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Ghaza: L'Algérie plaide pour un cessez-le-feu «inconditionnel»

par Mohamed Mehdi

Mardi, 347e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 41.252 martyrs et 95.497 blessés, a déclaré le ministère de la Santé de l'enclave dans son rapport statistique quotidien. Le document précise que l'armée sioniste a commis 3 massacres, lors des précédentes 24 heures, faisant 26 martyrs et 84 blessés.

Hier, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que le journaliste Mohamed Abu Shawqa est tombé en martyr dans un bombardement israélien qui a visé sa maison, dans le camp de réfugiés d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza, une région soumise à d'intenses bombardements depuis la nuit de lundi à mardi.

En Cisjordanie occupée, les forces d'occupation sionistes ont pris d'assaut le domicile du secrétaire général du FPLP, Ahmed Saadat (actuellement en prison), dans la ville d'Al-Bireh, et ont procédé à l'arrestation de son épouse.

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a déclaré, dans un communiqué : «L'arrestation par l'occupation israélienne de la combattante de la liberté Abla Saadat, l'épouse du secrétaire général emprisonné, le commandant Ahmed Saadat, constitue un nouveau crime sioniste».

Le communiqué ajoute que cette arrestation s'inscrit dans le cadre d'une «politique systématique visant les dirigeants du Mouvement national et féministe et leurs familles, dans une tentative désespérée de les décourager de poursuivre leur lutte».

Mardi, le ministère de l'Éducation à Ghaza a déclaré que parmi plus de 100.000 martyrs et blessés depuis le début de l'agression israélienne, environ 11.000 sont des élèves et des étudiants, et plus de 17.000 autres ont été blessés. Le ministère a ajouté dans un communiqué que 500 écoles et universités de la bande de Ghaza ont été bombardées depuis le 7 octobre 2023.

Fin de la première phase de la campagne de vaccination contre la polio

Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), Philippe Lazzarini, a déclaré, lundi, dans un tweet sur la plateforme X (anciennement Twitter), la fin de la première campagne de vaccination des enfants de moins de 10 ans à Ghaza. «Une histoire positive rare à Ghaza : la première phase de la campagne de vaccination contre la polio s'est terminée avec succès. L'UNRWA et ses partenaires ont vacciné des centaines de milliers d'enfants, atteignant une couverture vaccinale de 90%», a écrit Lazzarini. Et d'ajouter : «Les parties au conflit ont largement respecté les différentes «pauses humanitaires» requises, montrant que lorsqu'il y a une volonté politique, l'aide peut être fournie sans interruption. Notre prochain défi est de fournir aux enfants leur deuxième dose à la fin du mois de septembre». «Si de nouvelles pauses seront nécessaires pour mener à bien la campagne en toute sécurité, ce dont les habitants de Ghaza ont urgemment besoin, où qu'ils se trouvent, c'est d'un «cessez-le-feu» maintenant», dit-il encore. Cependant, le patron de l'UNRWA reste très critique envers l'entité sioniste. Dans une autre déclaration, rapportée, hier, par Al Jazeera, Philippe Lazzarini, a déclaré qu'Israël «s'efforce progressivement d'éliminer la représentation des organisations humanitaires qui signalent les atrocités de guerre en Palestine». Précisant que les autorités israéliennes ont cessé d'accorder des visas aux dirigeants et employés des organisations non gouvernementales internationales.

Intenses bombardements sur le centre de Ghaza

Hier, l'armée d'occupation israélienne a bombardé plusieurs régions de l'enclave, mais c'est la région centre de Ghaza qui a été soumise à d'intenses bombardements qui ont commencé dans la nuit de lundi à mardi, dont un massacre de dizaines de martyrs et de blessés dans le camp d'Al-Bureij.

Vers minuit, Al Jazeera rapporte le martyr de 3 Palestiniens et plusieurs autres blessés après le bombardement d'un appartement de la rue Al-Thalatheini, dans le centre de la ville de Ghaza.

Deux heures plus tard, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté que deux autres Palestiniens sont tombés en martyrs et des blessés à la suite du bombardement aérien sur des tentes abritant des personnes déplacées dans la zone d'Al-Baraka, à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Ghaza.

A l'aube, le ciblage d'un appartement de la rue Al-Sahaba, dans le quartier d'Al-Daraj, à l'est de la ville de Ghaza, a fait plusieurs blessés. Plus loin, des raids de l'occupation ont fait exploser plusieurs immeubles résidentiels dans le quartier d'Al-Zaytoun, au sud-est de la ville de Ghaza.

En début de matinée, toujours dans le centre de l'enclave, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté un martyr et plusieurs blessés dans une frappe aérienne israélienne visant une maison à l'est du camp de réfugiés d'Al-Bureij. Des médias palestiniens ont rapporté à leur tour que les bombardements avaient visé trois maisons à l'est du camp d'Al-Bureij et que les forces d'occupation avaient empêché les équipes d'ambulances de récupérer les corps des martyrs et des blessés sous les décombres.

Le nombre des martyrs du massacre d'Al-Bureij est passé à au moins 50 victimes, entre martyrs et blessés, selon Mahmoud Basal, porte-parole de la protection civile à Ghaza, dans une déclaration à Al Jazeera. «Les estimations indiquent qu'il y a environ 50 personnes dans les maisons ciblées à l'est d'Al-Bureij. La scène est très tragique dans la zone bombardée par l'occupation aujourd'hui au camp d'Al-Bureij», a-t-il ajouté.

Selon le correspondant d'Al Jazeera English (AJE), Hani Mahmoud, «7 personnes d'une même famille» font partie des martyrs de cette attaque. «Les victimes de ce raid aérien sont des Palestiniens déplacés qui ont réussi à rentrer chez eux ces dernières semaines après que la situation à Deir el-Balah et dans d'autres zones soit devenue invivable. Ils sont retournés au camp d'Al-Bureij et c'est à ce moment-là qu'ils ont été attaqués par l'armée israélienne», ajoute Hani Mahmoud.

Le journaliste a précisé que «depuis plus de cinq heures, les ambulanciers paramédicaux sont dans l'incapacité d'atteindre le site de la frappe aérienne et de secourir les personnes toujours coincées sous les décombres».

Hier, l'armée génocidaire d'Israël a également ciblé les zones ouest de la ville de Rafah et nord-ouest de Khan Younes, au sud de Ghaza, par des bombardements aériens et de l'artillerie.

La population ghazaouie qui meurt de faim

Lundi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité sur «la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne», le Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, l'ambassadeur Amar Bendjama, a plaidé pour la nécessité d'un cessez-le-feu «inconditionnel» dans l'enclave palestinienne assiégée, soumise à une agression génocidaire sioniste depuis le 7 octobre 2023, rapporte l'APS.

«Neuf mois après la mise en œuvre de la résolution 2720 dont le but était de veiller à ce que l'assistance humanitaire puisse être acheminée sans arrêt à la population ghazaouie qui meurt de faim, nous sommes confrontés à une réalité dérangeante. La vérité c'est que le mécanisme que nous avons mis en place, même si d'un point de vue opérationnel fonctionne, n'a pas produit les résultats que nous attendions. (...) La réalité c'est que l'acheminement ou les livraisons d'aides humanitaires ont diminué de manière significative depuis l'adoption de cette résolution au mois de décembre», a-t-il déploré.

Bendjama a fait savoir, citant les données de l'ONU, que «97 camions sont entrés en décembre 2023 quotidiennement à Ghaza lorsque la résolution 2720 a été adoptée», ce qui veut dire, a-t-il poursuivi, qu'«avant l'adoption de la résolution l'année dernière, il y avait eu plus de 500 camions qui sont entrés» dans l'enclave palestinienne.

«Il ne s'agit pas ici d'un problème logistique mais d'une impasse politique, à chaque fois plus profonde (...) causée par les autorités israéliennes», ajoute M. Bendjama qui a souligné qu'un «cessez-le-feu à Ghaza n'est pas simplement souhaitable (mais) un impératif et ce, sans conditions». Il est, en outre, revenu sur une «question très inquiétante», à savoir le martyr de 6 membres du personnel de l'UNRWA) dans des bombardements. «Ceci n'est pas simplement condamnable, ceci nous rappelle à quel point les normes internationales que nous travaillons depuis longtemps à construire sont en train de s'éroder de manière dangereuse», a-t-il dénoncé.