens «pourrait nuire aux efforts de normalisation» Al Jazeera rapporté que le journal israélien The Jerusalem Post, citant des sources, affirme que l'Égypte et la Jordanie ont informé des «proches collaborateurs du président américain Donald Trump» que la mise en œuvre de son plan visant à déplacer les Palestiniens de la bande de Ghaza «pourrait nuire aux efforts de normalisation». Le journal israélien ajoute que les deux pays «craignent que le projet n'affecte leur stabilité interne». En outre, Al Jazeera rapporte que le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a déclaré : «La déportation et le déplacement du peuple palestinien sont une injustice à laquelle nous ne pouvons pas participer». Al-Sissi a ajouté que ce plan «affecte la sécurité nationale égyptienne», soulignant que «l'Égypte est déterminée à travailler avec le président Trump pour parvenir à une paix fondée sur une solution à deux États». |
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