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Le «foutez-nous la paix» de Yasmina Khadra

par Abdou BENABBOU

La tribune de Yasmina Khadra dans les colonnes du journal français L'Humanité est d'abord une plainte du cœur que seul l'écrivain riche d'une réputation mondiale pouvait soumettre aux oreilles entendantes. Toujours égal à lui-même, Mohamed Moulessehoul, l'enfant pétri dans la sagesse et le sens de la mesure des gens du Sud n'a pas versé dans sa tribune dans le fantasque propre à certains écrivains toujours enivrés par l'autosatisfaction. Son texte, bourré d'humilité est une leçon de maturité et un condensé de hauteur de vue d'un homme en permanence si entier qu'on l'a souvent affublé de toutes les facettes variées des prétentieux.

Il l'est peut-être, mais il a toujours prouvé que ses prétentions sont alimentées pour le bien de son pays. L'ancien cadet, devenu militaire dans sa traversée du désert au moment où l'Algérie avait été ternie par le sang, a évalué le juste prix de la vie.

Sa remarquable franchise a toujours dérouté les envieux jusqu'à l'accabler de faux profils pour amoindrir sa stature et sa renommée. C'est que Yasmina Khadra est un artiste des mots justes qui interpellent les cœurs et convoquent la raison. Ses quelques lignes publiées dans L'Humanité, à propos des relations algéro-françaises assombries par l'infantilisme de quelques politicards français, se présentent en une grande leçon de réalisme et d'une vérité imparable.

C'est aussi un écrit et un de ses discours de paix et de sérénité qui déculotte la mauvaise foi et l'hypocrisie de ceux ayant pris la tangente pour s'épargner la foudre et la sentence de la justice populaire de leur pays. A travers lui, on ne peut mieux entrevoir meilleur ambassadeur.

Le « foutez-nous la paix ! » de Yasmina Khadra est peut-être aussi un cri de douleur pour avoir été outré par la non commune mesure entre le jeu malsain de politiciens en papier carton et le côté jardin de leur nation.