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documentaire «Algérie, sections armes spéciales» sur l'usage d'armes chimiques
durant la guerre d'Algérie a choqué les Algériens. Une enquête inédite qui a
dérangé la France officielle au point d'être carrément déprogrammée par le
groupe public de France Télévisions. Dans un contexte de tensions exacerbées
entre Paris et Alger, le ministre de l'Intérieur français Retailleau
menace de démissionner «s'il doit céder sur le dossier de l'Algérie et des
OQTF». Une «bonne nouvelle» dirait-on ! Mais le lourd contentieux mémoriel
reste la principale pierre d'achoppement dans les relations algéro-françaises.
Décidée par Macron, la déclassification des archives françaises sur la Guerre de libération nationale avance à pas de tortue. Des historiens algériens avaient déjà exprimé leurs appréhensions sur d'éventuels «blocages quant à son application, puisque la décision est, pour l'heure, «politique et non administrative». Différents subterfuges pourraient être trouvés par des administratifs (archivistes) afin d'empêcher un accès total à ces archives, comme la non-classification de certaines archives par manque de personnel ou une sélection préméditée de ces documents», avaient déjà dénoncé des historiens algériens, certains d'entre eux soulignant l'importance «extrême» des documents liés à la torture, aux exécutions sommaires ou encore celles se rapportant à la bataille d'Alger. La décision de faciliter l'accès aux archives sur la Guerre de libération, jusque-là couvertes du secret-défense, continue d'agiter le landerneau politico-médiatico-intellectuel pour venir compliquer un travail d'apaisement sur la question sensible de la mémoire, déjà en butte à moult obstacles. L'on se souvient de cet avocat français qui avait affirmé sans sourciller que «nul aujourd'hui en France ne s'oppose à la reconnaissance des exactions, mais dans le cadre du principe de la réciprocité». Une phraséologie spécieuse, amplifiée par les médias hexagonaux. Pousser l'outrecuidance jusqu'à mettre la victime et son bourreau sur un même pied d'égalité, c'est dire et redire que la grave crise qui marque les relations entre les deux pays est loin de connaître son épilogue. |
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