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Puis
16 ans de socialisme ont suivi jusqu'à la mort du président Boumédiène
en 1978. Puis vint l'ouverture économique et politique avec le président
Chadli, ce qui ne s'est pas fait pas uniquement en Algérie. La Chine passe à
l'économie socialiste de marché avec l'arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir,
devenu le numéro 1 de la République populaire de Chine, en décembre 2018. Puis
vint la déstabilisation de l'Algérie au double plan politique et économique. Le
contrechoc pétrolier de 1986 qui éreinte l'économie algérienne et la poussée de
l'islamisme qui avait le vent en poupe sous la férule du duo géostratégique
«Etats-Unis et Arabie saoudite». Deux puissances qui voulaient endiguer la
poussée soviétique au Moyen-Orient.
Cette poussée islamiste conjuguée à l'affaissement économique va faire des ravages sur le plan politique, économique et socioéconomique. Si l'Algérie enregistre des avancées démocratiques considérables et uniques dans le monde arabe, en 1989 suite aux événements sanglants d'octobre 1988, et se convertissant au multipartisme, elle le paiera très cher avec la décennie noire. Les islamistes et les hordes sanguinaires qu'ils vont constituer, après leur éviction par l'Armée nationale et populaire en janvier 1992, suite à l'annulation des premières élections législatives libres et pluralistes, vont faire payer cher à ce peuple algérien qui pourtant a voté pour eux. Il est évident que, comme toujours, comme durant la guerre contre la France, le peuple algérien, pacifique et digne devant l'histoire, ne courbera pas l'échine devant les islamistes pour qui la démocratie est impie et qu'ils ont voulu rétrograder le peuple algérien 14 siècles en arrière, au temps du prophète Mohammed (QSSL). Alors que les nations aujourd'hui sont à l'ère nucléaire, des armes qui peuvent en quelques minutes (de l'ordre de 20 à 30 minutes du lancement de missiles balistiques intercontinentaux) raser des villes entières, des mégapoles comme New York, Washington, Moscou, Pékin, Paris, Berlin, Tokyo...). Et surtout que ces armes sont en permanence pointées aujourd'hui sur ces villes, dans le cadre du principe de la «destruction mutuelle» entre les grandes puissances. Alors qu'aussi des hommes ont marché sur la Lune, et des stations internationales et des satellites sont mis en orbite dans l'espace, tournant autour de la Terre, les islamistes ont voulu ramener le peuple algérien au temps du «sabre» comme d'ailleurs le sont le peuple d'Arabie saoudite, une monarchie absolutiste. Une déconnexion complète avec la réalité du monde. Cependant comme nous aurons à le développer, l'avènement de l'Arabie saoudite et d'Israël à la première moitié du XXe siècle relèvent de forces herméneutiques de l'Esprit dans l'Histoire, qui ont joué un rôle «essentiel» dans la marche de l'humanité dans l'histoire». Évidemment cela peut être perçu comme incompréhensible, mais c'est ainsi aux Forces qui gouvernent le monde. Cette avancée des grandes puissances laissent loin l'Algérie, qui est une nation jeune et n'a que 57 ans d'existence, cependant a une fenêtre sur l'Europe à travers la mer Méditerranée. Ce qui est prometteur. Les peuples influent sur les peuples, une «Loi de la nature». Un proverbe arabe qui dit : « Fais comme ton voisin ou alors change la porte de ta maison», par extension : change de voisinage. Cette décennie noire dépassée, arrive celui qui était censé être l'homme providentiel qui devait «sauver» l'Algérie de la crise économique qui arrivait à grands pas. En 1998, éclatait de nouveau un contrechoc pétrolier, le prix du baril de pétrole est descendu à 10 dollars, c'est le deuxième contrechoc pétrolier. Un danger planait sur l'Algérie. Endettée, une économie convalescente, des nuages sombres apparaissaient risquant de remettre en question toutes les avancées économiques et sécuritaires dans la lutte contre le terrorisme islamiste. C'est ainsi que le président Amine Zéroual qui a joué un rôle central dans la stabilisation politique nationale durant les années de guerre fratricide céda la magistrature suprême à Abdelaziz Bouteflika, censé «ami» des monarchies arabes, et pouvait apporter les dollars qui sauveraient l'Algérie d'une deuxième crise politique et économique, voire une rechute dans la décennie noire. Et la réalité est là, ce n'est pas Bouteflika qui a apporté les dollars dont l'Algérie avait affreusement besoin mais «l'Esprit du Monde qui, en réalité, a toujours soutenu l'Algérie», depuis sa guerre contre la France occupante, son indépendance jusqu'à ce rendez-vous crucial dans l'histoire, en 1999. C'est Bush junior, par l'intercession de l'Esprit du Monde, qui, dans sa guerre contre le terrorisme islamiste suite aux attentats du World Trade Center, le 11 septembre 2001, viendra au secours de l'Algérie, en faisant grimper le prix du baril de pétrole à des sommets, jamais atteints dans l'histoire. Cette hausse du prix du baril de pétrole durera presque une décennie et demie, jusqu'en 2014. Bien sûr l'arrivée de Bouteflika entre comme signe du destin que commande l'Esprit du Monde. Précisément, il apportera deux avancées au peuple algérien, d'abord la «Concorde civile» et ensuite une «prospérité» à l'économie et au peuple algérien. Il faut rendre à César ce qui appartient à César et au peuple ce qui appartient au peuple. Bien sûr, il ne posera pas les bases d'une économie compétitive qui restera toujours rentière, et là ce n'est pas le président qui commandera la destinée de l'Algérie mais ses cadres, ses experts au sommet, et tout le peuple algérien, et surtout «Celui qui règle le monde, c'est-à-dire l'Esprit du monde, Dieu». Ce qui nous fait dire que tout ce qui survient sur la Terre a un sens. Que si le président algérien Abdelaziz Bouteflika était entouré de prédateurs qui avaient les dents longues et qui ont dilapidé une partie importante de la richesse nationale, c'est que c'était «nécessaire» en regard de l'histoire. S'il n'y avait que de petits prédateurs, l'Algérie n'aurait pas avancé, il n'y aurait pas eu de Hirak, ni de cette formidable force populaire qui s'est soulevé un certain jour de février et a rebattu les cartes politiques de la nation. L'Algérie alors aurait stagné dans la «médiocrité». Donc herméneutiquement parlant les prédateurs aux dents longues qui ont dilapidé les richesses de la nation ont été «nécessaires» pour le réveil du peuple algérien. Et que fait le Hirak algérien, il veut «réparer» la «machine nationale» qui est grippée ou du moins fonctionne mal au triple plan politique, économique et social. Et le peuple algérien avec son armée qui comme toujours lui est indéfectible, et il ne faut pas se fier aux apparences, l'Armée nationale populaire est, par son sigle, «populaire». Et donc elle a pour mission de protéger son peuple et ne peut ne pas protéger ce peuple magnifique dont elle est issue, de ce peuple vaillant car ses qualités aujourd'hui, reconnues par tous et donc mondialement, lui viennent de l'Esprit qui préside aux destinées du Monde. Et que l'Armée décide aujourd'hui de tenir des élections présidentielles le 12 décembre 2012 et que le peuple qui marche chaque vendredi refuse ces élections ne peut être que positif en soi. Pourquoi ? Pour la simple raison que si les élections présidentielles sont un succès et apportent la sérénité, il est évident que le peuple qui refusera et ne se pliera pas, mais luttera pacifiquement pour «dégripper» la machine politique, économique et sociale de la nation. Et si dans les mois qui suivent, le peuple hirakiste qui a une âme et un cœur qui bat pour la nation, et qui constate des progrès dans la marche de la nation, il est certain que le peuple y adhèrera. L'essentiel pour lui, «que la marche de la nation algérienne prenne véritablement une trajectoire de progrès, qu'elle soit dans la difficulté avec la crise économique mondiale, et la baisse inexorable des réserves de change, ou qu'elle soit dans la prospérité». C'est cela qu'il faut comprendre dans le rendez-vous des présidentielles du 12 décembre 2019. Si des difficultés apparaissent le 12 décembre 2019, ce ne sera alors qu'un contretemps, la marche de la nation continuera d'avancer, et elle avancera sûrement, et positivement. Pourquoi ? Pour la simple raison que, dans les deux cas, le peuple algérien a dit définitivement «non aux prédateurs de la nation», et que tout prédateur quel qu'il soit est appelé à rendre des comptes. Ce processus au final n'est que naturel. Le peuple ne demande que ce qui est naturel, moral et auquel tous les peuples aspirent. Précisément, cette marche du peuple algérien n'est pas nouvelle, les peuples d'Europe, d'Amérique et d'Asie sont passés par là, bien avant lui. Et toutes ces marches vers le progrès démontrent si besoin qu'il y a un Esprit du Monde, que, comme les autres peuples, le peuple algérien y est aussi «prédestiné» au progrès dans son histoire, qu'il sera inévitablement récompensé par l'Histoire. Parce que le peuple algérien «fait» l'histoire, et comme le dit Hegel, l'Esprit du monde ou l'Histoire «fait» aussi son histoire. Et tout relève de quelque chose qui est en rapport avec l'Eternel, donc Dieu, dont nous ne savons rien. Mais Lui nous Sait. Enfin, pour terminer, énonçons un passage du philosophe allemand qui clôt le texte sur «Grandeur et décadence des peuples» : «L'Esprit est essentiellement résultat de son activité, son activité, c'est le dépassement de son immédiateté, la négation de celle-ci et le retour en soi. L'Esprit est libre. Réaliser son être est le but que l'Esprit universel poursuit dans l'histoire universelle. Se connaître soi-même est son œuvre, et cette œuvre ne s'accomplit pas d'un seul coup, mais graduellement, par étapes. Chaque nouvel Esprit populaire déterminé représente une nouvelle étape du combat par lequel l'Esprit du Monde conquiert sa conscience et sa liberté. La mort d'un Esprit populaire est passage à la vie ; ce n'est pas comme dans la nature, où la mort d'un être appelle à l'existence d'un autre être identique. L'Esprit du Monde s'élève, des déterminations inférieures, à des principes et à des concepts supérieurs à une présentation plus développée de son idée». Donc, il faut comprendre la pensée de Hegel qui énonce que «chaque peuple a fait mûrir un fruit» et pourquoi il y a dépassement dans la corruption qui a germé dans ce fruit parce que cela devait être pour aller à l'étape historique suivante. Et c'est ce qui s'est passé pour l'Europe dans grandeur et décadence. Une grandeur qui a permis à l'Europe de «s'affirmer» sur le monde suivie de la décadence qui était «nécessaire» parce que l'Esprit européen s'est dilué dans la négation en cherchant plus et créant la discorde entre les puissances en son sein. De même pour l'Algérie, la grandeur après l'indépendance s'est suivie de la décadence qui était «nécessaire» parce que l'Esprit du peuple s'est dilué dans la négation d'un système politique qui n'a cherché à la fin que les intérêts privés au détriment du peuple. Et de la décadence s'en est suivie la réaction du peuple algérien qui n'était pas attendue (Hirak) mais relevait de l'Esprit du Monde, comme le dit Hegel, par lequel Celui-ci conquiert sa conscience et sa liberté à travers ce monde qu'Il a créé, qu'Il le fait toujours évoluer, l'organisant toujours plus parce qu'Il est le Garant de sa Création. Et cette conquête et liberté de l'Esprit du Monde passe aujourd'hui par ce mouvement du Hirak du peuple algérien. Et nous y sommes aujourd'hui dans ce processus qui est divin. Qui ne peut être expliqué par l'homme, parce que l'homme lui-même est «créé» et «existé» et ne peut aller au-delà de ce que lui «circonscrit» l'Esprit du Monde. *Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective |
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