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Où va Ghaza ?

par Abdelkrim Zerzouri

L'accord de cessez-le-feu, signé entre Israël et Hamas le 15 janvier 2024, et qui a débuté effectivement le 19 janvier, a été transgressé par Israël. Les nouvelles de Ghaza, ces derniers jours, ne plaident en rien pour la paix. Bien au contraire. Nombre de victimes palestiniennes en croissance quotidienne suite aux raids de l'armée sioniste, retour au déplacement des populations à peine leurs tentes fixées sur le sol près de leurs anciennes résidences détruites par les bombardements israéliens, reprise des attaques israéliennes sur les «humanitaires», ces organisations en action à Ghaza malgré tous les risques et le manque de moyens... Il s'agit là des informations qui circulent depuis une semaine, et qui prouvent qu'Israël a rompu la trêve sans l'ombre d'un doute. Dans ce cadre, l'Algérie a insisté, vendredi dernier, depuis New York, par la voix de son représentant permanent auprès de l'ONU, Amar Bendjama, sur la nécessité du retour au cessez-le-feu dans la bande de Ghaza et de la mise en œuvre de toutes les étapes de l'accord qui a été violé par l'entité sioniste. Les «images terrifiantes» des victimes de l'agression sioniste contre Ghaza «sont désormais de retour», a-t-i indiqué dans son intervention lors de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur «la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne». Le diplomate algérien a précisé que les Palestiniens à Ghaza sont «effrayés, impuissants et détruits», après que l'occupation a repris son agression mardi dernier, faisant en une seule nuit plus de 400 martyrs palestiniens, dont 174 enfants, 89 femmes et 32 personnes âgées, ainsi que plus de 500 autres blessées (...), ajoutant que ces chiffres viennent s'ajouter à plus de 17.000 enfants, 12.000 femmes et 2.000 personnes âgées tués depuis le 7 octobre 2023. De toute évidence, la série de frappes aériennes dans la bande de Gaza, deux mois après le début du cessez-le-feu, est un signe du blocage des négociations entre les deux parties. Un blocage dont la population palestinienne paie le prix alors que la pression sur la partie palestinienne s'accentue pour faire passer des clauses rejetées dans les négociations. Ces négociations, dans leur deuxième phase, qui devaient commencer le 4 février, mais qui n'ont finalement pas eu lieu, étaient indiquées pour aboutir à un cessez-le-feu permanent, au retrait total des forces israéliennes et à la libération de tous les prisonniers restants. Alors que la troisième et dernière phase devrait permettre l'entame de la reconstruction de Gaza, qui devrait prendre beaucoup de temps après la collecte de l'argent nécessaire à cette reconstruction. Maintenant, de nombreux observateurs s'interrogent sur les raisons qui ont conduit à ce blocage dans les négociations. Est-ce que les israéliens ont constaté que le Hamas n'a pas été anéanti, comme ils le souhaitaient, par les assauts terrestres et les raids aériens menés par leur armée génocidaire durant plus d'une année dans la bande de Ghaza ? Un échec de la stratégie sécuritaire du gouvernement Netanyahu qui a conduit ce dernier à chercher, aujourd'hui, le soutien international pour exclure le Hamas de la scène politique palestinienne, selon certaines sorties médiatiques. Toute cette puissance militaire et on cherche encore un soutien extérieur ? A méditer.