
Dans un contexte politique marqué par un activisme sans
précédent de l'extrême droite française, qui ne met aucun frein à ses attaques
contre l'Algérie, le ton est resté jusque-là réservé au sein de la classe
politique algérienne. Il y a eu des réactions de la part de plusieurs partis
politiques, qui ont, à travers des communiqués, exprimé leur indignation face à
la poursuite de la campagne française hostile à l'Algérie, la qualifiant de
«tentative de chantage désespérée», affirmant que «l'Algérie n'y cèdera jamais
et n'acceptera que des relations d'égal à égal». Sans en faire une fixation de
cette campagne hostile à l'Algérie, comme c'est le cas de le dire pour les
figures de l'extrême droite française, qui reviennent presque quotidiennement à
la charge contre l'Algérie, ainsi que les réactions de ceux qui s'opposent à
cette campagne au sein de la classe politique française. Sans parler d'un
membre du gouvernement français, qui ne cesse de jeter l'huile sur le feu à
travers des déclarations menaçantes contre l'Algérie, comme pour se faire apprécier
au sein d'un certain électorat qui monte en puissance. En Algérie, si les
partis politiques réagissent par à-coups à cette campagne anti-algérienne, les
officiels, gardent eux un silence discipliné, y compris le ministre des
Affaires étrangères, qui a été chargé par le président de la République de
gérer ce dossier des relations bilatérales algéro-françaises
par ces temps de crise, et qui ne place de mots à ce sujet que quand il faut et
là où il faut. Dans ce contexte, c'est la société civile algérienne qui est
montée au front, ces deux derniers jours, pour condamner les provocations et
l'acharnement de l'extrême droite française contre l'Algérie, appelant les
forces vives à faire bloc pour défendre les intérêts supérieurs du pays. Un
appel comme pour secouer les associations, syndicats, partis politiques et
intellectuels dans un contexte où les autres ne se taisent pas ? «Se mobiliser»
et «faire bloc pour défendre les intérêts supérieurs du pays et contrer toute
forme d'ingérence étrangère éhontée visant à déstabiliser le pays et à
influencer ses décisions souveraines», voilà à quoi se résume cet appel. En
somme, ne pas se taire face à cette campagne hostile contre l'Algérie.
Les acteurs de la société civile algérienne, toutes
instances confondues, ont insisté sur la «nécessité de contrer ces politiques
hostiles avec fermeté et responsabilité, à travers le renforcement de l'unité
nationale et l'ancrage de la conscience collective pour protéger les intérêts
supérieurs de la nation». Mais peut-être que la réponse forte et sans appel à
cette campagne anti-algérienne est à attendre du côté du Parlement, où la
commission chargée de l'élaboration d'une loi visant à criminaliser le
colonialisme a entamé ses travaux ce mercredi 26 mars. Le contexte se prête bien
pour concrétiser ce projet de loi qui a connu par le passé plusieurs fins en
queue de poisson.