Lorsque Abdeldjil Benosman se met à raconter sa passion du volley-ball, lui si pondéré d'habitude soudainement devient intarissable. Cet éducateur dans l'âme qui déteste se mettre en avant est sur le terrain depuis maintenant quatre décennies et a formé des générations de jeunes athlètes. D'ailleurs on le présente volontiers comme le père du volley-ball féminin à Tlemcen, sa ville natale. Son travail et sa persévérance ont fini par être récompensés cette fin de saison : l'équipe de volley-ball féminine minime du WATlemcen qu'il coache vient de réaliser le doublé: elle a été sacrée championne d'Algérie ce mardi 23 juillet en battant le MBBéjaïa (par 3 sets à zéro) après voir gagné, il y a une semaine, la Coupe d'Algérie face aux six du WABéjaïa (3 sets à 1). «Cette consécration que d'aucuns jugeraient tardive est le fruit d'une longue expérience et l'aboutissement d'un projet autour d'une équipe qui a débuté en 2021, et c'est donc après trois ans de travail acharné que nous récoltons aujourd'hui les premiers lauriers», nous confie l'heureux entraîneur.

«Il a fallu au tout début relever le défi en entamant une prospection de jeunes athlètes répondant aux critères exigés par la discipline, notamment un gabarit adéquat, en plus du fait que ces jeunes athlètes devaient être prêtes à s'entraîner trois fois par semaine, bien sûr en fonction de leur emploi du temps scolaire.»

«Il n'est pas nécessaire de s'appesantir ici sur les différents problèmes qu'on a eu à surmonter, comme le manque de moyens qui aurait pu compromettre nos ambitions, la confiance des familles qu'il a fallu gagner, un environnement circonspect qu'il a fallu gérer», précise presque en catimini notre interlocuteur. «Ce succès (comme n'importe quel succès) a nécessité un engagement sans faille de tout un groupe. Je tiens en particulier à rendre hommage à ma collaboratrice Aïssani Souad, une ex-volleyeuse internationale pour tous les efforts consentis. Le sport, c'est un peu comme la vie. On se bat avec les moyens de bord. On ne gagne pas à tous les coups. Mais l'essentiel est de ne jamais renoncer à ses idéaux et de ne jamais céder à l'adversité.» «En une quarantaine d'années de pratique du ballon volant, j'ai vu des jeunes filles minimes persévérer dans leur carrière et briller en catégorie senior, comme j'ai vu des jeunes adolescentes qui étaient naguère mes élèves, une fois devenues mamans transmettre leur passion du volley-ball à leurs propres filles et venir les inscrire au club. Toutes ces gamines, au fil du temps, ont été un peu mes propres enfants», avoue gentiment Abdeldjil Benosman. «Et chaque fois qu'elles ont remporté une victoire, c'est dans leurs yeux remplis de joie, de fierté et de reconnaissance que j'ai décroché mes plus belles récompenses.» Bravo coach!