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Ghaza: L'armée sioniste poursuit sa guerre contre les hôpitaux

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 460e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée. Le nombre de victimes de la barbarie israélienne, soutenue par les Etats-Unis, s'est élevé à 45.936 martyrs et 109.274 blessés, a indiqué, hier, le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend également les 51 martyrs et 78 blessés victimes durant les 6 massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.

La guerre de l'entité sioniste contre les hôpitaux de Ghaza se poursuit. Hier, des véhicules de l'occupation encerclaient l'hôpital Al Awda dans le nord de la bande de Ghaza et tiraient sur plusieurs parties de l'établissement, a déclaré le directeur de l'hôpital Al Awda à Al Jazeera.

Le correspondant d'Al Jazeera a, de son côté, rapporté que de violents raids israéliens ont visé les environs de l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de Ghaza. Rappelons que l'établissement est fermé depuis plus de deux semaines après que les forces sionistes l'ont bombardé et incendié, et ont arrêté son directeur, le Dr Houssam Abou Safiya.

Des sources palestiniennes, citées par Al Jazeera, ont rapporté le décès de la mère du directeur de l'hôpital Kamal Adwan, suite à une crise cardiaque. Hier également, l'hôpital Nasser de Khan Younes, dans le sud de Ghaza, a aussi fermé ses services médicaux, « à l'exception des services de soins et des opérations, en raison de la crise du carburant », a déclaré un responsable de l'établissement à Al Jazeera.

« Nous mettons en garde contre une catastrophe humanitaire et sanitaire qui pourrait entraîner la mort de patients par manque d'oxygène en unité de soins intensifs. Nous appelons les institutions internationales à intervenir d'urgence pour acheminer du carburant afin d'assurer la continuité des services médicaux », a ajouté la même source.

A noter que le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré que les hôpitaux de Ghaza ont été bombardés 136 fois en huit mois. «Nous avons documenté 136 raids contre 39 établissements médicaux à Ghaza entre octobre 2023 et juin 2024. La destruction intentionnelle d'installations médicales peut constituer une punition collective qui constitue un crime de guerre », rapporte Al Jazeera à ce propos.

La situation humanitaire à Ghaza, déjà gravement dégradée, s'écroule de jour en jour en raison du blocus imposé depuis plusieurs mois par Israël à l'entrée des camions d'aide alimentaire, médicale, sanitaire, et autres. A l'approche de l'interdiction totale des activités de l'UNRWA, suite à la «loi» adoptée par la Knesset, le chaos général n'est pas à écarter. A ce propos, l'UNRWA a déclaré, hier, qu'elle n'arrêtera pas ses opérations même lorsque la loi d'interdiction entrera en vigueur. Cité par le site américain Axios, le directeur de la communication de l'UNRWA a déclaré : « Nous ne cesserons pas nos opérations à la fin de ce mois lorsque la loi d'interdiction entrera en vigueur. Nous prévoyons de rester à Ghaza et de travailler le plus longtemps possible jusqu'à ce que nous n'en ayons plus la capacité. Ce serait désastreux si nous étions bannis sans aucune alternative pour compenser notre activité ».

Les bombardements contre les civils ne s'arrêtent pas

Les bombardements de mercredi contre les civils, les femmes et les enfants de Ghaza, ont fait au moins 46 martyrs, dont 31 dans le nord de l'enclave, selon un bilan provisoire rapporté vers 17h par Al Jazeera qui cite des sources médicales. A l'aube, le bombardement d'une maison dans le quartier de Sheikh Radwan, à l'ouest de la ville de Ghaza, a fait un martyr et un blessé. La ville de Ghaza a été également ciblée quelques heures plus tard par un bombardement visant le quartier d'al-Shujaiya qui a fait au moins deux blessés.

Toujours à al-Shujaiya, une frappe aérienne israélienne a ciblé un groupe d'employés de la Société de télécommunications de Palestine qui entretenaient des tours de l'opérateur. « Quatre employeurs ont été grièvement blessés lors de l'attaque. Le correspondant d'Al Jazeera, Hossam Shbat, a partagé une vidéo documentant la scène », a rapporté Al Jazeera English.

Le bombardement d'une autre maison, dans le camp de réfugiés d'al-Bureij, dans le centre de l'enclave, a fait 4 martyrs, dont un bébé, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. Quatre autres martyrs et plusieurs blessés ont été victimes d'un bombardement israélien contre une école abritant des personnes déplacées à Jabalia al-Balad, au nord de la bande de Ghaza.

Dans le sud, les corps de 3 martyrs ont été retrouvés suite à un bombardement israélien sur le camp de Shaboura, au centre de la ville de Rafah.

Cisjordanie: 3 martyrs dont 2 enfants

Des sources palestiniennes ont rapporté, hier, à Al Jazeera que trois Palestiniens, dont deux enfants, ont été tués dans un bombardement mené par un drone de l'armée israélienne à Tammun à Tubas, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

L'armée israélienne a déclaré avoir mené une frappe contre une « cellule de combattants », mais des sources locales affirment qu'il s'agissait d'une zone résidentielle, rapporte la correspondante d'Al Jazeera English (AJE) Hamdah Salhut.

La journaliste indique aussi que « les équipes médicales n'ont pas pu accéder » aux victimes. « C'est un phénomène récurrent depuis le début de la guerre d'Israël contre Ghaza et l'intensification des raids en Cisjordanie. L'armée israélienne empêche les médecins d'accéder aux blessés et aux morts », explique-t-elle. Par ailleurs, des sources ont déclaré à Al Jazeera Arabic que les forces d'occupation ont arrêté cinq personnes blessées, dont des enfants, lors de leurs frappes aériennes sur al-Batmoun, dans le nord de la Cisjordanie, et les ont transférées vers une destination inconnue.

A noter aussi que les services de sécurité de l'Autorité palestinienne ont arrêté, hier, deux jeunes hommes de la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.