Dimanche 56e jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ghaza compte toujours ses martyrs. Dans son nouveau bilan statistique quotidien, le ministère de la Santé a indiqué hier que le nombre des victimes palestiniennes, depuis le 7 octobre 2023, a atteint 48.572 martyrs et 112.032 blessés. Ce nouveau bilan comprend les 14 nouveaux martyrs et 51 blessés enregistrés dans les attaques israéliennes de la journée de samedi, ainsi que 15 restes de martyrs retrouvés sous les décombres.

Les attaques israéliennes se sont poursuivies hier faisant plusieurs martyrs et des blessés dans différentes régions de Ghaza. Deux martyrs ont été enregistrés dans un bombardement de drones israéliens dans la ville de Juhr al-Dik dans le centre de Ghaza.

Dans le sud de l'enclave, deux Palestiniens ont été blessés lorsqu'un drone de l'armée d'occupation israélienne a bombardé une tente dans la région de Shakoush, à l'ouest de la ville de Rafah. Toujours à l'ouest de Rafah, deux autres blessés ont été signalés suite à un bombardement de drone près du carrefour d'Al-Saqqa, dans le quartier de Tal Al-Sultan. Concernant l'une des attaques de samedi à Beit Lahia, au nord de Ghaza, qui a fait 9 martyrs dont 3 photographes, 8 d'entre eux étaient des travailleurs humanitaires, a annoncé Shuaib Yusaf, responsable de l'organisation caritative britannique ‘Fondation Al Khair'.

«C'est avec une grande tristesse et un grand regret que nous annonçons le décès à Ghaza de huit des dévoués travailleurs humanitaires de notre équipe. Ils ont été tués en violation du cessez-le-feu convenu, lors d'une frappe aérienne de drones», a déclaré Yusaf. «Les circonstances exactes sont encore en train d'être établies, mais nous réfutons totalement toute suggestion selon laquelle ceux qui ont été tués étaient des militants ou liés de quelque manière que ce soit au Hamas», a-t-il ajouté.

Selon le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza, les attaques de l'armée d'occupation israélienne ont fait 150 martyrs depuis l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu le 19 janvier 2025, dont 40 au cours des deux dernières semaines.

UNRWA : Aucune aide humanitaire n'est entrée à Ghaza depuis le 2 mars

Le siège total de l'enclave Ghaza se poursuit pour le 15e jour au cours desquels aucune aide n'a été acheminée, a indiqué hier l'UNRWA. «Aucune fourniture humanitaire ou commerciale n'est entrée à Ghaza depuis le 2 mars, date à laquelle les autorités israéliennes ont annoncé l'arrêt de l'entrée des aides», a déclaré l'UNRWA dans une mise à jour sur la situation actuelle à Ghaza et en Cisjordanie occupée. «L'opération militaire israélienne à grande échelle qui a débuté dans le camp de réfugiés de Jénine le 21 janvier et se poursuit avec des opérations dans le camp de Nur Shams à Tulkarem, a tué plus de 50 Palestiniens au 9 mars, dont 8 enfants. Plus de 35.000 Palestiniens ont été déplacés», affirme la publication.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) confirme de son côté qu'aucune aide n'a été acheminée à Ghaza depuis le 2 mars dernier, correspondant au deuxième jour du mois sacré de Ramadhan, et que depuis tous les points de passage sont restés fermés. Le PAM ajoute que «les prix de certaines denrées alimentaires de base à Ghaza ont augmenté de plus de 200 %», appelant toutes les parties à «donner la priorité aux besoins humanitaires et à permettre à l'aide d'entrer».

Les prisonniers palestiniens de la prison Néguev «soumis aux pires traitements»

La Commission des Affaires des Prisonniers et des Ex-Détenus a déclaré, dans son rapport publié dimanche, qu' au cours de la semaine dernière, les prisonniers palestiniens de la prison du Néguev «sont soumis aux pires traitements de la part des geôliers», qu'ils ont été battus et ciblés par des tirs de balles en caoutchouc. Le rapport indique aussi que l'administration pénitentiaire a mis dans les mêmes salles et cellules des prisonniers «infectés par la scabiose» avec d'autres «qui ne le sont pas» dans le but de propager l'infection, «comme une forme de punition», en plus de «restreindre davantage la quantité de nourriture, déjà de mauvaise qualité, pendant ce mois de Ramadhan».

Le document cite le cas du «prisonnier Ahmed Radwan Hamamra (26 ans), de la ville de Kafr Aqab/Al-Quds, (qui) est en très mauvais état de santé, en raison d'une infection de scabiose à un stade très avancé». Le rapport, qui cite l'avocat de la Commission, précise que Hamamra a été arrêté le 13 février 2023, avant d'être condamné à la détention administrative, renouvelée plus d'une fois depuis, et qu'il devrait être libéré le 24 mars 2025».

Bombardements américains sur le Yémen

Les bombardements américains menés samedi soir contre plusieurs villes du Yémen, dont la capitale Sanaa, ont fait au moins 32 martyrs et 101 blessés.

Les médias yéménites ont annoncé qu'une quarantaine de raids américains ont ciblé plusieurs quartiers et régions de la capitale Sanaa, mais également des villes de Saada et Al-Bayda, faisant 32 personnes et blessant plus d'une centaine de personnes, pour la plupart des femmes et des enfants.

Ces attaques de grande envergure interviennent quelques jours après l'annonce par le porte-parole militaire du groupe ‘Ansar Allah' au Yémen de la fin du délai de quatre jours accordé aux médiateurs, pour faire exercer des pressions sur l'entité sioniste pour revenir sur sa décision de bloquer l'entrée des aides humanitaires à Ghaza, promettant d'attaquer tous les navires qui se dirigent vers Israël.

Le Bureau politique du groupe ‘Ansar Allah' a condamné «l'agression américano-britannique qui a ciblé des quartiers résidentiels et fait de nombreux martyrs et blessés civils». Dans leur déclaration, ‘Ansar Allah' confirment que ces attaques «ne resteront pas sans réponse» et que leurs forces «sont pleinement préparées à affronter escalade après escalade».

Le communiqué ajoute aussi que ces raids «ne décourageront pas le peuple yéménite de continuer à soutenir le peuple de Ghaza et sa résistance».

De son côté, le Commandement central américain (CENTCOM) a annoncé avoir lancé une «série d'opérations comprenant des frappes précises» contre les cibles du groupe ‘Ansar Allah' au Yémen.

Selon ‘Reuters', qui cite un responsable américain, les bombardements américains contre les ‘Ansar Allah' au Yémen «pourraient se poursuivre pendant des semaines».