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Echangeur Pôle Tlélat-Autoroute Est-Ouest: Projet «relégué» en termes de priorité après les nouvelles alternatives d'accès

par Houari Saaïdia

Revendiqué dès 2015 sous le sceau de l'urgence, le projet d'échangeur du Pôle urbain d'Oued Tlélat à partir de l'autoroute Est-Ouest n'est même pas une priorité désormais. S'il figure toujours dans la liste des opérations proposées en arbitrage, cet accès autoroutier est descendu d'un cran dans l'ordre d'importance. L'apparition dans l'intervalle d'autres alternatives pour rallier cette « micro-ville » nouvelle y est pour quelque chose.

Il faut revenir neuf ans plus tôt pour retrouver la première esquisse de ce projet qui revêtait alors un caractère éminemment important sur fond d'émergence des premiers jalons du Pôle urbain de Tlélat de 17.000 logements publics locatifs. Objet d'une séance de présentation au point où il devait être raccordé à l'autoroute Est-Ouest, cet échangeur en passage supérieur ne devait pas tarder à voir le jour à en juger des engagements faits sur place par le ministre des TP d'alors. Il n'en est rien à ce jour, toutes les tentatives réitérées par la DTP pour l'inscription de cette opération n'ayant pas abouti. La dernière en date faite par le biais d'un tableau synoptique récapitulant les projets proposés en arbitrage ayant eu pour cadre la visite du ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rakhroukh, n'aurait donné lieu à aucune avancée sur ce dossier, à fortiori que celui-ci a été noyé dans un pêle-mêle de propositions sans que l'accent ne soit mis sur lui. Visiblement, ce n'est plus un élément de première importance dans le schéma du secteur local des travaux publics au titre des infrastructures routières.

QUAND LE NOUVEL HÔPITAL UMC DÉBLOQUE LA SITUATION

Relégué au second plan, au même titre que son projet analogue du Pôle urbain de Misserghine via le 4e périphérique, l'échangeur desservant le nouveau grand ensemble « greffé » à la ville de Tlélat a perdu en pertinence en raison des critères de budgétisation de plus en plus rigoureux et sélectifs adoptés par le gouvernement et appliqués par le ministère des Finances. En pratique, l'entrée en jeu de nouvelles alternatives routières intégrant davantage le Pôle de Tlélat au réseau routier, à l'instar du nouveau circuit aménagé pour faciliter l'accès au nouvel hôpital d'urgences d'Oued Tlélat via la cité des 800 logements, a eu pour conséquence une régression en termes de besoin et partant d'intérêt pour le projet d'échangeur via l'autoroute d'Oran. Sur le front social, l'équation est simple : plus d'alternatives donc plus d'accessibilité et donc moins de difficulté et de réclamation. Sans pour autant être prioritaire, cette liaison directe Pôle-Autoroute reste toutefois nécessaire et à moyen terme on ne pourra peut-être pas s'en passer. Raison pour laquelle la DTP y tient toujours en la maintenant dans sa short-list d'opérations requises pour un coût estimatif de 800 millions de DA selon l'étude d'avant-projet sommaire (APS). Cela doit passer bien entendu par la réalisation d'une étude d'avant-projet définitif (APD). Si, pour cette démarche technique, le problème de couverture financière a été déjà résolu dans le cas du parc urbain de Misserghine à la faveur d'une prise en charge sur un fonds local, il n'en est pas de même pour le cas similaire d'Oued Tlélat. Et cela est de nature à compliquer la tâche. Il y a eu certes des engagements officiels pour inscrire ce projet en mode étude-réalisation.

ENCORE FAUT-IL EN AVOIR LA NOTIFICATION DE L'OPÉRATION

Plus facile à dire qu'à faire, aurait-on tendance à répliquer lorsqu'on connaît la complexité du circuit administratif-financier et la pesanteur de son action. Bien des opérations ont été annoncées imminentes via les canaux officiels mais qui ont pris des années pour voir le jour. Si tant est qu'elles voient le jour. Pour le cas de l'échangeur du Pôle de Tlélat, il faut rappeler qu'après que ce projet a fait, lors d'une visite à Oran fin février 2024, l'objet d'un engagement par le ministre Lakhdar Rakhroukh pour son inscription au titre de la LF 2025. Mais la cité nouvelle à la densité démographique assez élevée puisque son architecture est totalement en vertical -avec un noyau de plus de 17.000 unités LPL- attend toujours son propre accès. Pour se rendre à ce grand réceptacle nourri cycliquement par les vagues successives de relogement en provenance d'Oran-ville et alentours, il n'y a jusque-là qu'un seul chemin, celui desservant l'ancienne ville d'Oued Tlélat via la RN4. Un passage obligé qui asphyxie déjà le chef-lieu et rend la vie encore plus difficile pour les milliers d'habitants éparpillés dans les nouvelles cités condensées. Quand ces derniers rentrent chez eux en fin de journée, ils ne sont pas au bout de leur peine une fois l'accablant chemin RN4 parcouru, avec en plus un régime de circulation au compte-gouttes à hauteur de l'échangeur du marché de gros d'El-Kerma. Loin de là, une autre séquence du calvaire commence quelques centaines de mètres après l'entrée en ville de Tlélat via la bretelle sur la RN4.

UNE SEULE ENTRÉE / SORTIE POUR DEUX VILLES EN UNE

Car tout le monde est obligé de passer par là, alors qu'il n'est en fait pas possible, pour des contraintes intra-muros évidentes, d'opérer une quelconque réadaptation de cette rue traversière à double sens. La seule solution au problème, c'est le projet d'accès au nouveau Pôle urbain via l'autoroute Est-Ouest. Une nécessité vitale. L'étude portant sur la conception de plusieurs variantes relatives à cet accès a été pourtant confectionnée depuis fin 2016. L'étude a mis en place plusieurs possibilités de passage via la Pénétrante autoroutière d'Oran pour rallier directement le nouveau centre urbain d'Oued Tlélat. L'opération suggérée alors par les pouvoirs publics locaux, au-delà de sa pertinence, a eu l'aval du ministre des TP de l'époque. Mais, depuis, l'opération ne sera jamais enregistrée pour cause d'austérité, explique-t-on. Les choses ont relativement changé depuis peu. Et l'on se dirige vers une levée du gel sur le projet en question. Techniquement, il s'agit d'une bretelle qui aura à desservir le nouveau Pôle urbain à partir du tronçon Oran de l'Autoroute Est-Ouest. L'opération suggère la réalisation d'un échangeur et la réhabilitation d'une piste agricole sur un linéaire de 2,5 km, par le dédoublement et la modernisation de cet itinéraire situé à 750 m à l'est du tracé de la variante.