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Premiers jours du cessez-le-feu: Ghaza continue de compter ses martyrs

par Mohamed Mehdi

Lundi, 2e jour du cessez-le-feu, Ghaza continue de compter ses martyrs après 471 jours de massacres de l'armée israélienne. Le ministère de la Santé de l'enclave a indiqué, hier, dans son rapport statistique quotidien, que le nombre de victimes de l'agression sioniste s'est élevé à 47.035 martyrs et 111.091 blessés, depuis le 7 octobre 2023. Ce bilan prend en compte les victimes de la journée de dimanche avant l'annonce par l'entité sioniste de l'arrêt de ses bombardements, qui est de 60 martyrs et de 341 blessés, ainsi que les 62 autres martyrs dont les corps ont été retrouvés dans les différentes zones qui étaient occupées par l'armée d'occupation avant son retrait partiel.

Même retirée de certaines positions, l'armée d'occupation continue de tuer et de blesser des citoyens de Ghaza. Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté, hier matin, le martyre d'un Palestinien dans l'explosion d'un objet abandonné par les forces d'occupation israéliennes à l'est de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza. Trois enfants ont été également blessés par des explosions similaires dans la même région. Le journaliste a également fait état de 8 personnes blessées à Rafah par les tirs de snipers israéliens, depuis lundi matin.

Par ailleurs, des sources médicales ont rapporté à Al Jazeera que les restes de 97 martyrs ont été retrouvés hier dans diverses zones de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, avec l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. Ces chiffres apparaîtront probablement dans les statistiques qui seront publiées, aujourd'hui mardi, par le ministère de la Santé.

Dimanche, dès l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, prévu à 8h30 mais repoussé par l'entité sioniste à 11h15 (localement), la résistance palestinienne, en particulier les Brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, a montré qu'elle était toujours présente en force à Ghaza et que sa popularité n'a pas été égratignée par les 471 jours de massacres commis par l'armée génocidaire israélienne.

Abou Obeida : la résistance pleinement engagée dans le respect de l'accord

Immédiatement après la libération des trois détenues israéliennes dans le centre de la ville de Ghaza, le porte-parole des Brigades Al-Qassam a prononcé dimanche un discours vidéo, le premier depuis le 7 octobre 2024, dans lequel il a exprimé «l'engagement total de l'ensemble des factions de la résistance palestinienne dans le respect des termes de l'accord d'échange et de cessez-le-feu», avant d'ajouter que cet engagement «dépend de celui de l'occupation», appelant «tous les médiateurs» à «obliger l'occupation à mettre en œuvre l'accord de cessez-le-feu».

Le discours d'Abou Obeida a également fait le bilan de 471 jours de «combats contre un ennemi financé et armé par les plus grandes puissances». Il a également souligné la grande différence morale entre une résistance qui s'attaque à des soldats, et une armée sioniste suréquipée qui bombarde des civils, des femmes, des enfants, des habitations, des écoles, des mosquées et des hôpitaux.

Le porte-parole des Brigades Al-Qassam a également remercié le Hezbollah libanais, Ansar Allah (Houthis) au Yémen et la Résistance islamique en Irak pour leur soutien à la résistance dans la bande de Ghaza. Il a qualifié le Hezbollah de «compagnons d'armes», notant qu'ils «ont payé un lourd tribut dans cette bataille du «Déluge d'Al Aqsa» (qui) a planté le dernier clou dans le cercueil de l'occupation éphémère».

Les gangs protégés par l'armée d'occupation doivent être jugés

Lundi, le ministère de l'Intérieur de Ghaza a indiqué que «tous les préparatifs pour établir la sécurité et protéger les citoyens et le front intérieur» ont été achevés.

Avec la mise en œuvre, dimanche, de l'accord de cessez-le-feu dans la bande de Ghaza, la police palestinienne s'est déployée dans les rues de l'enclave, ce qui est considéré par les observateurs, notamment au sein de l'entité sioniste, comme un tournant important et déterminant après le ciblage systématique par Israël des forces de sécurité palestiniennes depuis le 7 octobre 2023.

En outre, dans un communiqué rendu public lundi, le Comité de suivi des forces palestiniennes nationales et islamiques a affirmé sa volonté de «demander des comptes aux hors-la-loi» qui ont «commis des crimes» profitant d'une protection de l'armée sioniste.

Dans son communiqué, le Comité a salué le «peuple palestinien qui a enduré la douleur, la souffrance et les déplacements», affirmé le «souci de parvenir à la sécurité et de protéger le front intérieur palestinien», et exprimé sa «volonté de demander des comptes aux comportements des hors-la-loi durant l'agression». «Nous soutenons la police palestinienne dans toutes ses mesures visant à renforcer la sécurité et à servir la population. Nous soulignons la nécessité de demander des comptes à tous ceux qui ont commis des crimes contre notre peuple pendant cette période d'épreuve et de guerre dévastatrice», ajoute le communiqué, qui a également lancé un appel à «tous les pays arabes et islamiques à poursuivre leur soutien à la reconstruction de Ghaza.

Porte-parole du MAE du Qatar : «Protéger le cessez-le-feu»

Interrogé dimanche par Al Jazeera, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Dr. Majed Al-Ansari, a déclaré que les médiateurs «s'opposeront fermement à toute violation de l'accord de cessez-le-feu»

«Cette nouvelle phase nécessitera des efforts pour assurer la pérennité de l'accord. Nous espérons que le calme perdurera au cours de la deuxième phase de l'accord d'échange. Nous travaillons jour et nuit pour faire respecter les délais stipulés dans l'accord, et ce n'est pas facile», déclaré Al-Ansari. «Il y a des détails logistiques qui nécessitent des efforts de suivi, comme le retour des personnes déplacées et l'arrivée de l'aide humanitaire. Des efforts intenses de coordination et de communication sont déployés pour assurer le succès de l'échange des prisonniers», a-t-il ajouté.

Interrogé sur les déclarations de responsables israéliens sur la reprise de l'agression contre Ghaza après la fin de la première phase de l'accord, l'intervenant a déclaré : «de nombreuses déclarations israéliennes sont uniquement destinées à la consommation locale et nous avons appris à les ignorer. Nous nous engageons à soutenir l'accord jusqu'au bout, quelles que soient les déclarations de Smotrich ou d'autres.»

«Les événements ont prouvé que la seule voie vers la paix et le retour des prisonniers est la voie politique. Nous veillerons à nous opposer fermement à toute violation de cet accord.

L'échec n'est pas une option, car ses répercussions ne peuvent être contrôlées à l'avenir. Nous ne permettrons pas que l'accord se transforme en une simple étape. Nous voulons plutôt qu'il soit la porte d'entrée vers une paix durable», a insisté Majed Al-Ansari.