Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Déplacement des réseaux et préfabrication en cours: Les terrassements de la trémie de la Pépinière début novembre

par Houari Saaïdia

Jamais un projet routier n'aura suscité autant d'intérêt chez les citoyens d'Oran que celui de la trémie de la Pépinière. Depuis les premières annonces, ce chantier polarise l'attention sur la place publique et fait l'objet d'un large suivi via les médias, les réseaux sociaux et le bouche à oreille.

Un fait d'autant surprenant qu'il s'agit en somme d'une petite opération qui de plus se rapporte à un domaine qui intéresse fort peu le citoyen lambda : les Travaux publics. Comment explique-t-on donc cet intérêt avéré du grand public pour le sujet lié au rond-point de la Pépinière, omniprésent dans les conversations de café, le social media et la rubrique locale ? Sans s'enfoncer dans des explications d'ordre sociologique, disons pour faire simple que la cause du phénomène est en grande partie liée à l'importance de ce grand carrefour à sens giratoire dans le circuit routier local, l'arrondissement de l'USTO, et celui de la zone d'Oran-Est par effet de liaison. Plus explicitement, les citoyens et plus en particulier les usagers « abonnés » des axes desservis par cet entrecroisement en sont directement concernés et, pour eux, ce projet de réalisation d'un ouvrage d'art en trémie au lieu et à la place d'un rond-point a des répercussions directes sur le train-train quotidien.

TRÉMIE DE LA PÉPINIÈRE DANS LE SOCIAL MEDIA ET LES CONVERSATIONS DE CAFÉ

Raison pour laquelle ils sont nombreux à être à l'affût de la moindre information sur l'évolution de ce projet, qui est le prélude de jours meilleurs en matière de circulation mais en même temps l'augure de jours difficiles pendant l'exécution du chantier, surtout dans le cas où celui-ci serait mal géré. C'est connu : les bouchons créent du stress et influent sur les relations à l'autre. Et si certains relativisent, d'autres vivent très mal de perdre autant de temps sur la route, coincés dans des embouteillages quotidiens. Voilà en bref ce pourquoi la plupart des gens s'intéressent à ce projet dont ils apprécient l'idée fondatrice et en saluent l'effort des pouvoirs publics auxquels ils demandent la plus grande maîtrise lors de la phase exécution. Et, jusqu'ici, les signes sont plutôt positifs. L'opération de déplacement des réseaux est en cours d'achèvement. Les concessionnaires publics de réseaux, Sonelgaz, Algérie Télécom et Seor, mettent les bouchées doubles pour délocaliser les lignes d'électricité, de gaz, de fibre optique et d'AEP.

L'entreprise de réalisation, le groupement Sapta-Sarl Piod, qui a eu depuis plusieurs semaines son ODS de démarrage des travaux, a déjà réalisé au niveau d'Alger un bon lot des éléments préfabriqués composant l'ossature en béton précontraint de la trémie. Selon le planning, les terrassements débuteront début novembre et seront exécutés avec une cadence accélérée.

PLAN DE CIRCULATION: LE PASSAGE ALTERNÉ ET DES VOIES DE DÉVIATION

Quant au plan de gestion du trafic pendant le déroulement du chantier -dit parfois plan de déviation par abus de langage- il a été déjà finalisé par le maître d'œuvre avec l'assistance du maître d'ouvrage, la DTP, et présenté récemment à la direction des Transports de wilaya. Parmi les scénarios proposés, l'aménagement d'un rond-point (à titre temporaire) à hauteur du post de la Protection civile pour rabattre le trafic de la RN11 sur l'axe desservant la Zone des sièges, l'emploi en tant que lignes et/ou boucles dérivatives de plusieurs itinéraires dont, à titre d'exemple, le boulevard des Lions. Garantir un écoulement le plus fluide possible du trafic, réduire les désagréments et les nuisances et minimiser l'impact du chantier aussi bien pour les usagers que pour les riverains. Telles sont les idées principales sur lesquelles repose le plan conçu. Il faut dire qu'un tel exercice relève désormais plutôt des automatismes pour la DTP de la wilaya d'Oran tant celle-ci cumule des expériences avérées en la matière pour avoir eu à réaliser, entre autres ouvrages, pas moins de 13 trémies à travers le réseau routier du territoire départemental, dont la majorité au niveau de la ville d'Oran. La première remarque qui se dégage à la lecture des grandes lignes du plan de déviation en question, c'est « le régime restrictif, temporaire et flexible » qui sera adopté pour la régulation du flux automobile au point du chantier.

TRÉMIE À GRAND GABARIT: LA PLUS GRANDE D'ORAN

Doté d'une enveloppe financière de 1,7 milliard de DA, pour un délai contractuel de 10 mois, ce projet qui a l'objet d'une séance présentation lors de la visite du ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, le 13 août dernier, a focalisé l'attention en raison de son caractère de priorité dans un contexte d'accentuation des problèmes liés à la circulation dans ce point noir, l'un des plus intenses et compliqués nœuds du réseau routier intramuros. Ce grand rond-point se trouve en effet à la croisée des chemins entre plusieurs directions, dont notamment la RN11 qui mène vers Arzew via Sidi El-Bachir, la section autoroutière menant vers le rond-point d'El-Morchid et le port d'Oran, la route menant vers le centre-ville de Bir El-Djir, le boulevard du Millenium, Es-Seddikia (ex-Gambetta) via les HLM, la Zone des sièges, la cité AADL USTO, entre autres axes desservis par cet immense croisement à sens giratoire. Le projet de base est conçu par la réalisation d'une trémie bidirectionnelle avec comme axe longitudinal la RN11 et avec un aménagement en surface par un giratoire. L'aménagement de ce carrefour consiste en la réalisation d'une trémie de grand gabarit en 2 fois deux voies plus un trottoir à chaque côté (partie ouverte). Ce passage inférieur permet un dégagement rapide des itinéraires principaux de surface avec une meilleure prise en charge du trafic local en surface en éliminant les principaux cisaillements et ce par l'adjonction de giratoire assurant ainsi une fluidité permanente de la circulation. La partie couverte de l'ouvrage est constituée de piédroits latéraux sous forme de L et des éléments supérieurs en forme U (Opticadres) constituant la dalle, ainsi que des murs de soutènement.