|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Le ton est monté d'un cran
entre Alger et Paris avec cette première réaction officielle de la part des
autorités algériennes après des déclarations provocantes de la part des
responsables du gouvernement français.
Hier le gouvernement algérien a rejeté et condamné les propos tenus par le président français Emmanuel Macron, les qualifiant d'«immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines. «Le Gouvernement algérien a pris connaissance, avec beaucoup d'étonnement, des propos du Président français concernant l'Algérie, qui déshonorent, avant tout, celui qui a cru devoir les tenir de manière aussi désinvolte et légère. Ces propos ne peuvent être que réprouvés, rejetés et condamnés pour ce qu'ils sont, une immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne», précise la même source. «Ce que le Président français présente indûment et faussement comme une affaire de liberté d'expression n'en est pas une au regard de la loi d'un Etat souverain et indépendant. Elle relève essentiellement d'une mise en cause de l'intégrité territoriale du pays, un délit punissable par la loi algérienne», ajoute le communiqué. La veille, le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) a dénoncé avec vigueur les propos irresponsables du président français, les qualifiant d'odieuse ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie, selon un communiqué de la chambre basse du Parlement. Pour rappel, le président français a estimé, lundi dernier, lors d'une réunion des ambassadeurs français à l'Elysée, que l'Algérie se «déshonore» en ne libérant pas Boualem Sansal. Une journée avant cette sortie du président français, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a émis dimanche des «doutes» sur la volonté d'Alger de respecter la feuille de route des relations bilatérales franco-algériennes, répétant aussi ses préoccupations concernant Boualem Sansal. Selon le communiqué du bureau de l'APN, «le président de l'Assemblée populaire nationale, Brahim Boughali, a présidé, lundi 6 janvier 2025, une réunion du Bureau de l'Assemblée» consacrée à l'examen des amendements proposés au projet de règlement intérieur de l'APN, ainsi que les questions orales et écrites déposées à son niveau, avant de transmettre au gouvernement celles remplissant les conditions légales, ajoutant qu'»avant le début des travaux, le Bureau de l'APN a dénoncé vigoureusement les propos irresponsables du président français». Ces propos «constituent une odieuse ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie et une atteinte à sa souveraineté et à sa dignité au sujet d'une affaire en cours d'examen conformément aux lois algériennes», a souligné le communiqué, estimant qu'»il s'agit d'une tentative flagrante de ternir l'image de l'Algérie et de ses institutions souveraines». Des termes qui révèlent une détermination à remettre les choses à leur place. La même source ajoute que «l'Algérie, qui a souffert des pires exactions pendant la colonisation française, rejette catégoriquement toute ingérence étrangère et n'a de leçons à recevoir de personne en matière de droits de l'Homme et de libertés», a martelé le bureau de l'APN. «De tels agissements, inacceptables pour l'ensemble du peuple algérien, n'impactent en rien son parcours indépendant. Bien au contraire, ils ne font que renforcer sa détermination à protéger sa souveraineté et sa dignité», a soutenu le Bureau, appelant les autorités françaises à s'en tenir aux règles des relations internationales fondées sur le respect mutuel. Dans ce cadre, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), par la voix de son président Abdelali Hassani, a dénoncé ces pratiques agressives et ces déclarations condescendantes, qui représentent une ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires intérieures. De son côté, le Rassemblement national démocratique (RND) a considéré, à travers un communiqué, que cette sortie du président français est « une ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires intérieures de l'Algérie et d'une tentative désespérée d'influencer l'institution judiciaire indépendante de l'Algérie », soulignant que ces déclarations reflètent la profonde crise interne que connaît la France et la tentative de l'exporter en Algérie et de distraire l'opinion publique française. Le Front de libération nationale (FLN) a, pour sa part, qualifié les déclarations du président français d'irresponsables et considérées comme une ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie et une atteinte à sa souveraineté et à sa dignité sur une question juridique à l'étude selon les lois algériennes. |
|