Avec plus de 549.000 ha de couvert végétal dont 211.000 ha de patrimoine forestier et de maquis, le reste étant constitué de nappes alfatières, la wilaya de Tébessa semble bien lotie en couverture naturelle, selon les responsables de la Conservation des forêts. Une richesse naturelle protégée, d'après un programme d'action s'articulant principalement autour de la lutte contre la désertification, l'extension et préservation du patrimoine forestier. Le programme «Tuphimo» à pour objectifs la création d'emploi à travers des entreprises de tâcherons pour l'entretien des espaces verts en milieu urbain, la lutte contre l'érosion des sols, la prévention contre les inondations et les feux de forêts. Par les chiffres, le programme concerne une vingtaine de communes et 125 projets de corrections torrentielles, de brise-vent et autres travaux sylvicoles. Selon Nacereddine Kechida le conservateur des forêts, ces derniers s'ouvrent également sur leur environnement économique, sur des projets d'investissement «mais surtout pas au détriment du patrimoine forestier», avertit-il en faisant allusion à certains projets de tourisme qui, pour lui, devront mettre des correctifs pour ne pas porter atteinte aux sites naturels dans lesquels ils seront implantés, des aires de détente au col Gaâgaâ et dans la forêt de Taga, dans la commune d'El Houijbet.

Le secteur des forêt agit aussi en fonction d'un certain nombre de projets inscrits dans le cadre du programme de proximité de développement rural intégré (PPDRI) et dont l'objectif est d'améliorer les conditions de vie et le renouveau du monde rural, programme destiné, notamment aux populations riveraines des massifs forestiers. Les bénéficiaires (903), soit près de 3.000 ménages, ont pu accéder aux aides directes, avec la possibilité de création d'unités d'élevage ou d'apiculture ou de plantation d'oliviers. Par ces actions, la Conservation des forêts vise à impliquer davantage les ruraux à mieux gérer les espaces naturels en étant les premiers intervenants pour leur protection.

Enfin, le projet de l'étude pour la relance du gigantesque barrage vert refait surface. Cette barrière naturelle aura comme principale mission de se dresser devant l'avancée inexorable du désert et ses effets dévastateurs. La wilaya de Tébessa en a eu pour son compte, puisque près de 28% de son territoire est affecté, conséquence la sécheresse cyclique qui s'y est installée depuis quelque temps déjà, menaçant sérieusement les réserves en ressources hydriques, animales et végétales.