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Ghaza: La pénurie de médicaments s'aggrave

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 343e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 41.118 martyrs et 95.125 blessés, a annoncé, jeudi, le ministère de la Santé de l'enclave. La même source a ajouté que le bilan des 3 massacres commis la veille (mercredi) par la barbarie de l'armée israélienne, a atteint 34 martyrs et 96 blessés.

Le ministère de la Santé a également indiqué que les hôpitaux de Ghaza souffrent d'une «grave pénurie de médicaments», en raison du siège israélien persistant et des bombardements en cours. Selon la même source, le secteur souffre d'une «pénurie de plus de 60% en médicaments de base et de plus de 85% en médicaments spécialisés pour le traitement du cancer et la dialyse».

Le secrétaire général de Médecins sans frontières (MSF), Christopher Lockyear, a qualifié la situation humanitaire et sanitaire dans la bande de Ghaza de «catastrophique», soulignant l'absence de sécurité pour les agents du secteur de la santé dans l'exercice de leurs fonctions.

Dans une déclaration à Al Jazeera, Lockyear a affirmé que l'entité sioniste utilise la carte d'aide humanitaire comme «outil de propagande politique» et qu'il «n'autorise pas l'entrée du matériel nécessaire» dans la bande de Ghaza.

Vendredi, la Cour internationale de justice (CIJ) a annoncé que l'État du Chili a soumis une «demande d'intervention dans le procès intenté par l'Afrique du Sud contre Israël pour génocide à Ghaza».

De son côté, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albarez, a annoncé que son pays a imposé des «sanctions contre les colons violents en Cisjordanie». Lors de sa déclaration, le ministre a souligné la nécessité de «parvenir à un accord de cessez-le-feu et de libérer les détenus», affirmant également son soutien à l'UNRWA qu'il a qualifié «d'élément essentiel des secours et de la reconstruction de la bande de Ghaza». «Les avancées réalisées vers la reconnaissance d'un État palestinien sont importantes mais insuffisantes», a-t-il également ajouté.

En Cisjordanie occupée, le Club des prisonniers palestiniens a annoncé que le nombre d'arrestations depuis le début de la guerre génocidaire israélienne en cours «a atteint plus de 10.700 personnes», sans compter les arrestations à Ghaza, estimées à «plusieurs milliers».

«Les allégations contre l'UNRWA sont fausses et intolérables»

Jeudi, de nombreuses réactions ont été enregistrées suite au massacre commis mercredi contre les personnes déplacées de l'école al-Jaouni, dans le camp de Nuseirat, qui a fait 18 martyrs, dont 6 membres du personnel de l'UNRWA.

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans la bande de Ghaza (UNRWA) a déclaré, jeudi, que «les massacres incessants depuis le début de la guerre dans la bande de Ghaza, ont entraîné la mort d'au moins 220 de nos employés».

De son côté, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a affirmé que cette école de l'ONU a été transformée en un refuge où des Palestiniens désespérés recevaient de la nourriture, de l'eau et une aide médicale. Interrogé par le correspondant d'Al Jazeera English (AJE) à New York, Gabriel Elizondo, sur les affirmations répétées de l'entité sioniste des «employés de l'UNRWA faisaient partie du Hamas», le porte-parole a déclaré «qu'il n'y avait aucune preuve que ce soit effectivement le cas».

Le journaliste d'AJE affirme : «En temps normal, dans une situation comme celle-ci, le secrétaire général prendrait le téléphone et appellerait le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour discuter de la situation. Mais les deux hommes ne se sont pas parlés une seule fois au cours des 11 derniers mois». «L'ONU nous a dit que Netanyahu n'accepte aucun appel du secrétaire général», a-t-il ajouté.

Vendredi, dans une déclaration à Al Jazeera, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a estimé nécessaire que les Etats-Unis «exercent une pression sur Israël pour mettre fin à la guerre». «Nous avons demandé à Washington d'adopter une position plus ferme envers Israël pour garantir la fin de la guerre», a-t-il déclaré. «J'ai confiance dans le système judiciaire international, et la Cour internationale de justice a confirmé que l'occupation israélienne est illégale. Nous sommes témoins de l'impunité et de violations continues de la Charte des Nations unies et du droit international», a ajouté Guterres, soulignant aussi que «les allégations contre l'UNRWA sont fausses et intolérables».

En Cisjordanie occupée, l'UNRWA confirme le martyre d'un de ses employés. Il s'agit d'un travailleur des «services d'assainissement» qui a été tué, jeudi, «sur le toit de sa maison par un tireur d'élite». «C'est la première fois qu'un membre du personnel de l'UNRWA est tué en Cisjordanie depuis plus de 10 ans», a ajouté l'agence onusienne dans une publication sur X.

L'armée sioniste continue de bombarder Ghaza, du Nord au Sud

Hier, l'armée d'occupation a bombardé plusieurs régions de l'enclave assiégée. Vers 14h (heure locale), le bilan des victimes était à 16 martyrs et des dizaines de blessés depuis l'aube. Dans le centre de Ghaza, les bombardements israéliens ont fait au total au moins dix martyrs. Une première attaque, contre trois maisons du camp de Nuseirat, survenue peu après minuit, a fait 8 martyrs et 28 blessés, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. Le second bombardement sur Nuseirat, visant une maison, a fait 2 martyrs et 10 blessés, a ajouté le journaliste.

Ghaza-ville a été soumise, hier, à trois bombardements aériens. Peu après minuit, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté des victimes dans le ciblage de l'entrée de la boulangerie Al Sultan, dans la rue Al-Thalatheini.

Le journaliste a ajouté, plus tard, qu'un raid israélien avait visé les environs de la mosquée Salah al-Din, dans le quartier de Zaytoun, au sud de la ville de Ghaza, suivi quelques heures plus tard, par une autre attaque contre une maison proche du centre de santé Shuhada al-Zaytoun dans la ville de Ghaza.

Au Nord de Ghaza, c'est une maison dans la zone d'Al-Faluga, dans le camp de réfugiés de Jabaliya, qui a été visée par un bombardement.

Au Sud, les chars israéliens ont ciblé à nouveau la région d'Al-Mawasi, à l'ouest de la ville de Rafah, avec des tirs d'artillerie et de mitrailleuses, faisant plusieurs blessés.

Le Hezbollah cible des bases militaires sionistes

Au nord de la Palestine occupée, le Hezbollah libanais continue, depuis le 8 octobre 2023, à cibler des installations militaires et des regroupements de soldats de l'armée sioniste. Hier, des dizaines de missiles ont été lancés sur différentes régions de cette partie colonisée du territoire palestinien, notamment dans al-Djalil al-A'ala où les sirènes ont retenti.

Dans plusieurs communications, le Hezbollah a annoncé le bombardement de la «principale base de défense aérienne Commandement du Nord, dans la caserne de Biriya» avec des «roquettes Katioucha, ainsi que «la base de Viloun au sud-est de Safed et le site de Bayad Blida avec de l'artillerie et des essaims de drones», confirmant avoir fait des morts et des blessés, et d'avoir ciblé le site de Birkat Risha, avec des «armes appropriées», ce qui a provoqué «l'incendie d'un véhicule et fait des morts et des blessés».

Le journal Yedioth Ahronoth a rapporté une «coupure d'électricité dans les quartiers de la ville de Safed et dans les zones voisines à la suite d'une attaque de missile en provenance du Liban». Le journal ajoute que des «missiles intercepteurs ont été lancés dans le ciel de Safed et dans les zones du nord d'Israël après le lancement des missiles».

La même source a confirmé que de «vastes incendies ont éclaté à proximité de la ville de Safed et de la forêt de Biriya.