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Agression sioniste contre Ghaza et le Liban: Tel-Aviv dans le viseur du Hezbollah

par Mohamed Mehdi

Mercredi, 411e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 43.985 martyrs et 104.092 blessés, a indiqué, hier, le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. La même source a précisé que ce bilan englobe les 13 martyrs et 84 blessés, victimes des 2 massacres commis dans la journée de mardi et dont les corps ont été transférés vers les hôpitaux. Le ministère de la Santé de Ghaza ajoute que de nombreuses victimes sont encore sous les décombres et que les équipes de la Protection civile ne peuvent pas atteindre en raison des bombardements.

Dr. Hussam Abu Safiya, directeur général de l'hôpital Kamal Adwan dans le nord de la bande de Ghaza, a déclaré, mercredi matin, que cette partie de l'enclave «est toujours soumise à un siège sévère». «Rien n'est autorisé à entrer, ni les médicaments, ni les équipes, ni la nourriture, ni les ambulances, ni la protection civile», a-t-il ajouté.

«Hier, j'ai reçu un appel de détresse pour la famille Al-Kahlot après que leur maison ait été prise pour cible à Beit Lahia. Malheureusement, nous ne pouvons rien faire», affirme encore le directeur de l'hôpital Kamal Adwan soulignant que dans son établissement «85 enfants et femmes blessés reçoivent des soins minimums» et que «6 cas très critiques sont dans le service des soins intensifs».

«Malheureusement, des cas de malnutrition ont commencé à arriver à l'hôpital. Depuis hier (mardi, ndlr), 17 enfants ont été présentés aux urgences avec des signes de malnutrition. Hier également, un homme âgé est décédé à cause d'une grave déshydratation, et la situation est devenue encore plus désastreuse», affirme encore Dr. Abu Safiya.

Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan constate amèrement qu'aucune institution internationale n'a bougé le petit doigt pour venir en aide concrètement aux gens du nord de Ghaza encerclés depuis plus de 45 jours.

«Malheureusement, aucun organisme international n'a fait de mouvement ni même de promesse pour ouvrir un couloir humanitaire par lequel pourraient entrer des fournitures médicales, des délégations médico-chirurgicales, des aliments pour bébés, des préparations pour nourrissons et du lait thérapeutique afin que nous puissions traiter les cas de malnutrition, ainsi que les ambulances», a-t-il souligné.

Protection civile de Ghaza : Nous sommes directement ciblés par l'occupation

Lors d'une conférence de presse d'urgence, organisée mercredi avant l'aube, le porte-parole de la Protection civile à Ghaza, le major Mahmoud Basal, a déclaré que les équipes de secours «ont été directement prises pour cible par les avions de l'occupation israélienne alors qu'elles tentaient de récupérer les martyrs et de sauver les vivants sous les décombres d'une maison d'habitation bombardée dans la région d'Al-Sabra, au sud-ouest de ville de Ghaza».

Cette attaque ciblée «a entraîné la mort du secouriste Ali Mohamed Mustafa Omar, et 3 autres personnes ont été blessées». «Nous déplorons ce ciblage flagrant par Israël des équipes humanitaires dont la protection est garantie par la Convention de Genève et le droit international humanitaire», a-t-il ajouté.

L'intervenant a rappelé que «c'est la 18ème fois que l'armée israélienne prend pour cible nos équipes durant l'exécution de leurs missions visant à sauver des vies et à soulager les souffrances de notre peuple», précisant que le martyr de Ali Omar porte à 87 le nombre de martyrs de la Protection civile de Ghaza depuis le début de l'agression sioniste.

L'hôpital Al Awda et une école bombardés au nord de Ghaza

Mercredi, l'armée sioniste a poursuivi sa campagne de bombardement des écoles abritant des personnes déplacées.

Jusqu'à 17h30 (localement), les bombardements sionistes ont fait au moins 32 martyrs, dont 19 dans le nord de Ghaza, ainsi que des dizaines de blessés, ont indiqué des sources médicales à Al Jazeera.

Parmi les 18 martyrs du nord de l'enclave, 12 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été ciblés dans le bombardement d'une maison de la famille Joudeh à Jabaliya al-Balad, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera.

Le bombardement des environs immédiats de l'hôpital Al Awda, dans la région de Tal al-Zaatar, a fait 3 blessés, selon Al Jazeera. Les tirs d'artillerie contre une école abritant des personnes déplacées dans le nord de Ghaza a fait au moins 3 martyrs et plusieurs blessés, a indiqué la même source.

Dans le centre de l'enclave, les bombardements ont fait plusieurs martyrs ainsi que des blessés dans la ville de Ghaza. Parmi les blessés figure le journaliste Hossam Shabat, d'Al Jazeera Mubasher. Deux autres martyrs et des blessés ont été signalés lors d'un raid israélien visant une maison du quartier de Zaytoun, dans la ville de Ghaza. Des tirs de drones dans le camp de réfugiés de Nuseirat ont fait également deux blessés.

Dans le sud de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté 2 martyrs et des blessés dans un bombardement israélien sur Khirbet Al-Adas, au nord de la ville de Rafah.

Cheikh Naeem Qassim : La souveraineté du Liban n'est pas négociable

Dans une allocution télévisée diffusée, mercredi après-midi, le secrétaire général du Hezbollah, Cheikh Naeem Qassim, a réitéré la capacité de la résistance libanaise à mener une «longue bataille».

«Nous avons mené, au Liban, deux batailles. Celle du soutien à Ghaza qui a duré 11 mois, en prenant compte les conditions à l'intérieur du Liban et ce qui peut aider la résistance palestinienne. La 2e bataille a débuté le 17 septembre, suite à l'affaire des attaques aux «Pagers», a indiqué Naeem Qassim.

Le SG du Hezbollah a rappelé que le parti avait «accepté une proposition de cessez-le-feu, franco-américaine», le 23 septembre, mais «les sionistes ont assassiné Sayed Hassan Nasrallah», le 27 du même mois.

«Durant ces deux mois de la seconde bataille, la résistance a été forte et historique. L'ennemi n'a pu passer à la seconde phase (terrestre, ndlr), en raison de cette robuste résistance, durant laquelle les israéliens ont enregistré plus de 100 morts et plus de 1000 blessés, en plus du déplacement de centaines de milliers de colons du nord de la Palestine occupée», a-t-il ajouté.

Naeem Qassim rassure que le Hezbollah a «repris ses forces». «Savez-vous que nous enregistrons de fortes demandes de combattants qui souhaitent aller à l'avant du front pour rencontrer l'ennemi ?» «Nous sommes en mesure de résister pendant une longue période. Nous diversifions nos attaques, les cibles visées et les moyens utilisés», a-t-il poursuivi.

Concernant le «point essentiel de (son) intervention», le SG du Hezbollah a évoqué le document portant une «solution» auquel le parti a soumis ses «remarques», mais s'est abstenu de «parler ni du contenu» de l'offre de solution, «ni de nos remarques». «Nos conditions sont : l'arrêt total de l'agression sioniste, et le respect total de la souveraineté du Liban», c'est à dire «aucune possibilité à l'ennemi d'intervenir quand il veut, et où il veut», affirme Naeem Qassim.

«Nos actions sur le terrain vont continuer. Quel que soit le prix à payer, nous continuerons de répondre à l'agression de l'ennemi, de lui faire payer un fort prix également, et de l'empêcher de réaliser ses objectifs», a ajouté le SG du Hezbollah. «La résistance se poursuivra, que les négociations de cessez-le-feu avec Israël aboutissent ou non», dit-il encore.

A propos de l'attaque de lundi soir sur Tel-Aviv, Cheikh Naeem Qassim a affirmé qu'il s'agissait d'une «réponse aux bombardements visant la capitale libanaise Beyrouth». «L'ennemi israélien a attaqué la capitale, Beyrouth, lors de l'assassinat de Mohamed Afif. L'ennemi doit s'attendre à ce que notre réponse se situe dans le centre de Tel-Aviv», a insisté Naeem Qassim.