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Environnement: Des mesures contre la pollution plastique

par M. Aziza

En dépit de certaines mesures prises par les pouvoirs publics, les images demeurent désolantes où des bouteilles ou des sachets en plastique mêlés aux ordures s'entassent dans les routes, les plages, dans les voies d'eau et rigoles et souvent dans des forêts et des champs non cultivés.

Les sacs en plastique sont responsables de la destruction de la biodiversité. Près de 7 milliards de sacs en plastique sont utilisés annuellement en Algérie, si on se réfère aux statistiques fournies par le ministère de l'Environnement en 2021.

Des associations et des activistes de l'environnement tentent tant bien que mal de mener des actions de sensibilisation et des opérations de nettoyage. Mais la complexité qu'impose la situation a besoin réellement de l'intervention de l'Etat pour arriver à des résultats probants et durables. C'est ce qu'a affirmé la ministre de l'Environnement et de la qualité de la vie, Nadjiba Djilali, jeudi, en faisant état de l'engagement de son secteur à lutter contre la pollution plastique et à en réduire les effets néfastes, à travers la mise en place de plusieurs mesures importantes visant à préserver l'environnement et la santé des citoyens. Intervenant lors d'une plénière consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, Mme Djilali a évoqué les mesures visant la réduction progressive de la quantité de sacs en plastique mis sur le marché, à travers l'uniformisation des sacs plastiques produits. Et avant de mettre en avant les politiques engagées par les pouvoirs publics visant l'encouragement et la promotion des projets et des opérations de recyclage du plastique, la ministre a énuméré les mesures d'ordre fiscal et réglementaire encadrant l'utilisation des sachets en plastique avec des règles visant la protection de l'environnement. Du point de vue fiscal, la ministre a parlé de l'augmentation de la taxe sur les sacs plastiques importés ou fabriqués localement, dont la valeur est passée de 10,5 DA/kg à 200 DA/kg actuellement. Et d'évoquer en outre la réactivation du rôle des commissions de wilayas chargées de surveiller le marché informel des sacs plastiques. Ces commissions « ont joué un rôle important dans la lutte contre la production informelle de ces sacs ». Et de rappeler la mise en service d'une unité expérimentale de traitement et de transformation des sacs plastiques usagés au niveau du centre d'enfouissement technique (CET) «Hamissi» dans la wilaya d'Alger. Du point de vue réglementaire, la ministre de l'environnement a affirmé qu'au vu de la gravité de la pollution plastique, les autorités compétentes ont promulgué des textes juridiques, notamment le décret exécutif 02-375 relatif aux déchets d'emballage et le décret exécutif 04-210 définissant les modalités de détermination des caractéristiques techniques des emballages destinés à contenir directement des produits alimentaires ou des objets destinés aux enfants. Et de souligner que dans le cadre de la révision de la loi 01-19 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, de nouvelles clauses ont été introduites pour lutter contre la prolifération des plastiques à usage unique, en les remplaçant progressivement par des alternatives respectueuses de l'environnement, avec un calendrier précis pour leur mise en œuvre. Sur le plan technique, le ministère s'attelle au développement des filières de valorisation des déchets plastiques dans le cadre de l'économie circulaire, y compris le renforcement des opérations de recyclage. Ces déchets sont transformés ensuite en matière exploitables dans l'industrie, ce qui permet de réduire la dépendance aux produits bruts importés.

Au volet sensibilisation, plusieurs campagnes nationales ont été lancées pour informer les citoyens sur les dangers de la pollution plastique et l'impératif de réduire l'utilisation de ce produit, avec la participation de la société civile et du secteur privé.

Concernant la prolifération de moustiques dans certaines régions, la ministre a affirmé que «plusieurs wilayas souffrent de ce problème», assurant que le ministère œuvre à prendre toutes les mesures nécessaires, en coordination avec plusieurs secteurs, notamment les travaux publics et des infrastructures de base et de l'hydraulique.