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L'Institut national supérieur Oran-Es Salem en est un exemple édifiant: La formation paramédicale version LMD en plein boom

par Houari Saaïdia

Se positionnant comme étant le plus grand pourvoyeur en paramédicaux du secteur sanitaire de la wilaya, et même bien au-delà, l'Institut national de formation supérieure paramédicale Oran-Es Salem poursuit sa mise en œuvre des programmes de formation adaptés à l'évolution scientifique et technologique et aux objectifs tracés par le ministère de la Santé, au centre desquels se trouve le malade.

Avec l'accompagnement indéfectible de la Faculté de médecine d'Oran sur le plan pédagogique, l'INFSPM d'Oran-Es Salem (ex-ITSP sis Haï Es Salem, anciennement Saint Hubert) «accorde un intérêt particulier à la qualité, à la compétence et à l'expérience de son staff enseignant dans sa mission de formation, tout en donnant une importance de premier ordre aux conditions contribuant à garantir un climat favorable aux étudiants tout au long de leur cursus, lequel s'effectue pour rappel selon le système Licence-Master-Doctorat depuis quelques années», tient à souligner Abdellah Sekil, directeur général de cet établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. «Nous sommes à l'affût pour une qualité absolue de notre produit pour la santé publique. Nos étudiants sont formés dans un volet théorique parfait et sont imprégnés par l'activité pratique sur les terrains de stages dans les divers établissements de santé publique. Le cursus relatif à la filière paramédicale qui regroupe plusieurs spécialités est d'une durée de 3 années et est sanctionné par une Licence. Celui de la spécialité sage-femme, il est de 5 années et est sanctionné par un Master 2», indique le même responsable.

LICENCE POUR LES PARAMÉDICAUX, MASTER 2 POUR LES SAGES-FEMMES

Composé d'enseignants titulaires et de vacataires qui sont pour la plupart d'entre eux des professeurs universitaires, des praticiens hospitaliers et des médecins généralistes ou spécialistes, le corps pédagogique de l'Institut enseigne un large panel de modules relevant des programmes élaborés relatifs aux différentes disciplines et filières de formation, et ce à l'aide de moyens technico-didactiques modernes. Outre sa mission principale, l'INFSPM d'Oran-Es Salem assure également deux autres types de formation : le régime complémentaire et le régime continu. Pour la première formule, il s'agit d'une formation à destination des différents établissements médicaux et hospitaliers, inhérente à la promotion des différents corps pour l'accès aux grades. Quant à la seconde, elle consiste en l'organisation de sessions de formation très ciblées et de courte durée (stages de perfectionnement, séminaires, congrès, journées scientifiques…) encadrées par des professeurs et des experts professionnels de santé reconnus dans leurs domaines de spécialité, selon les explications de M. Sekil. Soulignant que «la formation paramédicale a connu ces dernières années un développement notable à travers les réformes lancées en 2011 pour devenir une formation supérieure suivant le système LMD», il note que «les différents textes organisationnels promulgués consacrent le couronnement de ce cursus par des diplômes supérieurs permettant à leurs titulaires de décrocher un emploi dans le secteur de la santé». Mais, «le plus grand atout», pour reprendre les propos de M. Sekil, de la formation au sein de l'Institut national de formation supérieure paramédicale, c'est qu'il s'agit en fait de postes de formation-emploi.

UNE FORMATION-EMPLOI POUR UN ACCÈS DIRECT AU MONDE DU TRAVAIL

En ce sens que toute place pédagogique est synonyme d'un poste budgétaire créé à la faveur d'un processus d'évaluation des besoins spécifiques réels du secteur de la Santé local et/ou régional. De ce fait, le nouvel élève en paramédical démarre son parcours d'apprentissage avec la garantie d'embauche aussitôt le diplôme sous le bras. Cela est d'ailleurs à l'origine de l'afflux massif des bacheliers vers les formations paramédicales ces dernières années, ce qui explique en partie le recours du ministère de la Santé à l'inscription en ligne via une plateforme nationale comme mode exclusif pour rejoindre les Instituts supérieurs de formation paramédicale, avec à la clé un concours d'accès dans la limite des postes disponibles. Officiellement, cette décision de dématérialiser complètement les inscriptions s'inscrit dans une volonté de moderniser les procédures administratives et de faciliter l'accès à ces formations. Alors que la médecine a longtemps été la voie royale pour les bacheliers scientifiques, les inscriptions dans les instituts supérieurs de formation paramédicale ont explosé ces derniers temps. Les métiers paramédicaux sont aujourd'hui considérés comme des voies d'avenir, offrant des perspectives professionnelles solides et des emplois stables et assurés d'avance. Les 25 établissements répartis sur le territoire national, offrant une large palette de formations, sont confrontés à un engouement sans précédent.

QUAND LA FILIÈRE PARAMÉDICALE RIVALISE AVEC LA VOIE ROYALE DE LA MÉDECINE

L'INFSPM d'Oran ne fait pas exception. Il enregistre même des pics inégalés en raison de son rayon de couverture régional puisqu'il coiffe 18 wilayas de l'Ouest. Parmi les formations les plus demandées, celle d'infirmière en santé publique occupe une place de choix. Pour les jeunes bachelières scientifiques, le métier de sage-femme représente une vocation noble. Pour cette année, 535 postes, toutes spécialités confondues, ont été ouverts au niveau de L'INFSPM Oran-Es Salem. Ceci alors que 516 diplômés sont sortis de cet Institut en août dernier et ont rejoint directement leurs postes d'emploi au niveau des différentes structures hospitalières, parmi lesquels 476 paramédicaux (anesthésistes, kinésithérapeutes, diététiciens, laborantins, manipulateurs Radio, assistants médicaux, hygiénistes…) et 40 sages-femmes. Pour cette même année universitaire 2024-2025, l'Institut compte 350 éléments inscrits en 3ème année de la filière paramédicale et 40 en 5ème année dans la spécialité sage-femme ainsi que 584 et 70 respectivement en classe de 2ème année dans les deux disciplines précitées. Sur les raisons du report de la rentrée effective pour l'année en cours concernant bon nombre de classes, dont les nouveaux inscrits, le premier responsable de l'Institut précise : « La rentrée officielle ayant été donnée le 10 octobre pour les classes de le 2ème et de la 3ème année de la formation de sage-femme, nous avons dû la décaler au 10 novembre pour certaines d'autres classes afin de trouver une solution à l'épineux problème d'hébergement des étudiants internes, la finalité étant de mettre nos étudiants dans des conditions convenables et de leur assurer un climat sain et propice.

HÉBERGEMENT ET TRANSPORT POUR INTERNES : APPELS D'AIDE DE L'INFSPM ORAN-ES SALEM

Dans l'intervalle, nous avons pu parvenir à un accord avec la direction des Œuvres universitaires Oran-Belgaïd, sur la base d'une convention entre les départements de la Santé et de l'Enseignement supérieur, pour la prise en charge de 260 étudiantes. Nous avons encore besoin d'au moins 120 places d'internat pour les garçons », affirme M. Sekil, qui lance un appel à destination des autorités publiques pour aider et assister son établissement à régler définitivement ce dossier d'hébergement par l'octroi d'un nombre complémentaire de places en Internat ainsi que celui lié au transport, et ce par la mise en place le cas échéant d'une navette pour ses étudiants internés dans les cités U de Belgaïd, non sans adresser par là-même ses plus vifs remerciements au directeur de la Santé et de la Population (DSP) de wilaya d'Oran pour sa disponibilité et son dévouement quant aux préoccupations du secteur de la Santé, en général, et celles des maillons liés au médical et au paramédical, tout en particulier.