Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Agression sioniste contre Ghaza: «L'inaction de la communauté internationale la rend complice du génocide»

par Mohamed Mehdi

Lundi, 381e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, la situation dans le nord de l'enclave s'aggrave devant les intenses bombardements sur la région. Ce qui explique, peut-être, que le ministère de la Santé n'ait pu donner jusqu'à 17h les chiffres quotidiens qu'il a l'habitude de publier depuis le 23 octobre 2023.

Une chose est certaine, les massacres israéliens continuent à Ghaza, en particulier dans le nord totalement encerclé, et plus encore à Jabalya et son camp de réfugiés. Malheureusement, le compteur des victimes ne s'arrête pas. Dimanche il était de 42.603 martyrs et 99.795 blessés.

Depuis l'aube de lundi et jusqu'aux environs de 16h30, le nombre de martyrs à Ghaza s'est élevé à 57 dont 44 dans les deux gouvernorats du nord, ont affirmé des sources médicales à Al Jazeera. Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté un bilan de 10 martyrs et de 30 blessés dans un bombardement d'artillerie israélienne sur un abri de l'UNRWA dans le camp de Jabalya.

Depuis le 5 octobre (17 jours), l'opération militaire de l'occupation à Jabalya a fait au moins 640 martyrs.

Hier, l'armée d'occupation israélienne a intensifié ses bombardements sur diverses zones de la bande de Ghaza, faisant des dizaines de martyrs et de blessés. De nombreux bâtiments résidentiels ont été dynamités par les soldats sionistes dans le nord de l'enclave, en ce 17e jour de l'opération militaire dans cette région, et continuent d'assiéger des dizaines de milliers d'habitants du nord et de personnes déplacées dans les centres d'hébergement (des écoles de l'UNRWA, notamment) du camp de Jabalya, empêchant toujours l'entrée de la nourriture, de l'eau et des médicaments.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté le martyre de 7 Palestiniens lors d'un raid israélien visant une maison à proximité de Cheikh Radwan Pool, à l'ouest de la ville de Ghaza, et deux autres martyrs dans un bombardement d'artillerie visant des maisons dans la région d'Al-Saftawi, au nord-ouest de la ville. Le correspondant d'Al Jazeera a déclaré que quatre Palestiniens ont été tués et d'autres ont été blessés dans un bombardement israélien qui a visé un marché populaire dans la région de Qaizan al-Najjar, au sud de Khan Yunis.

2.464 martyrs et 11.530 blessés au Liban

Dimanche, en fin d'après-midi, le ministère libanais de la Santé a révélé que le nombre de victimes de l'agression israélienne s'est élevé à 2.464 martyrs et 11.530 blessés.

Dimanche également « un bulldozer israélien a délibérément démoli une tour de guet et une clôture entourant un site des Nations Unies dans la ville de Marwahin, au sud du Liban », a déclaré la FINUL.

C'est la 6e attaque contre des positions de la FINUL depuis qu'Israël a lancé début octobre une opération terrestre dans le sud du Liban.

Les forces israéliennes ont blessé au moins cinq soldats de la paix et leur ont tiré des fumigènes, tiré sur des caméras de surveillance, pris pour cible des postes d'observation et détruit la porte d'une base de la FINUL à Ramiya. Les bombardements israéliens sur le sud Liban et la banlieue sud de la capitale se sont poursuivis lundi, dans la continuité des intenses de bombardements de la veille sur ces mêmes régions.

Lundi, l'aviation sioniste a bombardé les villes libanaises de Dorris, Shaath, Younin, les environs de la ville de Zalaya et la ville de Haret Al-Fikani dans la Bekaa, à l'est du Liban, ainsi qu'un autre raid sur la ville de Hermel.

Jusqu'à la mi-journée de lundi, le Hezbollah a lancé 30 missiles vers le Golan occupé et la Haute Galilée.

La résistance libanaise a aussi bombardé « le site 2222 à Jabal al-Sheikh avec une salve de missiles », « la colonie de Karmiel », et « un campement de soldats de l'armée israélienne dans le triangle de Rab Thalatheen Al-Adissa avec une grande salve de missiles », ainsi que des soldats sionistes dans la ville de Kafr Kila, avec de l'artillerie.

Lundi, l'armée israélienne a fait état de 123 soldats blessés sur les fronts du Liban et de Ghaza depuis samedi soir, dont 18 à Ghaza.

Pour rappel, dans une de leurs opérations de dimanche, les Brigades Al-Qassam ont tué 2 soldats et 2 officiers de l'armée sioniste, dont le Commandant de la Brigade Blindée israélienne 401, le Colonal Ihsan Daqsa.

L'ONU doit désigner le nord de Ghaza « zone sinistrée »

« L'ONU doit déclarer le nord de Ghaza zone sinistrée, prendre les mesures appropriées, et contraindre Israël à mettre un terme au génocide perpétré par son armée », a déclaré l'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme (Euro-Med Monitor), dans un communiqué publié dimanche.

Rapportant les observations de son équipe sur le terrain, Euro-Med Monitor estime que « le silence et l'inaction de la communauté internationale la rendent complice de ce génocide brutal ».

L'équipe de terrain de l'Observatoire « a documenté des crimes odieux contre des civils à Beit Lahia, dans le camp de réfugiés de Jabalya et dans tout le nord de la bande de Ghaza, alors que l'armée d'occupation israélienne intensifie ses attaques, bombardant plusieurs maisons et tuant plus de 80 Palestiniens à Beit Lahia pendant la nuit (du 19 octobre 2024, ndlr) », indique le document.

« Sans autre justification que de tuer les résidents restants et de forcer les survivants à fuir, les forces d'occupation israéliennes ont utilisé plusieurs missiles pour bombarder les immeubles résidentiels, les détruisant alors que des centaines de civils se trouvaient à l'intérieur », ajoute Euro-Med Monitor.

L'équipe de terrain d'Euro-Med Monitor « a documenté des centaines de frappes aériennes et de bombardements israéliens qui ont détruit des maisons, des abris et des rues dans le nord de Ghaza au cours des 15 derniers jours consécutifs », indique le rapport qui cite le cas des « familles Al-Hawajri, Nassar et Abu Al-Aish, dans le quartier de Tel Al-Zaatar du camp de Jabalya » qui ont perdu des dizaines de leurs membres, dont « 33 martyrs et plus de 70 blessés ».

L'Observatoire fait état de plusieurs attaques contre des hôpitaux et de leurs environs immédiats. Les « forces armées israéliennes ont encerclé l'hôpital indonésien de Beit Lahia » et l'ont ciblé par « deux obus d'artillerie », provoquant une « coupure d'électricité », et ont « ciblé toute personne se déplaçant dans la zone », lit-on dans le document. « Selon les informations obtenues par Euro-Med Monitor, l'armée d'occupation israélienne assiège quatre centres d'hébergement près de l'hôpital indonésien dans le nord de Ghaza », et « samedi matin, des avions de guerre israéliens ont bombardé la cour de l'hôpital Kamal Adwan dans le projet Beit Lahia pendant les cérémonies funéraires des victimes de l'attaque de la veille, tuant au moins deux personnes », poursuit l'Observatoire. Le rapport rappelle que « l'entrée de l'aide humanitaire » est bloquée « depuis le début du mois (d'octobre) », pendant que l'armée sioniste poursuit son « invasion du nord de Ghaza », exposant « plus de 400.000 Palestiniens » de cette partie du territoire de l'enclave « au risque de bombardements ou de famine ». Euro-Med Monitor rappelle aussi que les forces israéliennes « interdisent les déplacements des ambulances et des équipes de défense civile dans la plupart des quartiers de Jabalya et de son camp », de nombreuses victimes et blessés restent dans les rues ou chez eux, incapables d'être transportés vers les hôpitaux. « La communauté internationale doit reconnaître la situation dans le nord de Ghaza et la déclarer zone sinistrée qui nécessite une action immédiate. Il faut faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses attaques contre les civils, autorise la fourniture d'une aide d'urgence vitale et mette un terme à sa violente campagne génocidaire », écrit l'Observatoire.

Euro-Med Monitor invite les Nations Unies et les États, à « intervenir immédiatement pour sauver les centaines de milliers de personnes vivant dans le nord de Ghaza », « empêcher Israël de commettre un génocide pour la deuxième année consécutive », et « lui imposer un embargo complet sur les armes, le tenir responsable de tous ses crimes et prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils palestiniens », conclut le document.