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![]() ![]() ![]() ![]() Le président Donald Trump vient de
lancer sa première guerre, contre les Houthis au
Yémen. Lui, qui ne parlait que de paix, a endossé l'habit du chef militaire
moins de trois mois après son accession à la présidence, comme si la carte de
la paix qu'il distribuait lors de sa campagne électorale s'est évaporée dans
les eaux troubles de la mer Rouge.
On croyait que cette guerre allait être menée par l'armée israélienne, qui l'a bien entamée avec les pays alliés ces derniers mois, lorsque les Houthis se sont engagés dans des attaques contre les navires israéliens de passage par la mer Rouge en signe de soutien à Ghaza et au peuple palestinien, assurant qu'ils cesseront leurs attaques après l'arrêt des massacres commis par l'armée israélienne à Ghaza, et ils ont effectivement cessé leurs attaques à la suite de l'entrée en vigueur, le 19 janvier, d'une trêve, mais il semble que le président Trump a décidé d'aller plus loin que le traditionnel et inconditionnel soutien à son allié israélien. Tout ce qui touche Israël provoque désormais la réaction directe, ou l'action directe, des Etats-Unis. On l'a vu à travers quelques exemples qui ont fait l'actualité récemment, quand l'administration Trump a procédé, le 7 mars dernier, à la coupe des 400 millions de dollars de subventions fédérales à l'université privée new-yorkaise Columbia, accusée d'inaction face «à des actes antisémites» lors des manifestations pro-palestiniennes au printemps 2024, ainsi que l'expulsion de l'ambassadeur de l'Afrique du Sud, qui a été déclaré persona non grata à cause de ses critiques contre le président Trump mais certains ont fait le parallèle entre cette expulsion et la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice pour le génocide commis à Ghaza. Et d'autres décisions viendront dans ce sillage, dont cette guerre ouverte déclarée aux Houthis et les menaces contre l'Iran. Bien sûr, personne ne s'attendait à ce que les Etats-Unis entrent en guerre directement avec les Houthis, presque sans faire appel aux alliés européens, hormis les forces militaires anglaises, selon des comptes rendus médiatiques, qui auraient participé aux frappes ayant visé plusieurs zones, dont la capitale Sanaa, et qui ont fait des dizaines de morts et de blessés parmi les civils. L'image du président « pacifiste » s'efface avec l'ouverture de ce front au Yémen, un front d'où il ne sera pas facile de « sortir » avec des menaces ou des frappes militaires furtives. Le président américain, qui a promis samedi «l'enfer» aux Houthis, n'a pas manqué de tirer un lien avec l'Iran, qu'il a sommé « de cesser son soutien à ces rebelles ». Les Houthis ont, de leur côté, averti que les frappes américaines menées samedi soir «ne resteront pas sans réponse». Alors que le monde arabe semble sous le choc après ces frappes, l'Iran a condamné des frappes «barbares» et a averti qu'il « riposterait à toute attaque » le visant. Le verbe guerrier prend le dessus sur les efforts de paix dans la région du Moyen-Orient qui continue à subir les politiques des tensions permanentes. |
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