La fontaine publique d'Aïn El-Djenane a été asséchée au
plus grand dam des habitués de cette source légendaire, située en plein cœur de
la ville de Tiaret. Fermée depuis plus de cinq années avant d'être ouverte mais
avec une eau non potable, Aïn El-Djenane
a été asséchée et il ne reste plus qu'un mince filet, pas de quoi remplir un
seau de 10 litres en moins d'une demi-heure. Durant la crise d'eau qu'a vécue
la ville de Tiaret, ces derniers mois, cette fontaine publique a été d'un grand
secours pour la population. Polluée par la main coupable de l'homme, la
décision de fermer la source a été prise après les analyses physico-chimiques
effectuées par l'institut Pasteur, révélant une teneur élevée en nitrate. Un
dénitrificateur devait être installé avec des bassins de récupération d'eau,
mais ce travail n'a jamais été effectué. Fermée à plusieurs reprises depuis le
début des années 2000, la source d'Aïn El-Djenane, un monument chargé d'histoire et l'une des
armoiries les plus en vue de l'antique Tingartia, est
d'abord victime de la main coupable de l'homme à cause du déversement de
déchets organiques en amont de la source. En 2000, l'on se souvient que la contamination
de la source, à cause d'un phénomène de cross-connexion, avait envoyé à
l'hôpital plus de 500 personnes dont trois y laisseront la vie. « Pourquoi
cette fontaine a été asséchée, qui a détourné son débit », s'interroge, l'air
dépoté, un septuagénaire attendant son tour pour remplir un petit jerrycan, de
5 litres. Une ébauche de solution avait été trouvée durant l'automne de 2017
par le wali de l'époque qui a décidé de remplacer l'eau de la source par un
forage. Ainsi, pour préserver la santé des citoyens, le premier responsable de
la wilaya avait instruit le directeur des Ressources en eau afin de procéder au
forage d'un puits pour alimenter la source d'Aïn El Djenane. Le souvenir douloureux du début des années 2000
quand plus de 2000 personnes avaient été contaminées (dont un décès) par l'eau
de la source polluée, et plusieurs responsables de l'époque sanctionnés, est
persistant.