Le président de la République, M.
Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, mardi à Alger, que
le dossier du foncier agricole sera définitivement clos en 2025. Dans une allocution
prononcée lors de la cérémonie de célébration du 50ème anniversaire de la
création de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), le président de la
République a indiqué que : «le foncier agricole est un problème hérité depuis
l'indépendance, mais nous nous attèlerons à clore définitivement ce dossier en
2025 ». Il a, à cette occasion, appelé le Premier ministre, le ministre des
Finances et tous les membres du Gouvernement à travailler avec les agriculteurs
pour trouver une solution à ce dossier ainsi que «les cadres juridiques devant
définir et protéger la propriété foncière». Le président de la République a
souligné la nécessité «de fournir des données réelles » dans le secteur de
l'Agriculture, de poursuivre la modernisation de ce secteur vital, en «assurant
une production nationale dans les industries de transformation qui honore le
pays, et en évitant d'exporter les produits agricoles bruts». Le président de
la République a souligné que «l'Algérie fait de la sécurité alimentaire un
enjeu stratégique dans un monde où l'alimentation devient une arme puissante »,
saluant les efforts des agriculteurs durant la pandémie de Covid-19, qui ont
permis «de garantir les produits agricoles malgré de grandes difficultés, alors
que de nombreux pays faisaient face à des pénuries sévères de denrées de base».
Il a souligné que «le secteur de l'Agriculture a généré cette année une valeur
de 37 milliards de dollars, ce qui augure bien de la justesse de la méthode
adoptée par notre pays pour se libérer de la dépendance aux hydrocarbures. Et
d'indiquer qu'«il n'y a pas d'intérêt à une agriculture centralisée, ni de
gestion efficace en dehors de l'initiative des agriculteurs (...) Nous devons
parvenir à exporter nos produits agricoles ». Abdelmadjid Tebboune
a par la suite évoqué un ensemble de mesures prises pour développer le secteur
agricole. Il s'agit de l'augmentation des prix d'achat des céréales et
légumineuses pour soutenir les agriculteurs, une hausse de 50 % des subventions
sur les engrais afin de compenser la flambée des prix à l'échelle mondiale et
le raccordement de dizaines de milliers d'exploitations agricoles au réseau
électrique. Le chef de l'Etat a, en outre, annoncé un plan pour aménager un
million d'hectares de terres agricoles grâce à des techniques d'irrigation
d'ici 2027, avec un accent mis sur le sud du pays. Il a également ouvert la
voie aux investisseurs nationaux et étrangers pour contribuer à ces objectifs
dans un cadre réglementaire favorable. Aussi, le président de la République a
insisté sur «la modernisation et la numérisation du secteur agricole »,
ordonnant la réalisation d'un troisième recensement général de l'Agriculture
afin «de collecter des données précises pour l'élaboration des politiques de
développement efficaces». Le président de la République a
ordonné aux banques «d'ouvrir des crédits en faveur des agriculteurs, pour la
construction de chambres frigorifiques et le stockage des produits agricoles
afin de garantir la stabilité du marché et lutter contre la spéculation» Sur un
autre chapitre, le président de la République a ordonné au Gouvernement «de
travailler sur ce dossier avec l'Union nationale des agriculteurs algériens »,
précisant que «la terre appartient à ceux qui la cultivent » et que «le
ministère de l'Agriculture ne doit pas décider de tout dans le secteur, nous
chercherons des solutions administratives efficaces ». Abdelmadjid Tebboune a indiqué que «l'objectif est d'élargir les zones
irriguées d'un million d'hectares supplémentaires. Cette année, nous avons
alloué le plus grand plan pour récupérer les eaux usées traitées à hauteur d'au
moins 30 % » «Nous devons être francs, les uns avec les autres, au lieu
d'importer des moutons pour l'Aïd, nous devons trouver une solution à la hausse
des prix de la viande rouge et à la stabilité du marché du bétail », a ajouté
le président de la République. «Je n'accuse pas les éleveurs de spéculation,
mais nous devons trouver des solutions à partir de la filière de l'alimentation
du bétail. Nous devons tous être des gardiens de nos frontières, pour protéger
notre sécurité alimentaire », conclut le président de la République.