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Refus d'extradition de Abdeslam Bouchouareb: L'Algérie déplore «l'absence de coopération française»

par M. Aziza

Le gouvernement algérien a déploré, jeudi, l'attitude française dont la justice s'est opposée à l'extradition de Abdesselam Bouchouareb, condamné par la justice algérienne dans de multiples affaires de corruption, de malversation et de trafic d'influence.

Causant ainsi au trésor algérien des pertes considérables. L'Algérie a relevé, dans ce contexte, « l'absence de coopération du gouvernement français » suite au refus de la justice française de livrer, l'ancien ministre de l'Industrie Abdeslam Bouchouareb ayant été condamné à cinq reprises à des peines de 20 ans de prison ferme, assortie chacune d'un mandat d'arrêt international depuis 2019. Et ce, dans des affaires de corruption, de malversations et abus de fonction et détournement de fonds vers l'étranger.

Si la justice française a opposé un refus d'extrader Bouchouarab pour qu'il purge sa peine en Algérie en évoquant l'état de santé et de l'âge de l'ex-ministre et « les conséquences d'une gravité exceptionnelle » en cas de son extradition, les autorités algériennes ne comptent pas baisser les bras, affichant leur détermination pour recourir à d'autres droits possibles.

Le communiqué rendu public jeudi par le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, précise que « sans préjudice du recours à d'autres voies de droit encore possibles, le gouvernement algérien saisit cette occasion pour souligner l'absence totale de coopération entre le gouvernement français et la partie algérienne dans le domaine de l'entraide judiciaire » et ce , précise-t-on « malgré l'existence de nombreux accords internationaux et bilatéraux consacrés à cet effet ».

Les autorités algériennes ont déploré dans ce sens « les tergiversations » de la partie française dans le dossier de récupération des fonds volés. Précisant que « dans le cadre de ses efforts visant à récupérer toutes les richesses dont elle a été spoliée, l'Algérie s'est systématiquement heurtée et se heurte toujours à des tergiversations et à des atermoiements injustifiés et inexplicables de la partie française qui ont abouti à une absence totale de réponses à vingt-cinq commissions rogatoires introduites par l'Algérie».

L'Algérie déplore, dans ce contexte, l'attitude française en estimant qu'elle «se singularise par rapport à celles d'autres partenaires européens qui coopèrent de manière sincère, loyale et sans arrière-pensée avec les autorités algériennes sur ce dossier des biens mal acquis dont ils connaissent la sensibilité extrême pour l'Algérie ».