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Hôte
de la capitale du Sersou, à l'occasion de la tenue de
la 5e édition du Festival national culturel de la chanson engagée,
l'ambassadeur de l'Etat de Palestine en Algérie, Fayez
Abu Aïta, a bien voulu répondre aux questions du « Le
Quotidien d'Oran ».
Q.O.: votre sentiment en vous trouvant dans la ville du chahid Ali Maâchi, à l'occasion de la tenue de la 5e édition du Festival national culturel de la chanson engagée entièrement dédiée à la défense de la Cause palestinienne ? Fayez Abu Aïta : Je suis franchement émerveillé par l'accueil très chaleureux qui m'a été réservé par la population de Tiaret, à commencer par les responsables et élus locaux mais aussi le commissaire du Festival, Noureddine Zerrouki et toute son équipe. Cela démontre, encore une fois, la place centrale que tient la Cause palestinienne dans le cœur de tous les Algériens. Q.O.: Près de 44.000 morts, 102.000 blessés et des milliers de disparus, où en est la situation aujourd'hui à Ghaza ? Fayez Abu Aïta : La situation est plus que catastrophique dans la bande de Ghaza. Des milliers de Palestiniens ont été rayés des registres de l'état civil. Le peuple palestinien fait face à un véritable génocide face à une communauté internationale qui ne veut pas bouger. Les chiffres que vous avancez dans votre question ne reflètent pas la réalité, puisqu'il faut savoir qu'au moins le double des chiffres communiqués jusqu'à aujourd'hui sont toujours portés disparus ou sous les décombres. Les raids de l'armée sioniste n'ont pas d'autre but que celui de tuer le maximum de personnes sans distinction aucune, qu'ils soient enfants, femmes, personnes âgées. Même les ambulances qui viennent évacuer les blessés sont ciblées. Q.O.: Justement, le système sanitaire à l'intérieur de la bande de Ghaza est presque totalement hors-service. Fayez Abu Aïta : Effectivement, tout le système sanitaire à Ghaza a été neutralisé. Pour prendre conscience de la sauvagerie de l'agression de l'armée sioniste, il suffit de voir le nombre de morts, plus de 43.000 et certainement beaucoup plus, et le nombre de blessés (plus de 102.000) qui s'élève au double, ce qui veut dire que l'armée israélienne tire sur tout ce qui bouge et veut faire le maximum de victimes. Au point que la Bande Ghaza est devenue un champ de ruines où l'odeur de la mort plane partout. Q.O.: Comment évaluez-vous le rôle de l'Algérie dans la défense de la Cause palestinienne, et l'aide qu'elle a toujours apportée au peuple palestinien en lutte pour le recouvrement de ses terres spoliées ? Fayez Abu Aïta : Il est connu de tous que depuis Ben Bella jusqu'au Président Abdelmadjid Tebboune, l'Algérie n'a jamais cessé d'apporter son aide à la Palestine. Et en ces moments très difficiles que vit le peuple palestinien et la situation humanitaire dramatique à Ghaza, l'Algérie a été la première à apporter son aide et assistance à mon peuple en lutte pour le recouvrement de ses terres spoliées. La décision du Président Tebboune, quelques jours après le début de la guerre, d'envoyer les premières aides humanitaires à la bande de Ghaza via le terminal de Rafah, à travers un pont aérien composé de plusieurs avions relevant des Forces aériennes de l'Armée nationale populaire (ANP), est présente dans toutes les mémoires des Palestiniens. Il faut rappeler aussi que l'Algérie a accueilli sur ses terres des dizaines de blessés palestiniens, qui suivent actuellement des soins dans des hôpitaux militaires et civils. Q.O.: Comment jugez-vous l'action de l'Algérie sur le plan diplomatique en faveur de la Cause palestinienne ? Fayez Abu Aïta : En plus des multiples aides matérielles l'Algérie joue un rôle que nous considérons comme très important sur le plan diplomatique en sa qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité à l'ONU. Ce que fait le pays des 1,5 million de martyrs au Conseil de sécurité de l'ONU mais aussi au niveau de l'Assemblée générale, est dans la bouche de tous les Palestiniens, l'Histoire s'en souviendra. L'Algérie fait tout justement pour éviter que la Palestine reste debout malgré la sauvagerie inouïe dont elle fait l'objet de la part de l'entité sioniste. Mais l'Algérie a révélé au monde entier les crimes sionistes. Q.O.: De nombreux États européens, de même que la majorité des membres de l'AG de l'ONU reconnaissent aujourd'hui un État palestinien. Mais la reconnaissance d'un Etat palestinien de plein droit tarde à voir le jour, en raison d'un système de représentation inégalitaire au sein du Conseil de sécurité. Fayez Abu Aïta : vous avez tout à fait raison, et c'est là que réside toute la genèse du conflit israélo-palestinien et israélo-arabe. Il est de notoriété publique que le Conseil de sécurité est dominé par les Etats-Unis et l'usage de son droit de veto pour bloquer toute résolution en faveur de la Cause palestinienne, l'urgence aujourd'hui et comme le propose l'Algérie, il faut démocratiser les méthodes de travail du Conseil de sécurité et élargir sa composition en vue d'une représentativité plus large de la communauté internationale. Le mode de fonctionnement actuel du CS est totalement dépassé, parce que basé sur une logique de polarisation, de force et d'injustice. La preuve est le blocage systématique des projets de résolutions présentés par l'Algérie pour stopper le massacre des Palestiniens à Ghaza. Q.O.: Les factions palestiniennes ont signé en octobre 2022 à Alger un accord de réconciliation sous l'égide du Président Tebboune, qu'a-t-il vraiment changé depuis cette date ? Fayez Abu Aïta : il est clair que le Président Tebboune et l'Etat algérien ont consenti de grands efforts pour aider à la réunification des rangs palestiniens et l'unité du peuple palestinien. Malheureusement, cette agression lâche de la part de l'entité sioniste nous a surpris, ce qui ne nous empêche pas évidemment de continuer à resserrer les rangs et nous prenons comme exemple la révolution algérienne qui a triomphé grâce à l'unité de son peuple. |