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Pain perdu et eau perdue

par Abdou BENABBOU

Ce n'est pas la première fois que le président Tebboune aborde la nécessité d'appliquer une logique tarifaire dans la consommation de l'eau. Il est en effet anormal que les importants efforts prodigués par l'Etat pour satisfaire les besoins de la population en ce produit vital ne s'accompagnent pas d'une gestion conforme au bon sens et ne soient pas un autre facteur de justice.

A la limite, le sujet est si important que l'impératif de la logique tombe sous le sens et qu'il devient anormal que l'on soit obligé de farfouiller dans une anormalité qui ne doit pas être. L'eau est si sacrée qu'il est regrettable d'en rajouter pour souligner une évidence.

Au moment où s'additionnent les stations de dessalement au prix des yeux de la tête, et quand la rareté de l'eau frise l'effarement, il n'est pas déjà un péché que d'admonester son usage pour les piscines. Ainsi, la justice élémentaire recommande d'avoir des regards différents entre sa consommation dans l'ordinaire ménager, son utilisation pour la parade sociale ou son emploi dans un but lucratif.

Si le débat sur l'utilisation de l'eau devait s'élargir, le sujet concernerait l'obligation de se soucier de son économie et de la nécessité de rationaliser son usage. Frappée régulièrement par la sécheresse, l'Espagne voisine n'a pas hésité avec des moyens rudimentaires à récupérer ses eaux de pluies. Dans le Sud espagnol notamment, elles sont collectées le long des routes et des autoroutes pour être acheminées vers des réserves sous terre. On peut supputer sur les usages faits pour n'en retenir que la compensation gagnée face au dessèchement des nappes phréatiques.

Il est remarquable que l'eau et le pain soient toujours indissociables dans une unique symbolique. On ne cesse pas de rabâcher que le gâchis du pain perdu a atteint un niveau intolérable. L'eau lui doit sûrement une ressemblance. L'induction de leurs grands impairs économiques, faute de pondération et de prise de conscience, est identique.