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Selon une étude publiée par «The Lancet»: Le bilan du génocide sioniste se chiffre à plus de 64.000 morts

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 462e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée. Le nombre de victimes de la barbarie israélienne, soutenue par les Etats-Unis, s'est élevé (chiffres de jeudi) à 46.006 martyrs et 109.378 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend également les 70 martyrs et 104 blessés victimes des 3 massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures (journée de mercredi).

Concernant la situation humanitaire à Ghaza, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué dans un rapport que «la crise de famine continue de s'aggraver». «La crise alimentaire dans la bande de Ghaza continue de s'aggraver, dans un contexte de graves pénuries d'approvisionnement et de sévères restrictions d'accès», a rapporté l'OCHA dans son rapport quotidien.

Le Bureau a ajouté que les partenaires humanitaires dans le centre de Ghaza ont épuisé toutes les fournitures dans leurs entrepôts, tandis que l'entité israélienne continue de rejeter la plupart des demandes d'aide alimentaire. Le document a également souligné qu'environ 120.000 tonnes d'aide alimentaire sont encore bloquées à l'extérieur de la bande de Ghaza, ce qui est suffisant pour fournir des rations alimentaires à l'ensemble de la population pendant plus de trois mois, précise le rapport de l'OCHA.

Au moins 15 martyrs en une demi-journée

Vendredi, les bombardements sionistes sur différentes régions de Ghaza, ont fait au moins 15 martyrs, depuis le début de la matinée à la mi-journée, ont indiqué des sources médicales à Al Jazeera.

Les bombardements d'hier ont ciblé particulièrement le centre et le sud de Ghaza. Les bâtiments et les habitations dans les régions du nord de l'enclave ont quasiment été tous mis à terre.

Dans le centre de l'enclave, un bombardement israélien qui a visé une maison de la rue Mansoura, dans le quartier d'al-Shujaiya, à l'est de la ville de Ghaza, a fait 2 martyrs et plusieurs blessés, a indiqué un correspondant d'Al Jazeera. Le journaliste a également rapporté un certain nombre de blessés dans un bombardement d'artillerie israélien qui a ciblé une maison au nord du camp de réfugiés de Nuseirat.

Toujours dans le centre de Ghaza, bombardement sioniste sur le camp d'al-Bureij a fait 5 martyrs et plusieurs blessés, a ajouté le correspondant d'Al Jazeera. Dans le sud de Ghaza, un drone israélien a bombardé un groupe de Palestiniens, à l'ouest de Khan Younes, faisant un martyr et deux blessés.

Un martyr et un blessé ont été signalés aussi dans une attaque aérienne de l'armée d'occupation sioniste de la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Khan Younes. Plus au sud, dans la ville de Rafah, une frappe aérienne a fait un martyr, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera.

The Lancet : «Taux de mortalité exceptionnellement élevé dans la bande de Ghaza»

Une nouvelle étude, publiée jeudi 9 janvier 2025, par la prestigieuse revue médicale britannique The Lancet, conclut que le taux de mortalité dans la bande de Ghaza est «exceptionnellement élevé».

Intitulée «Mortalité par traumatisme dans la bande de Ghaza du 7 octobre 2023 au 30 juin 2024 : une analyse de capture-recapture», la publication suggérant même que le ministère de la Santé de l'enclave assiégée «a sous-estimé la mortalité de 41%». «Nos résultats montrent un taux de mortalité exceptionnellement élevé dans la bande de Gaza au cours de la période étudiée. Ces résultats soulignent le besoin urgent d'interventions pour prévenir de nouvelles pertes en vies humaines et mettent en lumière des tendances importantes dans la conduite de la guerre», lit-on dans le document.

«Nous avons estimé à 64.260 le nombre de décès (IC à 95% 55 298-78 525) dus à des blessures traumatiques au cours de la période d'étude, ce qui suggère que le ministère de la Santé palestinien a sous-estimé la mortalité de 41%. Le taux brut de mortalité annualisé était de 39,3 pour 1000 personnes (IC à 95% 35,7-49,4), ce qui représente un ratio de taux de 14,0 (IC à 95% 12,8-17,6) par rapport à la mortalité toutes causes confondues en 2022, même en ignorant la surmortalité non liée aux blessures. Les femmes, les enfants (âgés de moins de 18 ans) et les personnes âgées (âgées de 65 ans et plus) ont représenté 16.699 (59,1%) des 28.257 décès pour lesquels des données sur l'âge et le sexe étaient disponibles», ajoute The Lancet.

La revue rappelle qu'en 2021, «le ministère palestinien de la Santé (MoH) dans la bande de Ghaza avait atteint une bonne précision dans la documentation de la mortalité, avec une sous-déclaration estimée à 13%. Le centre d'information sanitaire du MoH a obtenu des données sur la mortalité auprès des morgues des hôpitaux et les a enregistrées dans un système d'information électronique. Les bilans de décès publiés lors de l'une des précédentes opérations militaires israéliennes à grande échelle en 2014 ont été considérés comme fiables, se situant à 4% des estimations de l'ONU et à 8% des estimations de l'armée israélienne. Au début de l'opération militaire actuelle, le MoH a continué de suivre les décès individuels dus à des blessures traumatiques, et ses rapports se sont révélés crédibles», indique encore la publication. Cependant, explique la revue, depuis octobre 2023, «la qualité des données de mortalité du MoH semble s'être détériorée, comme l'indique le nombre croissant de personnes décédées non identifiées (c'est-à-dire sans nom ni autre identifiant unique)».

The Lancet renvoie cette détérioration à «l'escalade des opérations militaires terrestres israéliennes et les attaques contre les établissements de santé» qui «ont gravement perturbé la capacité de ces derniers à enregistrer les décès par voie électronique. «Ces difficultés ont contraint le ministère de la Santé à s'appuyer sur des modalités de collecte de données moins structurées, en particulier lorsque les hôpitaux étaient assiégés ou soumis à un blocus des télécommunications. Cela a pu conduire à des rapports incomplets et géographiquement biaisés, comme on le voit dans d'autres zones de conflit où la guerre prolongée complique le suivi des victimes», ajoute l'étude.

Cependant, The Lancet «confirme l'exactitude des chiffres de mortalité communiqués par le ministère de la Santé, mais suggère qu'ils doivent être considérés comme une estimation minimale sujette à une sous-déclaration considérable». Et affirme qu'une fois l'assaut militaire terminé, «la reconstruction du système d'information sanitaire de Ghaza apparaît comme une priorité essentielle pour évaluer avec précision les impacts et soutenir les futurs efforts de santé publique».

Le Bureau des médias, confirme l'étude «The Lancet»

Réagissant, vendredi à la publication de la revue The Lancet, le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza, confirme les lacunes pointées par l'étude. «Nous confirmons que cette lacune résulte de l'incapacité actuelle d'enregistrer toutes les victimes de l'occupation «israélienne» dans tous les gouvernorats», aux «conditions humanitaires catastrophiques» ainsi qu'aux «normes strictes auxquelles adhère le ministère palestinien de la Santé dans la bande de Ghaza», affirme le communiqué du Bureau.

Le communiqué ajoute que «la poursuite des massacres, du siège, du ciblage du personnel médical, de la destruction des hôpitaux et de l'empêchement du travail des équipes de protection civile», entrave la récupération et l'enterrement «des milliers de corps», «ce qui fait que les statistiques rapportées ne reflètent qu'une partie limitée de l'amère réalité vécue par le peuple palestinien».

Le communiqué appelle «la communauté internationale, les Nations Unies et diverses institutions et organisations internationales à fournir le soutien nécessaire pour nous aider à enregistrer le nombre réel de victimes, qui dépasse largement ce qui est annoncé, comme le conclut également l'étude britannique».