Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Agression sioniste: Israël a bombardé 136 fois les hôpitaux de Ghaza

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 453e jour de l'agression contre Ghaza, l'armée sioniste poursuit ses massacres et le nettoyage ethnique contre la population civile de l'enclave assiégée.

Hier, le nombre de victimes de la barbarie israélienne, soutenue par les Etats-Unis, s'est élevé à 45.553 martyrs et 108.379 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de Ghaza. Ce bilan comprend également les 12 martyrs et 41 blessés durant les deux massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.

Dans un bilan publié, mardi, le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza a déclaré que les forces d'occupation israéliennes ont assassiné 1091 nourrissons palestiniens depuis le 7 octobre 2023, dont 238 nés et martyrisés durant la guerre d'extermination en cours.

Hier, un membre de la Protection civile de Ghaza a déclaré sur Al Jazeera que l'organisation n'est plus en mesure de répondre aux appels à l'aide des familles, ni de récupérer les corps de centaines de martyrs dans les rues, dans les gouvernorats du nord.

«Les personnes piégées dans les zones d'incursion (de l'armée sioniste, ndlr) souffrent d'une absence totale de moyens de subsistance. La cessation de nos services a complètement affecté la vie des citoyens soumis aux bombardements israéliens», a ajouté l'intervenant. En outre, un communiqué du Bureau de presse de la Protection civile, rendu public mercredi 1er janvier sur Telegram, souligne que «plus de 1542 tentes, abritant des personnes déplacées dans plusieurs régions de la bande de Ghaza, ont été inondées par les eaux de pluie, durant les deux derniers jours».

Le niveau de l'eau, dans certaines zones, atteint «plus de 30 cm», «inondant bagages et matelas», ce qui s'ajoute «au froid dont souffre la population», ajoute la même source.

Au 1er jour de 2025 : plus de 27 martyrs, dont des enfants

En ce mercredi 1er janvier 2025, correspondant au 453 jour du génocide israélien à Ghaza, les bombardements de l'armée sioniste ont fait au moins 27 martyrs et des dizaines de blessés, depuis l'aube jusqu'aux environs de 15h (localement), dans plusieurs régions de l'enclave.

Dans le nord de Ghaza, les bombardements étaient concentrés sur les régions de Beit Lahia et de Jabaliya où l'occupation a fait exploser des bâtiments résidentiels, pour achever de détruire l'ensemble de cette région.

En fin de matinée, les bombardements israéliens ont ciblé les environs de l'hôpital Kamal Adwan qui est fermé, après l'avoir incendié, vidé de son personnel et de ses malades, dont plusieurs dizaines sont tombés en martyrs et ont été blessés, alors que d'autres, comme le directeur de l'établissement, ont été arrêtés et transférés dans un centre militaire de détention et de torture dans le désert du Néguev.

Dans le centre de l'enclave, la ville de Ghaza a été soumise à d'intenses attaques aériennes y compris par des drones. En début d'après–midi, la chaîne satellitaire Al-Aqsa a rapporté des bombardements visant le quartier de Shujaiya, à l'est de la ville de Ghaza. Ces attaques ont fait au moins 6 martyrs et plusieurs blessés, ajoute la même source.

Au sud de Ghaza, l'artillerie et l'aviation militaire se sont relayées pour bombarder la ville d'Al-Qarara, au nord de Khan Younes, alors qu'un raid, mené par un drone, sur le quartier d'Al-Manara, au sud de Khan Younes, a fait 3 martyrs et plusieurs blessés, rapporte Al Jazeera.

ONU : situation humanitaire désastreuse

Le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies (OHCHR) a révélé, dans un rapport publié mardi, que l'armée israélienne a mené en huit mois, entre le 12 octobre 2023 et le 30 juin 2024, 136 attaques contre les hôpitaux de Ghaza et dans leurs environs immédiats.

Intitulé «Les attaques israéliennes contre les hôpitaux de Ghaza suscitent de graves inquiétudes», le rapport indique que ces attaques, «ont poussé le système de santé au bord de l'effondrement total, avec des effets catastrophiques sur l'accès des Palestiniens à la santé et aux soins médicaux». «Les attaques, documentées entre le 12 octobre 2023 et le 30 juin 2024, suscitent de graves inquiétudes quant au respect par Israël du droit international», indique le rapport. «Comme si les bombardements incessants et la situation humanitaire désastreuse à Ghaza ne suffisaient pas, le seul sanctuaire où les Palestiniens auraient dû se sentir en sécurité est en fait devenu un piège mortel», ajoute le document.

«Au cours de la période couverte par le rapport, au moins 136 frappes ont été menées contre au moins 27 hôpitaux et 12 autres établissements médicaux, faisant de nombreuses victimes parmi les médecins, les infirmières, les médecins et d'autres civils et causant des dégâts importants, voire la destruction complète des infrastructures civiles», poursuit le document de l'OHCHR.

«Dans la plupart des cas, Israël allègue que les hôpitaux étaient utilisés à des fins militaires par des groupes armés palestiniens», indique le rapport qui souligne que «les informations disponibles jusqu'à présent sont insuffisantes pour étayer ces allégations, qui sont restées vagues et générales, et dans certains cas semblent contredites par les informations accessibles au public».

Selon le rapport, «dans certaines de ces attaques, l'armée israélienne a probablement utilisé à la fois des armes lourdes et des munitions larguées par voie aérienne à large rayon d'action». « Il est essentiel que des enquêtes indépendantes, approfondies et transparentes soient menées sur tous ces incidents, et que toutes les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme qui ont eu lieu soient pleinement prises en compte », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, qui a également appelé que «tous les travailleurs médicaux détenus arbitrairement doivent être immédiatement libérés ».