|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Contrairement aux idées
reçues, la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) est plus importante au
sud qu'au nord du pays. Elle est de 35% au nord du pays, alors qu'au sud, la
prévalence tourne autour de 65%. C'est ce qu'a affirmé, le Pr Leila Manamani, chef de service de cardiologie au CHU de Annaba.
Dans une déclaration faite au « Le Quotidien d'Oran », en marge de la tenue d'un symposium organisé par les laboratoires Tabuk, à l'hôtel Aurassi, sur « la première trithérapie contre l'hypertension produite en Algérie », le Pr a affirmé que les cas d'hypertension artérielle au Sud sont importants. Elle précise qu'au début, tout le monde pensait que la prévalence des HTA au sud du pays n'était pas si différente du nord, on parlait d'une prévalence de 35% au nord et de 45% au sud du pays. Mais quand l'étude Oasis a été faite, «il s'est avéré que la différence est beaucoup plus importante, dépassant les 60% au Sud ». Elle dira, qu'au début, les spécialistes pensaient que la consommation de l'eau légèrement salée dans ces régions arides serait à l'origine de cette prévalence importante. Mais une deuxième étude réalisée à El-Menia, une oasis connue pour la faible teneur en sodium de son eau contrairement au reste du Sahara, a prouvé le contraire. Le Pr Manamani a affirmé que les résultats de l'étude ont démontré que la prévalence à El-Menia est assez élevée, au même titre que le reste du Sahara. Et d'affirmer que ces résultats ont poussé les spécialistes à faire d'autres études, mais cette fois auprès des nomades qui ont gardé leur mode de vie basé sur les déplacements et sur d'autres qui se sont installés dans les villes. Les résultats de l'étude ont démontré que la prévalence des HTA chez les nomades est moins importante que celle enregistrée chez les nomades sédentarisés. En précisant que certains se sont même basés sur le patrimoine génétique commun des gens du Sud qui est légèrement différent des populations du Nord. Mais, souligne-t-elle, toutes les études menées n'ont pas défini clairement quels sont les facteurs déterminants justifiant cette prévalence assez élevée. Mais une chose est sûre, la sédentarité des gens du Sud serait un facteur de risque. Pour le Pr Manamani, la formation du personnel médical est primordiale dans la réussite du dépistage précoce et la sensibilisation. Elle a ainsi recommandé un examen systématique de la tension artérielle, par l'ensemble des intervenants, généralistes ou spécialistes (pas seulement les cardiologues). Ainsi qu'une formation continue des médecins généralistes, pour s'imprégner des nouvelles études et des recommandations de l'OMS en matière de prévention et la prise en charge des hypertendus. Elle dira qu'il faut inciter les gens à prendre leur tension artérielle à partir notamment de 40 ans pour diagnostiquer précocement des cas d'hypertension. Ce symposium a regroupé plus de 250 cardiologues venus de tout le territoire national. |
|