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Au milieu de
l'année 2014, le «Quotidien d'Oran» publiait ma contribution relative à
l'histoire du CHUO depuis la pose de la première pierre en tout début de
l'année 1878 jusqu'à nos jours.
Je conclurai ma contribution en écrivant que cet hôpital, malgré la vétusté de nombreux pavillons et des problèmes liés étroitement à la crise de notre système de santé, a rempli honorablement ses missions de soins, de formation et de recherche. L'ouverture de l'EHU, lequel aurait dû se développer en complémentarité avec le CHU, a relégué ce dernier au second plan. Ainsi, le CHU a été amputé de trois spécialités importantes, la chirurgie vasculaire, celle cardiaque et la néphrologie, nécessaires pour qu'il soit complet dans ses missions, au profit de l'EHU. Cette apparence de relégation au second plan, le manque d'un projet de développement cohérent, auxquels s'ajoutait l'instabilité au niveau de l'administration par «la valse» des directeurs généraux et sous-directeurs, ont entraîné chez les personnels un sentiment d'abandon, même s'ils ont continué à mettre le malade au centre de leurs préoccupations. Je titrai une autre contribution parue dans le même journal au milieu des années 2000, «Sauvons notre hôpital». Dix années après, cet appel a-t-il été enfin entendu ? Par honnêteté, j'apporte mon témoignage pour compléter l'histoire actuelle du CHU. L'actuel Directeur Général, M. Bouhadjar Benali, est installé en janvier 2014. A sa première réunion avec le conseil scientifique, il déclare avec beaucoup de conviction «je me suis fixé comme mission principale de redresser et redorer le blason du CHU. Quelles qu'en soient les difficultés, je m'engage à relever le défi». Je me souviens des réactions allant du scepticisme à l'engagement moral en passant par «le wait and see». Dès les premiers mois de l'année 2014, l'on constate l'installation de certains chantiers dans des structures d'hospitalisation ou dans des espaces libres ou qui ont nécessité la démolition de certaines anciennes structures. J'avais été invité à suivre la visite d'inspection de M. Boudiaf, ministre de la Santé, le dimanche 31 mai 2015, et c'est là que j'ai palpé la réalité des changements, en constatant la modernisation radicale de certaines vieilles structures et l'avancement de certains chantiers, lesquels, finis, permettront une humanisation de la prise en charge des patients et les feront bénéficier de soins de haut niveau, avec des équipements modernes. Il en a été ainsi des services de psychiatrie, de neurochirurgie et ORL (lesquels menaçaient ruine, il y a peu de temps), la neurochirurgie et la radiothérapie. Mais pour reconstituer le puzzle de cette évolution positive, et en saisir toute l'importance, je me suis plongé dans le projet du plan d'action 2015. En l'étudiant, l'on se rend compte qu'il s'agit d'un plan cohérent prenant en compte toutes les carences matérielles du CHU. Au plan de réhabilitations, il s'agit pas moins de 10 structures, dont la presque totalité du programme est réalisée. Au plan de création de nouvelles structures remplaçant celles vétustes, il s'agit des services des maladies infectieuses (40 lits) à l'ex-«garnison», de la chirurgie plastique et des brûlés, et des UMC. Le 3e niveau du plan est l'érection de nouvelles structures, notamment l'extension du service de radiothérapie et d'un nouveau service de réanimation pédiatrique (38 lits) et celui des urgences pédiatriques de 12 lits, dont les chantiers sont bien avancés. Aussi au cours de cette année 2015, le CHU a récupéré les deux services, dont il a été amputé, la néphrologie et la chirurgie vasculaire. Et l'on verrait la création de 4 pôles hospitaliers, cœur et vaisseaux, neuroscience, appareil locomoteur et génie biologique. Il faut signaler que, dans le cadre de la modernisation, un vaste projet médical sera lancé au cours de cette année par la restructuration du CHU. Ce projet est retenu par M. le Ministre de la Santé. Il s'agira de créer de nouveaux pôles: digestif, céphalique, anesthésie réanimation et douleur, voies respiratoires, et urologie. Ainsi, dans le cadre de cette restructuration, on parlera plus de pôles médicaux par spécialité plutôt que de services. Ceci permettra une meilleure rationalisation de l'utilisation des équipements et de la budgétisation. Ce plan d'action comporte un important programme d'acquisition et de renouvellement des équipements, notamment l'imagerie (le Scan et l'IRM sont fonctionnels), l'exploration biologique, ceux des blocs opératoires et d'anesthésie et de réanimation. Surtout le développement dans l'ensemble des services de chirurgie de la cœlioscopie et de l'endoscopie interventionnelle. Enfin le CHU verra avant la fin de l'année la relance de la greffe rénale et le lancement de l'autogreffe de la moelle osseuse. En cette année de la mise en application du plan national cancer 2015-2019, le CHUO s'est investi pleinement. D'abord, la réhabilitation de l'ancien service de radiothérapie, l'extension du service par l'installation de deux bunkers avec deux accélérateurs et un Scan simulateur. La création de deux laboratoires: Immunologie et biologie moléculaire. Celui-ci est important pour l'évaluation des indications de la chimiothérapie ciblée. Enfin la réactivation du service de médecine nucléaire. Mais aussi, au plan organisationnel, l'installation d'un comité cancer, la mise en route du suivi des malades cancéreux à domicile et le lancement des réunions de concertation pluridisciplinaires, sans lesquelles la prise en charge du patient restera anarchique. En plus de cette restructuration de l'établissement, le plan 2015 a allégé le flux de voitures à l'entrée et la sortie de l'hôpital par l'ouverture de 3 nouveaux accès (portes maternité, Glattard et UMC). L'on ne peut conclure sans donner l'activité du CHU pour l'année 2014 par ces quelques chiffres ? Nombre d'admissions 103.503 ? Nombre de journées d'hospitalisation 272.507 ? Consultations spécialisées 330.948 ? Consultations d'urgence 218.386 ? Actes opératoires 20.277 Cette contribution a pour seul objectif, de témoigner de cette mue du CHUO et souhaiter que les citoyennes et les citoyens constatent d'eux-mêmes, l'évolution positive de notre hôpital. Cela ne s'est pas fait par le miracle d'une baguette magique, mais par une volonté sans faille de l'administration et l'adhésion des personnels. Rendons à César ce qui appartient à César, en rendant hommage d'abord à la jeune équipe de la DMM, que l'on rencontre à n'importe quelle heure sur le terrain, puis au Directeur Général, pour son volontarisme, mu par une conviction inébranlable en la réussite du plan 2015. Enfin ce plan 2015 ne pouvait être mis en branle sans l'appui moral et financier de M. Boudiaf, ministre de la Santé, qui, ayant été wali d'Oran, connaissait mieux que quiconque les problèmes du CHUO, et voulait au-dessus de tout, sa réhabilitation pour le renforcement de la santé publique. Enfin je soulignerai avec force la nécessité d'une stabilité de l'administration et la mobilisation de l'ensemble des personnels et surtout de ceux qui ont la charge de la gestion du service, les médecins chefs, pour que notre CHU retrouve son aura qui a été sienne depuis l'indépendance. |