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Plus que par le passé,
l'impossible maîtrise des prix, non seulement des fruits et légumes mais
également de beaucoup d'autres produits alimentaires, reste évidente, défiant
toute logique et toute autorité malgré les promesses de prise de dispositions
émises par les pouvoirs publics chargés de la question.
Les assurances du ministre du Commerce garantissant une stabilité des prix par, notamment, les importations, les contrôles plus efficaces et autres moyens pour mettre fin à cette situation pénalisante pour le porte-monnaie des citoyens restent sans effet au quinzième jour de ce mois sacré et la spéculation continue de sévir. Et en réalité, cette situation est-elle propre au mois sacré ? Il y a lieu d'en douter puisque nous la retrouvons à longueur d'année bien que par à-coup et quelquefois à un degré légèrement moins accentué. En l'absence de mécanismes fiables et efficaces capables de juguler tout dépassement et de volonté réelle de protéger le consommateur en appliquant la loi dans toute sa rigueur, la situation ne s'améliorera pas et nous assisterons à des dépassements qui se répéteront tous les jours que Dieu fait. Il est certain que nous continuerons à voir les choux et choux-fleurs, les artichauts et autres fenouils présentés et pesés avec une queue plus grande que le fruit pour les premiers et des tiges de 20 centimètres et plus pour le dernier ; et de ce fait, le client paiera 2 à 3 fois le prix affiché, pendant que l'on persiste à permettre que la crédibilité de l'Etat soit foulée au pied. Il fut un temps et même aux premières années d'indépendance avant la fermeture des marchés de gros, où les contrôles de toutes ces anomalies étaient réglés au niveau de ces marchés avant la pesée. En ces temps-là, les patates ne sont pas pesées avec une tonne de terre autour et les tiges des artichauts ne dépassaient pas la poignée d'une main. En ce temps-là, on obligeait les parasites à respecter clients et Etat. Aujourd'hui, et à longueur d'année, bien qu'on mette à contribution plusieurs ministères, l'on n'arrive pas à maîtriser cette question de pénurie et de hausse vertigineuse des prix ou encore celle de la qualité des produits. Le citoyen continue de payer le produit et ses déchets au prix fort, au mépris de toutes les règles. Pour revenir aux prix pratiqués aujourd'hui, il suffit de prendre son couffin et d'aller au marché pour tenter de faire ses emplettes pour constater qu'en dehors de produits qu'on refuserait de donner à son chien ou à son cochon pour ceux qui en ont, donc impropre à la consommation, les autres sont inabordables. A titre d'exemple, et toujours concernant les prix pratiqués sur les différents étals, la tomate est cédée à 170 et 180 dinars, les carottes sont au même prix, les haricots verts entre 250 et 350 dinars, le prix des courgettes se balade entre 100 et 130 dinars, les poivrons sont à 150 dinars, les pommes localement produites, qui se vendaient à 120 et 130 dinars, sont exposées à 370 dinars et plus, les pêches se vendent à plus de 300 dinars, les nèfles à plus de 130 dinars, etc. Quant aux viandes, qu'elles soient blanches ou rouges, elles connaissent des hausses aussi significatives puisque le prix du poulet a dépassé la barre des 360 dinars et les viandes rouges, le poisson et jusqu'à la sardine, poisson du pauvre, sont inabordables comme à l'accoutumée et ne sont pas pour les simples citoyens. L'autorisation d'importation des viandes et les facilitations octroyées aux importateurs pour soulager les ménages et juguler cette frénésie n'ont aucunement atteint leurs objectifs et ont plutôt profité aux profiteurs pendant que les services concernés par les contrôles ne sont d'aucune efficacité puisque les prix, qui ne devaient pas aller au-delà de 700 dinars chez le boucher du coin, par conséquent au détail, sont presque les mêmes que ceux de la viande locale, c'est-à-dire 1.300 et 1.500 dinars le kg. Quant au sachet de lait à 25 dinars qui reste une denrée rare, tu peux attendre. Il est vrai qu'en haut, on ne consomme pas le contenu merdique de ces sachets contenant plus d'eau que de poudre de lait mais prisés par le petit peuple qui s'en contenterait bien. Entre-temps et pendant que le citoyen se fait gargariser par les belles paroles des différents ministres concernés et ne sait plus vers quel saint se tourner, les spéculateurs et autres profiteurs se remplissent les poches et défient toutes les autorités qui, à chaque fois, par naïveté, incompétence ou inconscience et laisser faire, leur font des cadeaux inespérés. Cette situation anarchique persistera et se perpétuera tant que nos marchés ne seront pas structurés d'une manière idoine et que de véritables gestionnaires ne seront pas désignés à leur tête pour les organiser en vertu d'une politique claire, régie par des lois précises qui doivent être appliquées avec toute la rigueur nécessaire. Et la prétendue loi du marché, derrière laquelle se cachent les voleurs et les incompétents, ne peut et ne doit se substituer à celle de l'Etat censé protéger ses concitoyens des pratiques mafieuses des suceurs de sang. |
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