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Dans une première au niveau
national, le service de chirurgie générale de l'Etablissement
hospitalo-universitaire du 1er Novembre 1954 a réalisé une prouesse médicale
sans précédent. Il s'agit de la technique de duodénopancréatectomie
céphalique sous cœlioscopie (DPC). Sous la direction du professeur Omar Tilioua, chef de service, et en collaboration avec le
service d'anesthésie et de réanimation dirigé par le professeur Jamila Mazour, l'équipe médicale
a effectué avec succès la première résection partielle du pancréas (hémipancréatectomie) accompagnée de l'ablation du duodénum
par laparoscopie. Cette intervention, réalisée sur une patiente de 60 ans
atteinte d'un cancer du pancréas, marque une avancée significative pour la
chirurgie mini-invasive en Algérie. Selon le professeur Noureddine Chadli,
spécialiste en chirurgie générale, cette technique, encore rarement pratiquée à
l'échelle internationale, représente une étape cruciale dans le traitement des
cancers du pancréas, une maladie souvent associée à des options thérapeutiques
limitées. Il s'agit d'une approche mini-invasive qui constitue une alternative
révolutionnaire à la chirurgie ouverte traditionnelle. Elle réduit de manière
significative les risques postopératoires, le temps d'hospitalisation et
favorise une récupération rapide des patients. Contrairement aux interventions
classiques nécessitant une large incision abdominale, cette méthode, réalisée
par cœlioscopie, repose sur l'utilisation de quatre petites incisions. Ces
dernières permettent l'introduction d'un endoscope et d'instruments
chirurgicaux spécialisés. Pendant l'opération, d'une durée d'environ une heure,
du dioxyde de carbone a été injecté dans la cavité abdominale pour créer un
espace de travail optimal. Les chirurgiens ont suivi chaque étape de
l'intervention sur un écran en temps réel, permettant une précision accrue et
une réduction des traumatismes sur les tissus environnants.
Cette technique garantit une diminution significative de la douleur postopératoire et un retour plus rapide à une vie normale pour les patients. « Cette méthode combine les avantages de la chirurgie ouverte et de la laparoscopie, en réduisant les complications et le temps de rétablissement, tout en permettant une meilleure gestion des ressources hospitalières », a-t-il déclaré. Cependant, il a également souligné que de telles interventions nécessitent une expertise avancée et une planification précise. Chaque cas est évalué lors de réunions multidisciplinaires impliquant chirurgiens, anesthésistes et oncologues, afin de déterminer les meilleures options thérapeutiques basées sur les dernières avancées scientifiques. Notons qu'après l'intervention, la patiente a été maintenue sous observation pendant quatre jours avant de quitter l'hôpital en bonne santé. Elle poursuivra un traitement de chimiothérapie et des suivis médicaux réguliers pour garantir une prise en charge optimale. Le service de chirurgie générale de l'EHU d'Oran prévoit de programmer ce type d'intervention chaque semaine, en fonction de la disponibilité des patients et de la complexité des cas. Cette démarche ambitieuse témoigne de la volonté de placer l'Algérie parmi les pays pionniers en matière de chirurgie mini-invasive. Cette première duodénopancréatectomie céphalique sous cœlioscopie représente une lueur d'espoir pour les patients atteints de cancer du pancréas, tout en posant les bases d'une médecine moderne, accessible et innovante. |
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