L'armée sioniste a mené plus de 300 frappes aériennes en Syrie depuis la chute du président Bachar al-Assad dimanche, a affirmé mardi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu de fortes explosions à l'aube, des images en direct de l'AFPTV montrant d'épaisses colonnes de fumée au-dessus du centre.

Un centre de recherche scientifique à Damas, relevant du ministère de la Défense, et figurant parmi les cibles israéliennes selon l'OSDH, a été complètement détruit, a constaté mardi un journaliste de l'AFP.

Selon les mêmes sources, Israël a notamment bombardé des aéroports, radars, et dépôts d'armes dans plusieurs régions, et a endommagé des navires de la marine syrienne en attaquant une unité de défense aérienne près du grand port de Lattaquié, dans le nord-ouest.

L'armée israélienne a en outre pénétré depuis plusieurs jours dans la zone tampon avec la Syrie à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël.

L'ONU a demandé mardi l'arrêt immédiat des frappes de l'armée sioniste sur la zone tampon du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie.

"Il est très inquiétant de constater des frappes de l'armée (sioniste) sur le territoire syrien. Cela doit cesser", a déclaré à Genève l'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen.

L'ONU avait qualifié lundi cette incursion dans la zone tampon du Golan de "violation" de l'accord de désengagement de 1974 signé par la Syrie.

La Jordanie et l'Iran ont dénoncé, de leur côté, le déploiement de l'armée de l'entité sioniste dans la zone tampon du Golan dans le sud-ouest de la Syrie, le qualifiant de "violation flagrante" du droit international.

Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), doit mettre en oeuvre sur le terrain "ses messages positifs" d'unité, a demandé, hier mardi, l'envoyé spécial de l'ONU.

Il y a neuf ans, une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU a inscrit Al-Nosra sur la liste des organisations terroristes, a rappelé l'émissaire de l'ONU, Geir Pedersen, en conférence de presse : "c'est un facteur de complication".

Le ministère turc des Affaires étrangères a dénoncé mardi la "mentalité d'occupation" d'Israël après l'incursion israélienne dans la zone tampon du Golan.

"Nous condamnons fermement l'entrée d'Israël dans la zone tampon entre Israël et la Syrie ainsi que son avancée sur le territoire syrien. (...) En cette période sensible où apparaît la possibilité de parvenir à la paix et à la stabilité auxquelles le peuple syrien aspire depuis de nombreuses années, Israël affiche une fois de plus sa mentalité d'occupation", a affirmé le ministère dans un communiqué.

De son coté, la Tunisie a souligné la nécessité de garantir la sécurité du peuple syrien et de préserver l'Etat syrien en tant " qu'Etat unifié et pleinement souverain", a rapporté mardi l'agence de presse tunisienne, TAP.

"La position de la Tunisie a été officiellement exprimée, lundi, dans une déclaration du département des affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l'étranger publiée, lundi, sur fond de l'évolution spectaculaire et rapide de la situation en Syrie", a indiqué la TAP.

Dans cette déclaration, la Tunisie a fait part de son rejet catégorique de "toute forme d'ingérence dans les affaires intérieures de la République arabe syrienne", appelant les différentes parties syriennes à "faire preuve d'unité et à prévaloir l'intérêt supérieur du pays afin de préserver la sécurité, l'indépendance, l'intégrité et la stabilité du pays."

Elle a également appelé à garantir "une transition politique pacifique permettant de préserver la continuité de l'Etat et de répondre aux aspirations du seul peuple syrien". La Tunisie a également fait part de sa "pleine et entière solidarité avec le peuple syrien frère, se déclarant profondément convaincue de la capacité de ce peuple frère à surmonter cette rude et délicate conjoncture afin d'édifier un avenir radieux pour la Syrie".

Par ailleurs des sources proches des discussions ont indiqué mardi à l'AFP que le Qatar est en contact avec le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS).

"Les Qataris ont établi le premier canal de communication avec HTS. Les contacts entre le HTS et les diplomates qataris devraient se poursuivre dans les prochaines 24 heures avec Al-Bachir", a affirmé ce responsable sous couvert d'anonymat, en parlant de Mohammad al-Bachir, désigné pour diriger le gouvernement de transition.