Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

La réponse forte

par Abdelkrim Zerzouri

Dans un contexte politique marqué par un activisme sans précédent de l'extrême droite française, qui ne met aucun frein à ses attaques contre l'Algérie, le ton est resté jusque-là réservé au sein de la classe politique algérienne. Il y a eu des réactions de la part de plusieurs partis politiques, qui ont, à travers des communiqués, exprimé leur indignation face à la poursuite de la campagne française hostile à l'Algérie, la qualifiant de «tentative de chantage désespérée», affirmant que «l'Algérie n'y cèdera jamais et n'acceptera que des relations d'égal à égal». Sans en faire une fixation de cette campagne hostile à l'Algérie, comme c'est le cas de le dire pour les figures de l'extrême droite française, qui reviennent presque quotidiennement à la charge contre l'Algérie, ainsi que les réactions de ceux qui s'opposent à cette campagne au sein de la classe politique française. Sans parler d'un membre du gouvernement français, qui ne cesse de jeter l'huile sur le feu à travers des déclarations menaçantes contre l'Algérie, comme pour se faire apprécier au sein d'un certain électorat qui monte en puissance. En Algérie, si les partis politiques réagissent par à-coups à cette campagne anti-algérienne, les officiels, gardent eux un silence discipliné, y compris le ministre des Affaires étrangères, qui a été chargé par le président de la République de gérer ce dossier des relations bilatérales algéro-françaises par ces temps de crise, et qui ne place de mots à ce sujet que quand il faut et là où il faut. Dans ce contexte, c'est la société civile algérienne qui est montée au front, ces deux derniers jours, pour condamner les provocations et l'acharnement de l'extrême droite française contre l'Algérie, appelant les forces vives à faire bloc pour défendre les intérêts supérieurs du pays. Un appel comme pour secouer les associations, syndicats, partis politiques et intellectuels dans un contexte où les autres ne se taisent pas ? «Se mobiliser» et «faire bloc pour défendre les intérêts supérieurs du pays et contrer toute forme d'ingérence étrangère éhontée visant à déstabiliser le pays et à influencer ses décisions souveraines», voilà à quoi se résume cet appel. En somme, ne pas se taire face à cette campagne hostile contre l'Algérie.

Les acteurs de la société civile algérienne, toutes instances confondues, ont insisté sur la «nécessité de contrer ces politiques hostiles avec fermeté et responsabilité, à travers le renforcement de l'unité nationale et l'ancrage de la conscience collective pour protéger les intérêts supérieurs de la nation». Mais peut-être que la réponse forte et sans appel à cette campagne anti-algérienne est à attendre du côté du Parlement, où la commission chargée de l'élaboration d'une loi visant à criminaliser le colonialisme a entamé ses travaux ce mercredi 26 mars. Le contexte se prête bien pour concrétiser ce projet de loi qui a connu par le passé plusieurs fins en queue de poisson.