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L'envolée
des prix de la sardine et des poissons en général est due selon les
professionnels du secteur aux mauvaises conditions climatiques ayant entraîné
une baisse de la production, mais pas seulement.
D'autres facteurs entrent en jeu. Entre autres, la réduction de la productivité des stocks due au non-respect de «la taille marchande», la mauvaise pratique de pêche et problèmes de gestion des pêcheries. Telles sont les pistes de réflexions qui peuvent servir de base pour faire changer la donne et garantir la préservation et développement durable de la biodiversité marine en Algérie, nous dira Kada Messabih, vice-président de la chambre de pêche de la wilaya d'Oran, en marge d'une rencontre sur la biodiversité marine tenue jeudi dernier au Musée national maritime d'Alger sous le thème «« Vers une Méditerranée durable : préserver la biodiversité marine pour les générations futures». Une conférence organisée dans le cadre du Programme économie bleue, pêche et aquaculture, financé par l'Union européenne en Algérie et qui vise en collaboration avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et de la Pêche de promouvoir l'économie bleue en Algérie. M. Messabih a affirmé qu'il est vrai que la lutte contre le réchauffement climatique exige des moyens et des actions communes au niveau mondial, mais dit-il «on peut localement, à notre niveau booster la production des stocks de nos ressources marines, en adoptant les bonnes pratiques de pêche». Et ce, à travers, dit-il, la lutte contre l'exploitation prématurée des ressources halieutiques. Appelant ainsi à renforcer le rôle que jouent les gardes-côtes, notamment en matière d'application de diverses lois relatives régissant l'activité de pêche. Il déplore que malheureusement les pêcheurs notamment ceux qui activent dans l'informel ne respectent pas les lois régissant l'activité de pêche. «Ils ne respectent pas le principe de la taille marchande ce qui est à l'origine de l'épuisement des stocks empêchant ainsi le renouvellement des espèces marines», ajoute-t-il. De même «le phénomène de la pêche à la dynamite qui prévalait sur nos côtes et qui a fait fuir la sardine vers les côtes tunisiennes». «Qui aurait pu imaginer que la sardine atteindrait les 1500 DA le kilo ?», en pointant du doigt notamment les mauvaises pratiques de pêche (problèmes qui empêchent la reproduction, la dynamite et la pollution sonore) sans parler des changements climatiques. Notre interlocuteur a appelé à s'inscrire dans les lois protectionnistes qui visent la préservation des espèces marines en citant la langouste, les poulpes et le mérou. Précisant que l'Algérie interdit seulement la pêche de l'espadon et du thon dans la période du repos biologique, alors qu'en Europe plusieurs espèces sont soumises au respect de la période de repos pour une éventuelle reproduction. Il dira en outre que l'autre problème qui est l'origine de flambées des prix des poissons est relatif également aux problèmes de gestion des pêcheries. «Les poissons se vendent en passant par deux ou trois intermédiaires au niveau des ports des pêches, pour arriver aux étals extérieurs à des prix exorbitants», dit-il. Dans une déclaration au «Quotidien d'Oran», M. Réda Allal, chef du projet du programme Economie bleue Algérie a affirmé que ce programme est sous tutelle du ministère de l'Agriculture et du Développement rural et de la Pêche avec un financement de l'Union européenne. C'est un projet d'appui en faveur de la stratégie nationale pour l'économie bleue à l'horizon 2030. Et ce à travers trois axes, un axe économique qui vise le développement des activités (la construction navale, les biotechnologies Bleu, l'introduction du digital, du développement de la formation de la recherche maritime). Il y a en outre, dit-il, l'axe social qui vise le renforcement des organisations sociales, la protection sociale des pêcheurs et l'amélioration des conditions sociales des pêcheurs. Et bien évidemment, l'axe relatif à la dimension environnementale, en accompagnant les institutions nationales pour un meilleur suivi et contrôle des activités liées à la pêche, et l'observation des écosystèmes. Il résume en affirmant que «jusqu'à maintenant, nos équipes ont beaucoup travaillé sur le cadre réglementaire et institutionnel du programme pour lequel nous avons élaboré plusieurs benchmarking' internationaux, plusieurs diagnostics». Et d'ajouter : « nous avons mis en place une feuille de route qui vise à renforcer à la fois les administrations centrales au niveau des ministères et au niveau des organisations intermédiaires qui ont la responsabilité de déployer l'accompagnement sur le terrain des différents opérateurs. Nous accompagnons plusieurs incubateurs, des startups dans le domaine de l'économie bleue. Nous allons procéder à l'accompagnement des chambres de la pêche pour qu'elles améliorent leurs missions d'accompagnement des professionnels de la pêche et d'accompagner différents ministères à se doter d'outils numérique et d'outils de contrôle et de suivi de différentes activités de la pêche.» Le programme de l'économie bleue concerne les 14 wilayas côtières du pays. |
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