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Ghaza: L'armée sioniste mène une «politique d'éradication collective»

par Mohamed Mehdi

Dimanche, 373e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie sioniste a atteint 42.227 martyrs et 98.464 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave dans son rapport statistique quotidien. Le document précise aussi que l'armée d'occupation israélienne a commis 4 massacres à Ghaza, lors des précédentes 24h, faisant 52 martyrs et 128 blessés.

Dans une autre publication, le ministère de la Santé annonce le calendrier de la 2e phase de la campagne de vaccination contre la polio qui se déroulera du 14 au 17 octobre, dans le gouvernorat de Deir al-Balah et de la région centre de Ghaza, du 19 au 22 octobre, dans les gouvernorats du sud (Khan Younes et Rafah), et du 22 au 25 du même mois dans les gouvernorats du nord et de Ghaza.

Depuis l'incursion de l'armée sioniste à Jabaliya, début octobre, le nord de Ghaza est soumis à un véritable siège interdisant toute aide alimentaire (déjà minime depuis plusieurs mois) d'arriver dans ces régions. L'UNRWA estime à plus de 400.000 personnes, actuellement assiégées dans le nord l'enclave.

Dans un point de situation établi dimanche (le 2e après celui de samedi), le bureau des médias du Gouvernement de Ghaza évoque une « politique d'éradication collective que mène l'armée sioniste à Jabaliya et dans le nord de l'enclave » et « empêche les équipes d'ambulances et de la Protection civile d'atteindre les blessés ou de récupérer les corps des martyrs qui jonchent les rues ». « Depuis 9 jours consécutifs, une guerre d'éradication est menée dans le nord de la bande de Ghaza par l'armée d'occupation qui bombarde des centres de personnes déplacées, en ciblant intentionnellement des groupes d'enfants et de femmes, dans une volonté manifeste de transformer le gouvernorat en une zone de dévastation et d'extermination », lit-on dans le communiqué.

Le Bureau des médias du Gouvernement fait état d'au-moins 300 martyrs en 9 jours, et des centaines de blessés, ajoutant que « l'occupation empêche l'entrée de la nourriture et du lait pour nourrissons, depuis plus de 170 jours » dans cette partie de Ghaza.

Dans une précédente déclaration, la même source a indiqué qu'environ 300.000 habitants et personnes déplacées refusent de quitter le nord de Ghaza, en réponse aux ordres d'évacuation de l'armée sioniste, et vivent en ce moment un blocus plus sévère.

Par ailleurs, concernant la situation des hôpitaux du nord de l'enclave, à qui l'occupation a ordonné, depuis 9 jours, de les évacuer, Dr Mounir al-Bursh, le directeur du ministère de la Santé de Ghaza, a dressé, samedi en fin d'après-midi, un tableau terrifiant du siège israélien de cette partie de l'enclave. Il a décrit une « situation catastrophique » dans les hôpitaux al-Awda (31 patients hospitalisés), indonésien (32 patients, dont 2 en soins intensifs) et Kamal Adwan (177).

« Plus de 240 membres du personnel médical sont toujours en poste dans les trois hôpitaux », a déclaré Dr al-Bursh à Al Jazeera, rapportant des « familles assiégées » au nord de Ghaza, « plusieurs massacres » à Jabaliya et Jabaliya al-Balad, ainsi que le chiffre de « 200 martyrs durant 7 jours ».

Les correspondants d'Al Jazeera sur place ont rapporté que l'armée israélienne fait « exploser des dizaines de maisons dans le camp de réfugiés de Jabalya avec des robots explosifs », et que « des dizaines de milliers de familles sont assiégées à l'intérieur du camp de Jabaliya ». Le journal israélien Haaretz a écrit, dimanche, que ce qui est appelé « le plan des généraux de l'armée » c'est de faire en sorte que « tous ceux qui restent dans le nord de la bande de Ghaza seront encerclés et affamés ».

Mme Francesca Albanese, Rapporteuse des Nations unies pour les Territoires palestiniens, a résumé hier, dans une publication sur la plateforme X (anciennement Twitter), la situation dans le nord de Ghaza : « Des Palestiniens sont tués à Jabaliya de manière cruelle et sadique avec les armes et le soutien de l'Occident ».

Dimanche, depuis l'aube et jusqu'à 17h, le nombre de victimes des bombardements israéliens sur les régions nord, centre et sud de Ghaza, a atteint 22 martyrs et des dizaines de blessés, selon un décompte rapporté par Al Jazeera citant des sources médicales. Ce bilan ne prend pas en compte les 5 enfants martyrs d'un bombardement sioniste sur le camp de réfugiés al-Shati, dans la ville de Ghaza.

Liban: plus de 2.250 martyrs depuis octobre 2023

Dans un bilan publié samedi, le ministère de la Santé libanais affirme que depuis plus d'une année, le nombre de martyrs a atteint 2.255, dont au moins 127 enfants et 261 femmes, et celui des blessés a dépassé 10.520.

Les bombardements israéliens continus à travers le Liban affectent directement le secteur éducatif du pays. Au moins 60% des écoles publiques du pays sont désormais utilisées comme abris pour les personnes déplacées, ce qui fait que la rentrée scolaire a été repoussée au 4 novembre, affectant l'accès à l'éducation de plus de 300.000 enfants, selon les chiffres de l'ONU.

Par ailleurs, les attaques du Hezbollah ont obligé l'entité sioniste à déclarer de nouvelles régions du nord de la Palestine occupée comme des « zones militaires fermées ». L'armée a déclaré samedi qu'il est désormais « strictement interdit d'entrer dans les régions de Zerait, Shomara, Shtula, Natua et Eben Menachem ».

Hier l'armée sioniste a bombardé la ville de Younine dans la vallée de la Bekaa, à l'est du Liban, la région de Sharhabeel, à proximité de les villes de Sidon, de Kafr Shuba, de Mansouri et de Shebaa au sud du pays. Dans une déclaration, le Hezbollah a fait état de l'usage de bombes à fragmentation par l'armée israélienne dans les bombardements ciblant les villes de Hanin et Al-Tiri. « L'armée ennemie a bombardé une zone située entre les villes de Hanin et d'Al-Tiri avec des missiles transportant des bombes à fragmentation interdites au niveau international. Nous n'avons pas du tout été surpris par ce nouveau crime barbare, qui s'ajoute à la série de crimes de l'occupation contre les peuples libanais et palestinien », a déclaré le Hezbollah.

Le Hezbollah cible des tentatives d'infiltration avec des missiles guidés

Le Hezbollah a annoncé hier plusieurs opérations contre l'armée sioniste. Outre les attaques aux missiles d'installations militaires, le Hezbollah a affronté plusieurs tentatives d'infiltration de soldats sionistes avec des tirs de missiles guidés. Ces tentatives ont commencé dans la nuit de samedi à dimanche. Le Hezbollah a déclaré avoir ciblé une «force d'infanterie de l'armée israélienne qui tentait de s'infiltrer depuis le site de Ramiya avec un missile guidé, faisant des morts et des blessés». D'autres tentatives d'infiltration ont été traitées par des engins explosifs, notamment celle de la zone de Tal al-Mudwar, dans la ville frontalière de Ramieh, au sud du Liban. Un véhicule blindé israélien a été touché par un missile guidé à proximité de la même zone, ajoute la même source. Les combattants du Hezbollah ont également affronté « à la mitrailleuse et à distance zéro » une force ennemie qui « tentait de s'infiltrer sur les hauteurs de Canaan, dans la ville de Blida au sud du Liban ». L'opération a fait « des morts et des blessés» parmi les soldats sionistes.

Al Jazeera, citant des médias israéliens, a rapporté que des hélicoptères militaires ont atterri à l'hôpital Rambam à Haïfa pour transporter les soldats blessés au Liban. L'armée israélienne a, de son côté, confirmé qu'un officier et un soldat du 9220e bataillon de la 6e brigade Etzion ont été grièvement blessés lors de combats au sud du Liban. Et selon le journal «Yedioth Ahronoth», «environ 20 soldats israéliens avaient été blessés dans 2 incidents distincts survenus dans la matinée lors de l'opération terrestre dans le sud du Liban», rapporte Al Jazeera.