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Organisation de la filière des viandes rouges: Des propositions pour faire baisser le prix

par El-Houari Dilmi

A trois mois du mois de Ramadhan, les prix des viandes rouges restent hors de portée des bourses de la majorité des Algériens. Pour Amrani Brahim, vice-président de la Fédération nationale des éleveurs, «le principal obstacle qui entrave le développement de la filière des viandes rouges est la pluviométrie, puisque comme tout le monde le sait, la pluie est nécessaire pour créer des pâturages où paissent nos cheptels», a-t-il souligné d'emblée.

S'exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale, Amrani Brahim a insisté sur le fait que les éleveurs «souffrent du manque d'eau et donc de pâturages où leurs troupeaux doivent trouver de la nourriture», ajoutant qu'il est «nécessaire de créer des forages surtout pour les éleveurs sédentaires, qui doivent aussi être accompagnés pour choisir le type de semences fourragères à cultiver en fonction de la qualité du sol et du lieu où ils se trouvent», a-t-il expliqué.

Au sujet de la mauvaise organisation de la filière des viandes rouges, l'invité de la Radio a estimé que «tant que les pouvoirs publics ne prennent pas les mesures qu'il faut pour aider et accompagner les éleveurs, cette filière, considérée elle aussi comme stratégique, ne peut pas se développer», a-t-il indiqué, «à commencer par le règlement de la question du foncier agricole et le problème de l'eau, une ressource indispensable, voire vitale, dans le monde de l'élevage», a-t-il martelé. «L'aide directe de l'Etat aux éleveurs aura des retombées positives aussi bien sur la filière des viandes rouges, mais aussi sur le marché pour réguler les prix des viandes», a encore estimé le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs.

Au sujet du recensement général de l'agriculture dont les conclusions sont attendues pour la fin de l'année en cours, notamment en ce qui concerne le recensement du cheptel et les chiffres contradictoires donnés par les uns et les autres, Amrani Brahim a estimé que ce RGA «est une très bonne chose puisqu'il permet d'avoir une radiographie exacte du secteur agricole dans le pays, et servir de tableau de bord aux décideurs en temps opportun», a-t-il expliqué. «Les cheptels les plus importants du pays sont détenus par des éleveurs non sédentaires ou nomades, d'où l'intervention nécessaire de l'Etat pour fixer ces grands éleveurs d'ovins surtout autour de grandes surfaces herbées et où il y a de l'eau en quantité suffisante pour nourrir et abreuver leurs cheptels», a encore plaidé le représentant de la Fédération nationale des éleveurs. «Les grandes transhumances des éleveurs nomades vers le nord du pays et les Hauts- Plateaux à la recherche de chaumes n'est pas une bonne chose pour un développement réel et maîtrisé de la filière des viandes rouges», a estimé l'hôte de la Radio.

Déplorant l'abattage des brebis «qui doit être formellement interdit», Amrani Brahim s'est cependant félicité de la baisse des prix de l'aliment de bétail comme l'orge et le son ; mais a insisté sur la nécessité de trouver les moyens adéquats pour produire des fourrages en l'absence de précipitations et la raréfaction du précieux liquide. «Notre objectif premier reste d'augmenter la part de consommation de viandes qui est de l'ordre de 23 kg/an par habitant, loin de la moyenne mondiale qui est de 34 kg/an par habitant», a-t-il conclu.